Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Gordon D'Arcy  Horacio Agulla Leinster Brive H Cup
    Gordon D'Arcy Horacio Agulla Leinster Brive H Cup
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Comme après chaque journée de championnat, les envoyés spéciaux du Midi Olympique décryptent pour vous les moments forts de la 5e journée de Coupe d'Europe, retirant chacun un joueur, un instant clé, ou une image de chaque rencontre. Tour d'horizon.

Stade français/Bath : 15-13 - ArnaudBEURDELEY

Il est arrivé en salle de presse le sourire solidement accroché aux lèvres. Pour Julien Arias, le sourire, c'est une constante. Sa venue en salle de presse, c'est un événement relativement rare. Seulement, avec deux essais à son actif, il n'a pas pu y échapper samedi à l'issue de la victoire sur Bath. Deux réalisations de finisseur. La première, plein d'opportunisme, à l'issu d'un petit coup de pied judicieusement dosé de Mathieu Bastareaud (ce qui tend à prouver que le jeune trois-quart centre n'est pas qu'un simple bulldozer...). La seconde, après une passe sur un pas remarquablement exécutée par le talonneur Dimitri Szarzewski. Et, à chaque fois, il a su conclure. Avec brio. Julien Arias est de cette race. Celle des ailiers que l'on ne voit pas beaucoup durant une rencontre, mais qui, une fois ballon en main, ont cette faculté à bonifier le travail effectué en amont. Et comme son job, c'est aussi de répondre à la presse, il a forcé sa nature pour faire face à l'armée de micro tendue vers sa bouche. Et là aussi, il a su bonifier sa prestation. Toujours avec le sourire.

Gloucester-Biarritz : 23-8 - Pierre MAILHARIN

"Glo-ste !", "Glo-ste !". D’un bout à l’autre de la rencontre, et même bien avant le coup d’envoi, samedi après-midi, le public des Cherry and White aura chanté, crié, hurlé, derrière son équipe, laquelle restait pourtant sur de piètres prestations en Premiership. Littéralement en ébullition, "The Shed", le surnom du stade, aura accompagné ses protégés, eux-mêmes chauds bouillants, vers une victoire sans contestation possible face à Biarritz. A Gloucester, nous confia un journaliste britannique, on vit, on pense, on mange rugby. Là-bas, même le football, sport roi d’Angleterre se débat dans l’anonymat. Une ferveur pour la chose ovale qui ne nous a pas laissé insensible…

Clermont-Ospreys : 27-7 - Marc DUZAN

"Nous avons encaissé près de trente points en Auvergne. J'avais même rarement vu mon équipe aussi dominée au niveau des impacts physiques et du combat d'avants. La dernière fois, c'était à ThomondPark face au Munster (43-9 en avril 2009, N.D.LR.)." L'hommage est signé Sean Holley, manager des Ospreys de Neath-Swansea. La meilleure des quatre provinces galloises, l'un des effectifs les plus riches d'Europe a craqué face aux Clermontois, dominateurs sur tous les duels samedi après-midi, surprenants décathloniens finissant un match de très haut niveau sur le même degré d'intensité qu'ils l'avaient débuté... Samedi à Viadana, les Jaunards iront donc chercher une victoire bonifiée, synonyme d'une qualification pour les quarts de finale européen. Et si, par un bienheureux concours de circonstances, les hommes de Vern Cotter et Joe Schmidt jouaient leurs quarts à domicile ? En Auvergne, on se prend à rêver...

Leinster/Brive : 27-10 - Jérôme Fredon

Déplacement en Irlande. Au programme, le champion d'Europe en titre face à une équipe de Brive déjà éliminée pour un match qui devait être plié plus rapidement qu'un clic-clac d'étudiant. Et pourtant, les Corréziens se sont battus comme s'ils jouaient leur qualification sur cette pelouse de Dublin. Solidaires, vaillants, déterminés à ne pas rendre les armes, ils ont poussé les coéquipiers de Brian O'Driscoll dans leurs derniers retranchements, à l'image d'un Alix Popham de retour sur les terrains avec une hargne intacte. Au final, certes, le CABCL s'est incliné et n'a toujours pas inscrit le moindre point dans cette H Cup. Mais, ce samedi, les Brivistes ont sauvé leur honneur.

Northampton/Perpignan 34-0 - Philippe KALLENBRUNN

"Je le double aux quarante mètres et lorsque je me retourne, je le vois loin derrière. Je veux prendre le temps d'assurer pour aplatir et il vient tacler le ballon du bout du pied". Juste avant la demi-heure de jeu, Adrien Planté a eu l'occasion en or de faire douter Northampton. A ce moment-là, les Anglais ne mènent que 3 à 0, à la suite d'une pénalité marquée par Shane Geraghty. Sur un ballon de récupération, l'ailier catalan s'envole en dribbling, contrôle bien sa course et il semble filer vers un essai tout fait. Mais l'ouvreur des Saints, on ne sait trop par quel miracle, arrache le bonheur à Perpignan par l'extrémité d'un orteil. Que serait-il advenu, dans cette rencontre, si Planté avait marqué ? Allez savoir... Hélas pour l'Usap, qui n'était finalement menée que 6 à 0 au repos, Northampton passa à la vitesse supérieure ensuite, inscrivant même les quatre essais du bonus offensif. Encore un match de H Cup pour du beurre, vendredi soir, face à Trévise, et Perpignan retrouvera enfin le Top 14. Pour le plus grand soulagement de tous !

Toulouse/Harlequins : 33-21 - GrégoryLETORT

Au nom de quoi seraient-ils obligés de rester au sommet ? Du budget, des infrastructures, des internationaux, de l'effectif ? Quelque part en raison aussi de l'histoire du club et du palmarès. Voilà le Stade toulousain condamné à l'excellence. Une théorie que le manager général Guy Novès ne supporte pas... N'empêche, encore une fois, le triple champion d'Europe a été digne de son statut : en triomphant des Harlequins dimanche avec le bonus offensif et un jeu enthousiasmant, Toulouse s'est offert une qualification en quart de finale avant même le dernier round. Pour la douzième fois en quinze éditions, Guy Novès vivra avec ses joueurs, un printemps européen. Voilà à l'horizon, le 108e match de l'histoire du club sur la scène continentale. Record absolu. Une qualification qui devrait aussi conforter la saison prochaine le Stade toulousain dans son statut de tête de série. C'est indéniable, l'Europe leur appartient. De l'exterieur, on juge Toulouse condamné à réussir. Injuste, sévère, exigeant à l'excès ? Qu'importe, parce que Toulouse est au moins digne des attentes. Le plus titré des clubs européens reste locomotive du rugby français. Face aux Harlequins, Toulouse a signé plus qu'une victoire.

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