Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Racing Metro - Octobre 2010 - Racing Metro
    Racing Metro - Octobre 2010 - Racing Metro
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Cette fois, ils vous racontent les choix étonnants de l'ERC, le vent soufflant sur Aimé-Giral ou l'incroyable ambiance de Thomond Park.

Racing-Metro 92/Clermont : 16-9 – Arnaud BEURDELEY

On ne sait pas quel sera l'avenir du Racing-Metro dans cette Coupe d'Europe, mais voir samedi le vieux stade Yves-du-Manoir vibrer pour son premier match de Coupe d'Europe avait quelques chose de rafraîchissant. De plaisant. Forcément, il nous est revenu en tête les images pas si lointaines des tribunes quasiment vides, des matchs au couteau pour ne pas rejoindre le monde amateur. C'était le temps où le Racing se débattait en Pro D2 pour ne pas sombrer. Une autre époque. Un autre temps. Aujourd'hui, le club ciel et blanc tutoie les sommets. Certes, le niveau de jeu proposé samedi par les deux équipes ne fut pas vraiment au rendez-vous de l'Europe. Mais qu'importe. Pour leur premier match de Coupe d'Europe à domicile, les hommes de Pierre Berbizier ont eu la bonne idée de répondre présents. Et voir ce monument du sport français renouer avec son glorieux passé alors que tant d'autres ont aujourd'hui disparu a suffit à rendre cette après-midi de samedi très douce.

Biarritz/Ulster : 35-15 – Jérôme PREVOT

Quatre essais, deux par les avants, deux par les trois-quarts mais tous le fruit de belles séquences de passes. Le BO a fait mentir son image d'équipe frileuse et inoffensive. On remarquera que cette débauche offensive a éclaté en gros à partir de l'entrée de Damien Traille, positionné en tant que trois-quarts centre (et non d'ouvreur comme il le souhaitait). Il fut notamment décisif en réussissant une merveille de passe sur un pas sur le dernier essai de Ngwenya, celui du bonus offensif. Comme quoi, le meilleur entraîneur du monde ne peut pas grand chose tant qu'il n'a pas de matériel à sa disposition. L'entraîneur des trois quarts biarrots, parlons en. Il s'agit de Jack Isaac, ancien très bon joueur lui-même, mais qui était la cible de certaines critiques depuis quelques temps. Ce succès flamboyant est donc aussi le sien, son alter ego Jean-Michel Gonzalez a tenu à le dire après la rencontre.

Perpignan/Trevise : 35-14 - Philippe KALLENBRUNN

Il fut beaucoup question de la tramontane ce dimanche à Aimé-Giral. Vainqueur du toss, l'Usap avant choisi de jouer contre le vent en première période. Cela lui valut quarante minutes délicates, pendant lesquelles elle se trouva privée de ballon. Non pas que sa conquête se montra particulièrement défaillante : avec, notamment, quatre ballons volés à l'alignement italien dans le premier acte, les Catalans ont fait mieux que rivaliser. Pourquoi, alors, ont-ils subi autant ? La difficulté à sortir de leur camp au pied en est l'explication principale. Certes, cela n'est jamais simple lorsque l'on est soumis à de telles conditions météo. Mais les Sang et Or se sont aussi parfois mis dans la panade tout seuls. Comme cette pénalité tapée depuis ses 22 mètres par Gavin Hume qui ne trouvait pas la touche. Ou cette chandelle inopportune de Manny Edmonds, qui fit rebrousser chemin au ballon, et provoqua ensuite indirectement une pénalité en faveur de Trévise. Conséquence : mis en permanence sous pression, les Catalans n'ont pu échapper à une certaine indiscipline et ont manqué de lucidité dans les transmissions sur leurs rares ballons jouables. Avec l'appui du vent et grâce à un coaching vivifiant, l'Usap changea logiquement de visage après le repos.

