Biarritz, l'expertise européenne

Seule équipe française à s'être imposée à l'extérieur lors de la première journée de Coupe d'Europe, le Biarritz olympique a démontré que sa place en finale de la dernière édition ne devait rien au hasard. Le BOPB est devenu un spécialiste de l'épreuve continentale comme en témoigne ce succès à Bath, le concurrent le plus sérieux dans la course à la qualification. Dans une compétition où le moindre retard à l'allumage peut être fatal, les Biarrots ont répondu présents dès la première journée. Menés de huit points à la pause, les hommes de Jean-Michel Gonzalez ont su garder leur sang-froid et faire confiance à leur artilleur Dimitri Yachvili pour s'offrir des débuts en fanfare. Un scénario peu original car les Basques sont devenus des spécialistes des deuxièmes mi-temps, notamment lorsqu'il évoluent à l'extérieur. Ce fut le cas à La Rochelle, à Bayonne et dans une moindre mesure sur le terrain du Racing-Metro en Top 14. Plus personne ne peut y voir des simples coïncidences. "Au niveau de la préparation physique, nous sommes au top", reconnaît Jack Isaac, "c'est incontestable puisque des piliers peuvent courir comme des grands sprinters dans les dernières minutes."

Une question d'habitude

Une condition physique irréprochable doublée d'une nouvelle confiance en eux selon les joueurs. Incapables de gagner à l'extérieur depuis presque un an avant le déplacement à La Rochelle et manquant de maîtrise dans les moments clés des matchs, les Biarrots apparaissent aujourd'hui transformés. Romain Terrain avance une explication : "Vous savez, cette histoire de l'équipe qui s'impose en fin de match, ça vient aussi de l'habitude. Ce match à Bath ressemble à celui de Bayonne la semaine dernière : gros public très hostile et adversaire qui nous attendait particulièrement. Nous sommes un groupe capable de rester froid et lucide pour résister éventuellement à de grosses entames et ne pas paniquer ni baisser les bras." Le talonneur du BOPB et ses coéquipiers devront le prouver une nouvelle fois face à l'Ulster, une équipe difficile à jouer et contre laquelle les joueurs du Stade français avaient perdu leurs nerfs la saison passée (fourchettes de Dupuy et Attoub). Il est hors de question de gâcher si belle entame face à cette province irlandaise qui n'a jamais réussi à gagner en France (onze défaites, un nul). Pire, elle n'est plus jamais parvenue à se qualifier pour la phase finale depuis son titre en 1999. Sauf en cas d'accident, Biarritz a maintenant toutes les cartes pour s'offrir un nouveau quart de finale à domicile.