L'avant-dernière marche pour le Stade rochelais

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  • La Rochelle Victor Vito
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  • Champions Cup - Jonathan Danty (La Rochelle)
    Champions Cup - Jonathan Danty (La Rochelle)
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CHAMPIONS CUP - Le Stade rochelais retrouve les demi-finales de Champion's Cup pour la 2e année consécutive. Et sur sa route, le club maritine va retrouver le Racing 92. Un sacré morceau pour un match qui pourrait bien ressembler à celui contre le Leinster l'an dernier.

Lens, terre de rugby. L'affirmation ne va pas forcément de soi mais, c'est bien en terre des Corons, que les Rochelais vont affronter un Racing 92, privé de sa salle couverte pour un concert de Sexion d'Assaut. Résultat, les supporters rochelais vont devoir effectuer un périple quasi-impossible à réaliser, le dimanche de surcroît. Et cela a le don de mettre Ronan O'Gara en rogne : "Malheureusement, je pense que les tribunes vont être un peu vide. Pour une demi-finale, je trouve que c'est la honte et c'est inacceptable. J'ai une grande pensée pour les supporters qui devront faire 7 heures de route. C'est pas facile un dimanche à 16h". De quoi priver les Maritimes de bon nombre de supporters, pour leur deuxième demi-finale consécutive. Un sacré exploit qui faisait dire à Grégory Aldritt : "C’est super pour le club. Comme on le répète souvent entre nous, ce n’est pas une normalité d’être en demi-finale de Champions Cup." En effet, bon nombre de clubs français aimeraient se retrouver dans la situation du Stade Rochelais. Mais ce match, les Rochelais sont allés le chercher avec force et conviction, dans une ambiance qui devrait faire date dans l'histoire du stade Marcel-Deflandre. Cette ferveur a su porter les joueurs de Ronan O'Gara vers cette échéance, une nouvelle chance de revenir en finale.

Les anciens au volant

Et pour cela, l'équipe maritime a pu compter sur ses grognards. On pense à Victor Vito, "en grande forme" selon ROG, étincelant dans le jeu au près comme au large, à Levani Bothia, qui avait choisi autre chose que la ligne droite comme jeu et surtout à un Jérémy Sinzelle énorme au centre de l'attaque. Ce choix d'aller au large a aussi été validé par une conquête sans faille, avec un secteur de la touche sur laquelle Rémy Picquette a régné. Montpellier n'avait pas les armes pour battre cette équipe surpuissante et inspirée. Le Racing 92, qui a livré une sacrée bataille contre une équipe de Sale de gros tonnage, pourrait bien les trouver. Ils se souviennent certainement de leur dernière confrontation en Top 14, le 26 mars dernier et de ce mur de joueurs jaune et noir qui ont anéanti toutes leurs initiatives. Et comme ils ont aussi une télévision, ils ont dû aussi constater, car c'est bien un constat, que La Rochelle a monté le curseur en terme d'agressivité devant et de maîtrise pour ses lignes arrières. Le "petit goût amer" que Grégory Aldritt a envie d'enlever de sa bouche, celui de la défaite contre Toulouse, l'an dernier, y est certainement pour quelque chose.

La Rochelle Victor Vito
La Rochelle Victor Vito

Puissance +

La Rochelle a depuis maintenant plus de deux mois, passer la 5e vitesse. Son rugby fait de puissance et de défense étouffante, s'est épanoui avec un jeu au large plus précis et chirurgical. Les essais rochelais du match contre Montpellier avec notamment cette merveille de passe d'un Vito retrouvé, le prouvent. La performance d'un Greg Aldritt dont son entraîneur dit qu'il est "au niveau qui est le sien en équipe de France pour nous" n'y est pas étrangère. La confrontation des packs sera une des clés de cette rencontre. Mais on peut aussi mettre un billet qu'on se régalera des duels entre une paire Sinzelle-Danty contre celle du Racing, Fickou-Vakatawa. Autre clé du match, la capacité des charnières à gérer le jeu de leurs équipes. Tawera Kerr-Barlow et Ihaia West auront fort à faire avec le très remuant Nolann Le Garrec et le toujours imprévisible Finn Russell. La réussite face aux perches pourraient aussi faire basculer cette rencontre entre des poids lourds du championnat.