Castres-Cardiff : 27-20. Jérémy FADAT

Et le joueur du match, choisi par l'ERC, est... Xavier Rush ! Quand le speaker a annoncé cette nouvelle dans les dernières minutes de la rencontre, autant dire qu'un léger vent de mécontentement à traversé les tribunes de Pierre-Antoine. Et on a envie de comprendre les supporters castrais. Le but n'est pas de remettre en cause la performance du troisième ligne gallois, omniprésent, perforateur et auteur d'un essai, mais franchement, au vu de son oeuvre collective, le CO méritait de voir l'un des siens récompensé. Loin d'être favorite, l'équipe tarnaise a tout de même infligé un cinglant 27-6 en première période à l'une des grosses écuries européennes. Au-delà, au Midol, on considère qu'il est n'est pas juste de couronner un joueur dont la formation s'est inclinée. C'est pour cela qu'au moment d'attribuer le titre de "joueur de la semaine" ou de composer "le XV de la semaine", on prend aussi en compte le résultat du match. Le rugby est un sport collectif et il est donc essentiel de valoriser une performance singulière au sein d'un ensemble convaincant. L'ERC ne pense pas ainsi, c'est peut-être dommage... Alors pour réparer l'injustice, on va honorer McIntyre, parfait maître d'orchestre, ou Inigo, décisif sur deux essais. A moins que Caballero, impérial dans les airs, et Forestier ou Ducalcon, cauchemars des piliers des Blues, ne le méritent davantage. Vous voyez qu'il y avait le choix !

Newport/Toulouse 19-40 - Grégory LETORT

Il était 2h30 dimanche matin à l'aéroport de Toulouse-Blagnac. Le vol privé du Stade toulousain venait d'atterrir, ramenant les champions d'Europe après leur succès dans l'antique stade de Newport, ce Rodney Parade incroyablement suranné. L'heure rêvée pour une discussion avec Jean-Baptiste Elissalde entraîneur des arrières du Stade toulousain, sur les critiques des médias... Parfois excessives, parfois injustes, parfois fausses. Question du subjectivité aussi. Une question alors en passant : qui devait être élu homme du match de cette victoire contre les Dragons  ? L'ERC a tranché : ce fut l'ailier Vilimoni Delasau. Dans le bus à la sortie de l'avion, Vincent Clerc qui a pris part à la discussion a répondu du tac-au-tac : "Max (Médard)". JBE a alors acquiescé. Maxime Médard, auteur d'un essai et d'un match plein, brillant sur chaque relance et parfait dans son jeu au pied. La dernière fois qu'il était venu à Newport, Médard avait frappé à deux reprises. Dans ce stade qui le magnifie, il n'a rien fait d'autre que confirmer son début de saison irréprochable et son renouveau. Faut-il alors demander un rectificatif à l'ERC ?

Munster/Toulon : 45-18 – Marc DUZAN

On paierait cher, franchement, pour vivre ce qu'ont vécu les Toulonnais à Limerick, samedi dernier. Pour prendre quarante-cinq points, les crampons de Denis Leamy dans le visage et six essais traumatisants ? Non. On paierait cher pour fouler ce couloir rouge sang menant des vestiaires immaculés à la pelouse de Thomond Park. On donnerait tout pour essuyer les cris, les sifflets voire, parfois, les encouragements de la Red Army, laquelle dénombrait 26 500 membres officiels le week-end dernier. On pourrait tuer pour se retrouver à la place de Ronan O'Gara, lorsque le buteur irlandais s'élance, dans un silence effrayant, vers un succès qui n'a jamais échappé aux Munstermen face à une équipe française, à domicile et en treize ans de H Cup. Et puis, parce qu'on revendique un côté "groupie tartemuche", on hypothèquerait bien notre appartement pour savoir ce que peuvent bien raconter les joueurs du Munster à leurs adversaires, sur le terrain. Encouragements, insultes, blagues de potache ? Puisque Felipe Contepomi, ciblé par les langues venimeuses d'O'Callaghan et O'Gara depuis que le monde est monde, n'a pas souhaité révéler l'essence même des propos des Munstermen, le secret des "O Brothers" reste préservé. "Ce qu'il se passe sur le terrain reste sur le terrain", souriait d'ailleurs le grand Donncha O'Callaghan après la rencontre. Ben voyons...

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