Et maintenant, une menace cardiaque ?

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CORONAVIRUS - Alors que les présidents du rugby professionnel s'activent pour trouver une sortie sportive à la crise actuelle, un effet secondaire menace désormais : des troubles cardiaques que pourrait causer le coronavirus, couplé à un effort intense. De quoi repousser (encore) les espoirs d'une reprise rapide.

En cette période de crise, les sujets sur la table sont nombreux, emmenés dans son sillage par le coronavirus. A l'arrêt des compétitions, il a fallu répondre par des mesures d'urgence : confinement des joueurs, mise au chômage partiel et, immédiatement, perspectives de reprise. Sur ce dernier point, difficile d'y voir vraiment clair. "Celui qui prétend avoir déjà la bonne solution est au mieux un magicien, au pire un menteur" prévenait, ce lundi dans les colonnes de Midi Olympique, le président de Provale Robins Tchale-Watchou. "La particularité de la crise épidémiologique que nous traversons, c’est que son issue est de l’ordre du pronostic. Nous travaillons sans prévision fiable sur une date de sortie de crise et de reprise. Difficile, dès lors, de construire un projet sans savoir s’il nous reste 4, 6 ou 8 semaines d’arrêt des compétitions. On ne le sait pas, comme on ne sait pas comment le public va réagir à la sortie d’une telle période. Ces deux aléas joints nous poussent à être pessimistes."

Le pessimisme, c'est d'envisager clairement une saison 2019-2020 qui s'arrêtera là, sans connaître de terme. D'autant qu'une nouvelle menace vient se mêler à l'affaire : mercredi dernier, les présidents du Top 14 et du Pro D2 ont été informés, en réunion, des risques cardiaques que pouvaient encourir des joueurs contaminés, même sans symptômes, à la reprise d'une activité physique soutenue.

En reprenant la compétition trop tôt, on s'expose à des blessures

Sur ce sujet, il demeure une part d'incertitude qui encourage à la précaution. "Il faut bien avoir à l'esprit que nous en apprenons tous les jours sur le Covid-19. A partir de là, il faut se baser sur ce que nous savons déjà. Tout d'abord, au-delà de trois semaines d'arrêt de l'activité cardiaque, on constate une baisse des performances physiques. En reprenant la compétition trop tôt, on s'expose à des blessures qui n'auront rien à voir avec le Coronavirus mais avec l'absence d'activité pendant trop longtemps" prévient Régis Boxelé, Médecin du sport, toujours dans les colonnes de Midi Olympique.

Ensuite, il faudra certainement en passer par des tests généralisés pour connaître, dans les effectifs, les sujets porteurs sains, donc asymptomatiques mais pour contaminer leurs partenaires. Qui pourraient surtout se trouver en danger en cas d'effort intense et prolongé. "On sait maintenant que l'on peut avoir des formes complètement asymptomatiques, "dormantes". Pour ces sujets, ce serait donc une hérésie de reprendre le sport d'emblée, puisque cela entraînerait un dépassement des 80 % de la fréquence cardiaque sans être en pleine possession de ses moyens physiques" poursuit Régis Boxelé. Une situation à éviter et qui imposera des batteries de tests à la reprises pour le millier de joueurs professionnels qui peuple le rugby français. Une séquence qui imposera de nouveaux délais au calendrier de reprise, et de nouveaux coûts pour les clubs. Des aléas "qui nous poussent à être pessimistes" comme le disait Tchale-Watchou.

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