Mission confirmation

Ils savent ce qu'ils ont à faire. Début avril, Toulouse jouera pour la douzième fois en quinze éditions les phases finales de la Coupe d'Europe. Le programme est établi depuis le succès dimanche dernier à Ernest-Wallon contre les Harlequins (33-21). Mais Toulouse a encore beaucoup à gagner lors de l'ultime round ce dimanche contre Sale qui n'a plus que l'honneur pour armure : un quart de finale à domicile, le huitième de son histoire (6 victoires, une défaite). Financièrement, cela rapportera (au moins) 600 000€. Statistiquement parlant, c'est se construire un tremplin pour une demi-finale de H Cup. Sale/Toulouse : un match à enjeux. Aussi excitant que problématique parce que cette saison, le triple champion d'Europe a peiné dans ses grands rendez-vous. Une seule victoire (Perpignan) dans les confrontations avec les équipes de la première moitié du Top 14. Un revers à Cardiff. Le succès chez les Harlequins ? Atténué par le parcours de galérien du club londonien sur la scène continentale...

Toulouse va donc passer un test à Edgley Park. L'occasion de briller. L'occasion de vérifier si le club a effectivement amorcé sa montée en puissance. Celle-là que joueurs et entraîneurs garantissent sans trembler. Qu'importe la défaite à domicile contre Clermont?

Yannick Bru, coach des avants analyse le mieux-être : "Jusque-là, il y a eu trop peu de fois cette saison où nous avons eu l'opportunité de travailler avec notre effectif au complet. C'est le cas depuis quatre ou cinq semaines. Il y a une bonne cogérence dans le travail et donc dans le rendu sur le terrain. Cela fait un mois qu'on est sur une progression intéressante dans le jeu et dans le contenu. Surtout, il ne faudra pas faire un pas en arrière. J'espère qu'on va continuer à progresser et faire un résultat contre une grosse cylindrée." Faire un résultat à Sale y correspondrait.

"D'abord mettre la pression sur l'adversaire"

A l'heure de relever le défi, Toulouse en tout cas, ne baisse pas les yeux. Les Haut-Garonnais ne sont pas encore parfaits mais ils ont des certitudes. La mêlée déjà. Numéro 8, Shaun Sowerby valide : "En ce moment, on peut s'appuyer sur une très bonne mêlée. Comme tous les joueurs et tous les secteurs, on ne peut pas toujours être performant mais à l'heure actuelle, nous sommes vraiment bien en place. Le problème quand on est fort dans un secteur, c'est que les adversaires le travaillent beaucoup plus pour répondre au défi." Les Toulousains en sont persuadés, la dimension psychologique est capitale. "Puissance contre puissance, cela peut être primitif. Mais le rugby est un sport de combat, de défi", souffle Sowerby. Un bémol ? Contre les Harlequins, comme face à Cardiff au Stadium, Toulouse a dominé ce secteur sans toutefois parvenir à s'en servir pour ses lancements de jeu directs. Mais chez le triple champion d'Europe, c'est un faux problème. Pénalité plutôt qu'essai ? Peu importe. "Si c'est possible, il faut prendre trois points à chaque fois. Il faut d'abord mettre la pression sur l'adversaire", dixit Sowerby.

Contre les Quins, Toulouse l'a fait à merveille avant d'offrir une démonstration de rugby, la plus belle depuis le début de saison. C'est peut-être le deuxième atout avant d'aller à Sale : le fameux déclic pourrait bien avoir eu lieu. Le centre Yann David sent bien les choses : "On se trouve plus facilement, notre jeu est davantage huilé, on se cherche moins qu'au début de saison. En tout cas, c'est comme ça que je le ressens : sur le terrain, je cherche moins mes coéquipiers . J'ai revu la vidéo du match contre les Harlequins (victoire 33-21) et elle comporte beaucoup de très bonnes actions. Quand on a voulu accélerer, tout le monde a su jouer dans le même sens. Il y a eu des moments formidables. Maintenant, il faut s'appliquer à mieux finir nos actions."

Ils ont les armes pour s'offrir le Stadium. Ils ne doivent donc pas se faire mentir. Sinon c'est leur avenir européen qui pourrait être compromis. Et il faudra bien en tirer des leçons.