Entre rivaux de l'Atlantique, la tension monte d'un cran

  • Top 14 - Santiago Cordero (Union Bordeaux-Bègles) plaqué par Jules Favre (La Rochelle)
    Top 14 - Santiago Cordero (Union Bordeaux-Bègles) plaqué par Jules Favre (La Rochelle)
Publié le Mis à jour
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CHAMPIONS CUP - La tension était là pour la première confrontation, en Top 14. Elle sera aussi présente pour le match aller de la Champions Cup. Intense, physique, tactique, cette nouvelle confrontation entre rivaux de l'Atlantique va certainement monter d'un cran.

Un point. Un seul petit point a séparé l'UBB et le Stade Rochelais, la semaine dernière à Chaban-Delmas. Et cela a permis aux Maritimes d'en engranger quatre de plus, quand l'UBB battue à domicile, repartait à la dernière seconde avec un seul. De quoi engranger bien des frustrations et des déceptions dans le vestiaire girondin. Mais dans les deux camps chacun s'accordait sur la qualité et l'intensité de ce match, qui ressemblait à s'y méprendre à une rencontre de phase finale. "Je trouve que le match de la semaine dernière, c'était un match de phase finale, confirme Christophe Urios. Il y avait longtemps que l'on n'avait pas fait un match comme ça, en terme d'intensité, de combat. Tu sentais qu'à tout moment, le match pouvait basculer d'un côté comme de l'autre. Tu sentais que la moindre erreur pouvait être exploitée. Ce sont des matchs qui sont des matchs de haut-niveau."

"J’aime quand on ne se respecte pas, pour moi le rugby c’est le combat des villages" !

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— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) April 5, 2022

Et aux percussions des Skelton, Atonio et Danty répondaient celle d'un Picamoles épatant, de Lamerat ou d'un Cobilas. Bref, ça tapait fort entre rivaux, ça plaquait sans relâche, ça s'envoyait dans les rucks comme des gamins au premier jour de piscine. Le match aurait pu basculer d'un autre coté mais l'UBB n'a pas su franchir le mur béton armé des Rochelais. Ce que concédait en toute franchise, Louis Picamoles : "Oui, le vestiaire était un peu dans le dur parce que le scénario est cruel, parce qu'on avait ce sentiment d'avoir fait ce qu'il fallait pour le gagner. Ils ont peut-être été un petit peu mieux sur ces petits détails. On a une semaine pour les travailler et les régler."

Un derby qui se matérialise enfin

Cette confrontation a eu de plus le mérite de voir enfin se matérialiser, sous l'ère Urios, la notion de Derby. La tension, sur le terrain avec quelques accrochages et hors-terrain avec un marquage de territoire de Christophe Urios, était bien présente. Et cela ravit le manager bordelo-béglais quand on lui pose la question, s'il avait envie de ça : "C'est un match de phase finale contre un adversaire où on ne s'apprécie pas forcément. Moi, j'aime ces chapelles comme ça. Ça m'excite. Moi, j'aime quand on est différent, quand parfois, on ne se respecte pas. Ça me plaît. Pour moi, le rugby, c'est ça. C'est le combat des villages. Là, ce sont des grandes villes, mais c'est ça. Alors, oui, la semaine dernière, il y a eu de la tension. Il n'y avait pas de pression pour moi. C'est de la tension. C'est pour ça que je suis entraîneur." Ronan O'Gara aime cela aussi.

Christophe Urios and Ronan O'Gara
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— Ottavio Arenella (@OttavioArenella) April 2, 2022

Mais les deux coachs sont bien décidés à passer à autre chose. Ils ne se croiseront d'ailleurs pas au bord du terrain, car le coach irlandais a écopé pour son comportement lors du match précédent contre le Racing, d'une suspension de 2 semaines. Mais cela ne devrait pas abaisser l'intensité des matchs à venir. A l'UBB, Louis Picamoles le sait : "Je crois que malgré le score, malgré la défaite, dans l'agressivité, dans ce qu'on a pu leur montrer, on a répondu présent. Après, cela ne suffira pas samedi pour gagner. Donc il faudra conserver cette agressivité et ce répondant, mais y rajouter plus pour franchir cette marche." Et Jonathan Danty pariait aussi à la fin du match sur deux nouvelles rencontres "plus dures" entre les deux clubs. La température ne risque donc pas de baisser en ce début de printemps...

