La démonstration de force de Clermont

Par Rugbyrama
  • Davit Zirakashvili - Saracens Clermont - 8 avril 2012
    Davit Zirakashvili - Saracens Clermont - 8 avril 2012
Publié le Mis à jour
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Appliqué et sérieux, Clermont a sorti une copie parfaite et s'est imposé sur la pelouse des Anglais des Saracens (22-3). Dominateurs dans la dimension physique et impériaux en défense, les hommes de Cotter n'ont jamais tremblé. Place désormais au Leinster en demi-finale pour une rencontre explosive.

La mine déconfite du talonneur des Saracens, Schalk Brits, en disait long sur la toute-puissance clermontoise à Vicarage Road. Lui et ses coéquipiers auraient pu multiplier les charges des heures durant (et comme il l’ont fait pendant les vingt dernières minutes), le mur jaune et bleu donnait le sentiment d’être indestructible. Acculés dans leurs cinq mètres pendant près d’un quart d’heure, les Clermontois n’ont pas cédé un pouce de terrain. Ils n’avaient pourtant pas grand-chose à perdre en encaissant un essai à deux minutes de la fin d’un match à élimination directe. Menant 22-3, ils avaient déjà fait le nécessaire. Mais dans cette incroyable ténacité réside un message fort: celui d’un prétendant sérieux au titre européen.

Deux ans après avoir conquis un Brennus qui l’a fui pendant dix finales, l’ASMCA s’est donc clairement mis en chasse du sacre continental. Après trois quarts de finale perdus, dont un face au Leinster en 2010 qui fut particulièrement cruel (défaite 29-28), l’ASM a décidé de prendre sa revanche. Ce dimanche après-midi, les hommes de Vern Cotter sont entrés dans la légende du club. Jamais la formation auvergnate n’avait atteint le dernier carré continental. C’est désormais chose faite. Et de quelle manière !

La revanche de James

Pas impressionnés pour un sou par l’évènement ni le contexte, les Clermontois ont démarré la partie tambours battants. Impressionnants de justesse, de rigueur et d’alternance dès la première minute, les Auvergnats ont commencé par asseoir leur domination en mêlée fermée: les quatre premières mêlées donnèrent aussitôt quatre pénalités aux coéquipiers d’Aurélien Rougerie. Skrela, malheureux et sorti (hématome à la cuisse après trois minutes de jeu), c’est Brock James qui se chargea de convertir les efforts de son pack en points. Menant 9-3 à la pause, Clermont commençait déjà à faire douter son adversaire.

Au retour des vestiaires, le doute laissa place à une évidence: Clermont était tout simplement plus fort. Trois minutes après la reprise, l’excellent Lee Byrne plantait une banderille. Avant lui, Nathan Hines avait passé après contact, et l’exemplaire capitaine Aurélien Rougerie en avait fait de même pour Morgan Parra qui éliminait le dernier défenseur et donnait à son arrière. A 19-3, les Anglais commençaient à réaliser sur quel os ils étaient tombés. Mais le véritable coup de massue vingt-quatre minutes plus tard, quand Brock James passa un drop magistral qui allait sceller le sort de la rencontre. Celui dont le pied avait tremblé en 2010 dans l’enfer de Dublin trouvait là sa rédemption, et tenait sa revanche. En plus d’être précis en face des poteaux (5/7 tout de même), l’ouvreur australien se montrait incroyablement efficace dans l’occupation, repoussant sans cesse les Anglais dans leur camp. La suite, on la connaît. Un sursaut d’orgueil totalement "british" qui dura une bonne vingtaine de minutes, et qui se joua dans les vingt-deux mètres clermontois. En face, un mur, infranchissable et composé de vingt-deux hommes qui sont partis, ce dimanche soir, à la conquête de l’Europe. Qu’on se le dise.

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