Clermont dissèque le Leinster

Par Rugbyrama
  • Julien Malzieu - Clermont Leinster 18 décembre 2010
    Julien Malzieu - Clermont Leinster 18 décembre 2010
Publié le Mis à jour
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Avant la demi-finale de H Cup, le match a déjà commencé en coulisses, sur les écrans des adversaires respectifs, et dans les salles d’analyse vidéo. Clermont a passé au peigne-fin son adversaire, qui en a fait de même. Le match en deviendrait presque un jeu de miroirs.

Les deux belligérants se trouvent à chaque coin du ring. Le combat n’a pas encore commencé, les deux acteurs ne se sont pas encore touchés, et pourtant. Ils se connaissent sur le bout des gants. Si Clermont et Dublin sont géographiquement opposées sur la carte de l’Europe, les deux équipes sont incroyablement proches sur le plan humain. Tout simplement parce que les acteurs d’un camp aujourd’hui se trouvaient dans le camp opposé hier. Le deuxième ligne écossais Nathan Hines a été sacré champion d’Europe avec la franchise irlandaise. Joe Schmidt, actuel entraîneur en chef du Leinster, a été l’assistant de Vern Cotter à Clermont. Ce dernier avait même chipé le technicien à Graham Henry lorsqu’ils vivaient en Nouvelle-Zélande. Hors du terrain, ils sont amis, confidents, et partenaires de golf ou de squash. L’un envie le swing de l’autre, l’autre lorgne sur son service. Ce dimanche, ils seront rivaux. Mais l’enjeu sera d’une toute autre importance.

Ces dernières semaines, ils ont multiplié les séances vidéos avec leurs équipes respectives pour disséquer le jeu de l’adversaire. Trouver la faille. Débusquer l’erreur. Ils ont transmis leur savoir à leur joueurs, qui ont intégré les consignes. L'international Wesley Fofana connaît bien la paire de centres qu’il aura en face de lui ce dimanche: "Ils ont une paire de centres très complémentaire, la paire de l’Irlande de toujours, j’ai envie de dire. Ils se connaissent très bien. Nous devrons beaucoup communiquer". Pour autant, pas question de changer les habitudes défensives de la maison auvergnate: "On ne va pas changer nos habitudes. On va aller les chercher maximum, comme nous le faisons d’habitude. Il ne faudra pas attendre qu’ils installent leur jeu. Il va falloir aller chercher si l’on ne veut pas se faire surprendre".

Hines, l’agent qui fut infiltré

Le deuxième ligne écossais Nathan Hines sait que l’expérience plaide en faveur des Irlandais. Mais là encore, il nuance: "Ils ont plus d’expérience que nous sur la scène européenne, mais là encore ça se discute. Eux, par exemple, n’ont pas de joueurs qui ont disputé en octobre dernier une finale de Coupe du monde, que je sache". Le géant d’origine australienne sait que les siens auront envie de bien faire. Trop, peut-être et se précipiteront. Une autre faiblesse certainement identifiée par Schmidt. D’où son rôle de guide, dans un match de ce calibre: "Cela vient naturellement avec l’expérience...j’essaye de calmer les joueurs de mon côté. Mais Aurélien est déjà là pour ça". Lui qui a vécu deux saisons avec le Leinster connaît mieux que quiconque les forces et les faiblesses de l’adversaire, mais n’est pas dupe: "Je connais quelques uns de leurs points faibles, mais bon... c’est toujours la même chose : si on domine en conquête, on peut gagner. Je ne connais plus leurs annonces par contre. Ils auront tout changé depuis mon passage". Chacun redouble de vigilance, prépare ses armes, relis son plan de bataille.

Malgré tout, personne ne perd son sens de l’humour. Hines a ainsi essuyé les quolibets de ses anciens camarades de club toute la semaine, mais a aussi donné le change: "Jono Gibbes m’a envoyé un texto. Brian O’Driscoll m’a chambré via Twitter mais ce n’était pas méchant. En revanche j’ai eu Leo Cullen au téléphone, et on a pas beaucoup parlé de rugby car sa femme est enceinte. Je lui ai demandé s’il ne redoutait pas que son enfant aie la même tête que lui ! (rires) Plus sérieusement, on a discuté entre amis, de rugby mais, pas vraiment de nous. On a même plutôt parlé du Stade français et de Michael Cheika, donc vous voyez..." Une pointe de décontraction ne peut pas faire de mal pour dédramatiser une telle échéance.

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