Le tour du Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Julien Dupuy Stade francais Paris
    Julien Dupuy Stade francais Paris
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Le 4-0 infligé par les clubs français à leurs homologues anglais est au coeur du Tour du Midi Olympique pour la deuxième journée de H Cup. Les envoyés spéciaux du journal décryptent pour vous les moments forts de ce week-end, retirant chacun un joueur, un instant clé, ou une image de chaque match.

Perpignan/Northampton : 29-13 - Philippe KALLENBRUNN

Fallait pas le chercher ! C’est pourtant ce que les Saints ont fait dès le coup d’envoi, selon un rituel qu’avait bien décrypté le staff de Perpignan à la vidéo. Une longue saucisse tapée par Geraghty sur l’aile droite de l’Usap, à quelques centimètres de la ligne de touche. Dessous, Sid, que les Anglais tenteront d’arroser plusieurs fois de la même manière au cours de la partie. Mauvaise pioche. Car l’enfant du pays n’est pas homme à s’échapper. Avec son tempérament de feu et ses cuisses de buffle, il a toujours remis les siens dans le sens de la marche. Cette fois encore, il fut excellent, d'un bout à l'autre de la rencontre. Sans faire de bruit, mine de rien, l’ancien Briviste, revenu au bercail la saison dernière, enchaîne les performances de haut niveau. Aimé-Giral lui donne le frisson. Il le rend bien aux supporters catalans. Well done Farid !

Biarritz/Gloucester : 42-15 - Pierre MAILHARIN

Comment rester insensible à la prestation éblouissante de l’ailier américain du BOPB, Takudzwa "Zi" N’Gwenya, couronnée d’un formidable triplé ce samedi face à Gloucester ? Entendons-nous bien : il ne s’agit pas ici (simplement) de s’extasier sur les qualités de vitesse de la flèche rouge et blanche. Son talent s’étend évidemment au-delà. Opposé au surpuissant international anglais Lesley Vainikolo, le numéro quatorze états-unien aura déployé toute la palette du rugbyman moderne pour martyriser son illustre vis-à-vis. Cadrage débordement sur le premier essai ; coup de pied par dessus millimétré sur le deuxième ; montée en pointe défensive pour permettre à son équipe de récupérer le ballon, avant de le retrouver deux passes plus loin, sur le troisième. Un bagage technique intégré en seulement deux saisons d’apprentissage du haut niveau, celles qui le séparent de son arrivée à Biarritz après la Coupe du monde 2007. Juste phénoménal.

Brive/Leinster : 13-36 - Charles GAUDIN

J'aime Patrick Boutot, plus connu sous le nom de Patrick Sébastien. Voilà quelqu'un qui a oublié ce que signifiait la langue de bois. L'animateur-producteur et président d'honneur du CA Brive, loin d'avoir la langue dans sa poche, a lancé, en fin de semaine, un ultimatum à ses dirigeants. Soit il redevient décisionnaire au CABCL, soit il s'en va. J'en discutais l'autre soir avec Marc Duzan. Il me disait être frappé par le personnage Sébastien. "Il aime plus que tout son club et est prêt à tout pour que ça aille mieux, me soufflait Marc. Il est touchant, sincère, certes parfois à fleur de peau. Mais il est profondément attendrissant."Il s'avère que je ne pense pas autre chose.

Harlequins/Toulouse : 19-23 - Grégory LETORT

C'est un exploit majuscule qu'a réalisé le Stade toulousain au Twickenham Stoop Stadium de Londres. Mené 14-0 par les Harlequins, le triple champion d'Europe a finalement renversé la vapeur pour s'imposer dans le 103e match européen de son histoire. C'est grand, c'est héroïque. C'est un symbole fort : Toulouse est un alliage de talent et de caractère, une équipe de taille à viser le titre suprême. L'ouverture du Top 14 l'avait laissé présager avec une victoire sur le fil contre Montauban grâce à un essai d'Albacete : cette équipe revancharde a des vertus morales indéniables. A l'issue de ce triomphe à Sapiac, l'arrière Clément Poitrenaud avait prévenu : "C'est une victoire qui pourrait compter". Il avait raison en août. Dans l'avion menant à Londres, Yannick Bru exhibait sa méfiance avant de défier les Harlequins. "C'est solide, c'est fort, c'est un pack costaud". Il a fallu quarante minutes à Toulouse pour en prendre conscience et se mettre à la hauteur du rendez-vous. D'abord dépassé par la vitesse, le Stade toulousain a su corriger le tir, être digne de son histoire. Grâce à l'intelligence de ses leaders de jeu (Elissalde, Jauzion, Médard) et surtout à la force collective, en plus du génie de certaines individualités (Donguy, Clerc, Servat). A Londres, l'Europe du rugby a définitivement compris que Toulouse - trois victoires d'affilée - a retrouvé son meilleur niveau. Surtout le Stade toulousain a un atout : l'amertume de ses echecs en 2009. Cette équipe, ces joueurs ne veulent rien regretter. A Toulouse, il n'y a pas qu'un potentiel, il y a aussi des certitudes. A Londres, j'en ai été convaincu.

Bath/Stade français : 27-29 - Arnaud BEURDELEY

La Coupe d'Europe a ça de bien qu'elle permet de voyager. De découvrir de nouveaux horizons, de nouvelles villes. D'hûmer des odeurs différentes. De se frotter à une autre culture. Le week-end dernier, le Stade français, qui n'avait encore jamais affronté les Anglais de Bath, a découvert une ville classée au patrimoine mondial de l'Unesco. La seule en Angleterre. Et comme le rugbyman moyen n'est pas encore devenu comme le "footeux de base", la tête coincée entre les deux écouteurs de son I-pod, enfermé à double tour dans sa chambre d'hôtel, on a ainsi vu plusieurs parisiens, à la veille de la rencontre, déambuler dans le centre ville très aristocratique de cette cité thermale, admirer la cathédrale ou encore flâner le long de la rivière Avon chère à Shakespeare. Juste pour le plaisir des yeux. Mais aussi, sans doute un peu pour le bien-être cérébral. Tout ça pour dire qu'il n'y a probablement aucun lien de causalité, mais le lendemain le Stade français s'est imposé sur la pelouse de Bath. Avec un peu de chance, mais beaucoup de lucidité

Ospreys-Clermont : 25-24 - Marc DUZAN

Quel match de rugby ! Quelle intensité, quel volume de jeu et quel suspense! Sincèrement, à l'heure de revenir sur cette rencontre entre Clermont et les Ospreys, les superlatifs nous manquent. Ou presque... Géniale, comme l'est la ligne de trois-quarts galloise, jamais à court de vitesse et d'idées. Héroïques, comme le sont les Jaunards, surclassés en première période, irrésistibles et si près d'un exploit majuscule en seconde. Etincelant, comme l'est le retour en forme du pilier droit des Pumas Martin Scelzo, enfin rétabli d'une blessure à la clavicule un rien tenace. En clair, et même si la défaite étriquée des Auvergnats nous laisse un goût d'inachevé dans la bouche, des matchs brillantissimes comme nous l'a offert la H Cup à Swansea dimanche dernier, on en redemande !

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