Sans Skelton pour la fin de saison, mais avec Danty

Le Stade Rochelais se déplacera dans le Nord malheureusement sans son tracteur, Will Skelton. Ronan O'Gara précise même que sa saison serait fini : "On verra Will la saison prochaine. Le focus pour Will cela va être la saison qui arrive." Sale coup pour les Rochelais, même si Rémi Picquette, est en gros progrès. Pas de Brice Dulin aussi, insuffisamment rétabli. Ronan O'Gara bénéficie par contre du retour de Jonathan Danty, un des hommes clés de son effectif. Sur le banc, on retrouvera des papas, comme l'historique Romain Sazy et le perce-muraille Levani Botia. De quoi permettre une belle continuité en seconde mi-temps.

Champions Cup - Jonathan Danty (La Rochelle)
Champions Cup - Jonathan Danty (La Rochelle)

80 minutes avant la finale

Dimanche soir, les Maritimes sauront s'ils retrouveront une finale de Champion's Cup. Un sacré défi quand on se rappelle les résultats en mode "peut mieux faire", de ce groupe privé alors de ces 3 internationaux. Leur retour avait sonné la révolte de l'équipe. C'était après une raclée mémorable à Toulon et c'était contre le Racing. La Rochelle avait mis les barbelés, annihilé toute les tentatives de franchissement du Racing 92. Aujourd'hui, les Rochelais sont sur une autre planète et veulent regoûter à une nouvelle finale. Pour ajouter enfin une ligne européenne à leur palmarès. Et pour cela, ils sont prêts, forts de l'expérience acquise en 2021. Wiaan Liedenberg le croit : "Je pense que l'on a beaucoup appris l'année dernière. Le fait d'avoir joué deux finales même, si on les a pas gagnés, on a appris, on s'est habitué à ces moments de pression." Et ce sera nécessaire contre le Racing 92, une équipe que La Rochelle connaît bien. "Il y a des menaces partout. Je suis un grand fan de Finn Russell. C'est un super joueur. Avec lui, c'est difficile de savoir ce qui va se passer. C'est un peu la même chose avec Teddy Thomas, c'est un "match winner". Tu ne peux pas donner un espace ou à un Imhof ou à Gaël Fickou. Et devant ils sont forts aussi. C'est normal, l'équipe en face a beaucoup de force. On a beaucoup de force aussi. Car au final, chacun le sait, cela va se jouer au millimètre, entre deux équipes fortes. " Dimanche, cela va se jouer sur de petits détails" certifie Ronan O'Gara. " Cela dépend de notre réaction, de notre capacité à prendre la pression et de les mettre en pression." Wiaan Liedenberg se méfie d'ailleurs des ciels et blancs : "Ils sont très dangereux en attaque. Ils ont des joueurs de qualité qui sont capables, à partir de rien, de marquer des essais." Et de poursuivre "Ils sont aussi fort défensivement qu'ils le sont en attaque. Cela n'a jamais une équipe que l'on sous-estime." Ça, c'est pour Laurent Travers qui fait des Rochelais, les favoris de cette demi-finale.

The "Last man standing"

La Rochelle sera donc dimanche, à 80 minutes de la finale. Et pour ce groupe, se redonner une chance de gagner la Champion's Cup, constitue un challenge sans pareil. "On veut faire de notre mieux pour ceux qui vont partir et ceux qui partent veulent montrer leur meilleur pour l'équipe." explique Liedenberg qui prendra sa retraite en juin prochain. "On veut bien terminer la saison. On ne veut pas que la saison se termine comme ça, sans quelque chose de spécial." Ronan O'Gara, lui poursuit avec son sens de la formule frnaco-britannique : "On est dans les quatre derniers. J'aimerais bien être dans les deux derniers et j'aimerais bien être le last man standing" le dernier qui reste debout. Un défi que tout son groupe est prêt à relever. Il suffira d'effacer les quelques ballons égarés face à Montpellier, qui se sont quasiment tous conclus par des essais. La ""bonne leçon" comme le dit ROG ne pourra que servir face aux flèches du Racing...

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