Bis repetita ou la revanche ?

À premier abord, ce nouveau match a tout d'une revanche. Et même d'une revanche dans le derby. Pas pour Louis Picamoles en tout cas : "Il n'y a pas de revanche parce que c'est une double confrontation en Coupe d'Europe. Elle sera peut-être au match d'après." Idem pour Sébastien Boboul, l'entraîneur des lignes arrières rochelaises : "Non. Ce qui est intéressant avec une envie de revanche, c'est que l'on va se préparer en conséquence aussi. On sait que Bordeaux va corriger le tir et que cela va être difficile le week-end prochain avec l'appui du public aussi et une nouvelle compétition." Chacun fourbit ses armes et il semble évident que la défaite à domicile entraînera une réaction de la part des Bordelo-béglais.

On n'aura pas de suite au feuilleton de sitôt...https://t.co/Eev6f75oI7

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) April 7, 2022

Christophe Urios ne se base pas sur cel, conscient qu'il sagit d'une autre compétition avec d'autres enjeux : "Non. Ce n'est pas là-dessus que je joue. Parce qu'on n'est pas dans la même compétition. Donc, effectivement, c'est le même adversaire qui fait de la Coupe d'Europe, un objectif très important. On a plutôt insisté sur le fait que l'on a quatre mi-temps à jouer pour continuer notre route. Je trouve qu'on les a plutôt bien joués la semaine dernière même si on a perdu. J'y vois en tout les cas, des signes encourageants. Cela nous a donné quelques idées. Donc les leviers, ils sont celui des quatre mi-temps pour se qualifier, c'est ça l'important."

Trouver des solutions

Cette première rencontre, donc, en Champions Cup, aura tout d'un match de gala. Les deux équipes se respectent et se connaissent. Brice Dulin n'en dit pas moins : "Il faut être conscient que Bordeaux, c'est quand même un gros rideau défensif, des joueurs qui sont capables de lire sur les blocs, sur les mouvements. Il faudra être capable de les maintenir chez eux parce qu'ils ont des forces. Ce n'est pas pour rien qu'ils sont à ce niveau-là de la Champion's Cup et en haut du Top 14." Idem à l'UBB où Louis Picamoles est sur la même longueur d'onde : "Alors, oui,, c'est sûr, La Rochelle fait partie des équipes les plus denses et les plus costauds en Top 14, et même en Coupe d'Europe. Donc on n'a pas été surpris. Mais je pense qu'on était dans le vrai samedi, avec les quelques détails que l'on doit régler, si l'on veut espérer gagner contre ce genre d'équipe." Question rotation, ne comptez pas sur La Rochelle.

Sébastien Boboul insiste sur le fait qu'il a des joueurs "qui ont envie de jouer ce genre de rencontre, des matchs à enjeu, intensité, à pression". À l'Union, le retour de 2e lignes de métiers peut amener un plus, question puissance. Kane Douglas sera de retour et Jandre Marais aura un match de plus dans les gambettes. Mais c'est surtout dans sa capacité à, enfin, concrétiser, ses occasions que l'UBB est attendu. Le Stade Rochelais s'appuiera encore une fois sur sa défense et un jeu au pied capable de renvoyer ses adversaires chez eux. Bref, le jeu passera au-dessus des petites phrases ou gestes. Sébastien Boboul, qui sera au bord du terrain, le souhaite : "On en a assez parlé de tout ça, place au rugby". C'est avant tout ce qu'on souhaite à ces deux équipes qui s'apprécient... À leurs justes valeurs.

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