Avec 16 clubs en grand danger, la DNACG tire la sonnette d'alarme

  • Paul Matera sur une touche lors de Toulon - Stade Français, le 1er mars 2020
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  • Top 14 drapeau logo
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  • Les supporters du Stade Rochelais (La Rochelle) agitent leurs drapeaux
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Publié le Mis à jour
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Le patron du gendarme financier, Dominique Debreyer, tire une sonnette d’alarme sur la situation des clubs de Top 14 et de Pro D2. S’il n’y a pas un plan d’économie drastique mis en place, alors certaines places fortes du Top 14 pourraient être en très grande difficulté.

Le patron de l’institution DNACG est habituellement d’un naturel extrêmement prudent, voire rassurant. Distillant en général les informations aux compte-gouttes, Dominique Debreyer, expert-comptable de profession et accessoirement directeur de la Direction Nationale d’Aide et de Contrôle de Gestion, n’est donc pas du genre à s’inquiéter rapidement, au premier déficit présenté par un club professionnel. Même quand il se chiffre en millions d’euros.

Au contraire, le gendarme financier de la LNR a plutôt l’habitude de jouer les pompiers de service. C’est d’ailleurs en ce sens qu’à la mi-mars, la Ligue lui a demandé à lui et ses équipes un audit sur les difficultés que pourraient rencontrer les clubs pros, à la suite de l’arrêt des championnats pour cause de crise de Covid-19, le tout s’inscrivant dans un contexte plus général de confinement et de blocage de l’économie française.

Top 14 drapeau logo
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Cet audit, Dominique Debreyer l’a rendu sous la forme d’un rapport d’une quarantaine de pages. Un document présenté à l’instance et aux clubs début avril. "On s’est attelé à estimer quelle pourrait être la perte de sponsoring, principale source de revenus des clubs de rugby, en modélisant sur leur budget actuel les effets connus de la crise économique de 2008-2009", indiquait-il ce samedi en fin de matinée. Avec une baisse du PIB de la France alors estimée à 2 %, les clubs avaient vu leurs rentrées d’argent venues de leurs partenaires fondre de plus de 20 % (27 % pour le Top 14 et 22 % pour le Pro D2).

Donc, avec ces mêmes données retranscrites sur les bilans comptables actuels des clubs (2019-2020), la DNACG table cette fois sur une baisse de l’ordre de 30 % des produits sponsoring pour l’an prochain. Ce qui, de facto devra engendrer une baisse des masses salariales de l’ordre de 25 %. Un chiffre révélé par rugbyrama.fr le 5 avril et qui a fait couler beaucoup d’encre, cette semaine chez les présidents de club professionnel. "Il ne s’agit que d’une hypothèse sur la masse salariale réglementaire. En aucun cas, nous n’avons voulu nous substituer aux négociations. D’ailleurs, le salaire des joueurs n’est pas forcément la seule variable d’ajustement", se défend le patron de la DNACG. Qui poursuit : "Nous avons été confortés dans notre étude par les propos que nous ont tenus certains présidents de Top 14."

Seize clubs professionnels en grand danger

Un scénario catastrophe ? C’est tout l’inverse. La réalité pourrait (et devrait) être encore plus difficile que cette première recommandation à 30 % de perte du sponsoring, estimée fin mars. En lanceur d’alerte, Dominique Debreyer s’explique : "Nous avons réalisé notre estimation pour une baisse du PIB de l’ordre de 2 %. Or, aujourd’hui, l’État évoque plutôt une chute de 6 %. Nous avons aussi négligé l’impact de la crise sur la billetterie. Dès lors, si on reprend notre modèle et en tenant compte des contrats de joueurs déjà signés et qui courent sur la saison prochaine, neuf clubs de Top 14 et sept de Pro D2 ne pourront pas présenter un budget qui leur permettrait une autorisation d’engagement pour l’année prochaine." Il n’a pas voulu citer les clubs concernés mais assure avoir fait remonter l’information.

Pour synthétiser, avec seulement les joueurs déjà sous contrat et sans effectuer le moindre recrutement, deux tiers des clubs de Top 14 n’auraient pas les moyens de les payer et une bonne moitié de Pro D2 serait dans une situation analogue. "Voilà pourquoi il est important que le rugby professionnel enclenche une politique commerciale commune. Autrement, il va y avoir de très gros dégâts."

Les supporters du Stade Rochelais (La Rochelle) agitent leurs drapeaux
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