Roubert : "Les champions du monde springboks qui vont débouler sur nos terrains, c’est excitant"

  • Yann Roubert - président de Lyon (Rugby)
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Publié le Mis à jour
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CHAMPIONS CUP - Représentant des clubs français à l’EPCR, qui organise les Champions Cup et Challenge Cup, le président de Lyon Yann Roubert revient sur l’officialisation du nouveau format de ces compétitions, ainsi que l’intégration des franchises sud-africaines qui ne manque pas d’interpeller. Une évolution qu'il voit comme une formisable opportunité, financière mais surtout sportive.

Les Sud-africains sont donc désormais officiellement en Coupe d’Europe. Une bonne nouvelle ?

Je l’espère et je le crois ! Il y a une grande excitation sportive de se confronter à ce qui se fait de mieux au monde. Avec les franchises sud-africaines, les champions du monde springboks qui vont débouler sur nos terrains. Comment cela ne pourrait-il pas être excitant pour les joueurs, le public, les médias ? Quand on voit leurs performances à l’international et pour leur première participation à l’URC (United rugby championship, ex-Ligue celte), c’est un superbe challenge qui nous attend.

Vous comprenez que l’énoncé "l’Afrique du sud en Coupe d’Europe" comporte un sérieux paradoxe et peut faire bondir ?

Cela interpelle, je le comprends évidemment. Il y a aussi des contraintes logistiques, on ne peut pas le nier. Mais tout cela me semble dépassé par l’intérêt sportif, celui pour le public et les médias. Quand on met tout dans la balance, on constate que cela vaut le coup de se frotter à tous ces problèmes. Nos amis celtes avaient fait le choix de les accepter à leur compétition. Dès lors, ils ont formulé la demande de les intégrer également au processus de qualification pour nos compétitions continentales. Face à cette demande : soit on est conservateur, soit on regarde devant et on les accueille. Nous avons choisi d’avancer. Il nous paraissait normal, légitime de les accueillir.

Ce qui, de facto, tue l’idée d’une "Coupe d’Europe"...

Effectivement, on ne parlera certainement plus de Coupes d’Europe, mais seulement de Champions Cup et de Challenge Cup.

Concrètement, quels impacts financiers les clubs espèrent-ils ? Des droits tv ? Du partenariat ?

Nous avons effectivement l’ambition que cette évolution ait un impact financier direct. Avec le Covid, les temps ont été difficiles pour l’ensemble des acteurs du rugby, y compris l’EPCR. Ce n’est pas un secret. Bientôt, un nouveau cycle de droits TV va être lancé. Des négociations vont s’ouvrir, dans les prochains mois. L’ajout des franchises sud-africaines devrait créer un intérêt renforcé autour de nos compétitions et, donc, on l’espère, un impact positif en termes de revenus. C’est aussi vrai pour le sponsoring de la compétition.

Cet impact a-t-il été estimé ?

Bien sûr. Mais il reste des inconnus et je n’aime pas communiquer sur les chiffres. D’ailleurs, l’argent n’est pas ce que nous cherchons en priorité et les revenus générés devraient principalement servir à compenser le surcoût de logistique engendré par cette nouvelle formule. Il n’y a pas de grand enrichissement des clubs et des joueurs. Sur ce dossier, nous avions une réflexion sportive, celle d’améliorer encore notre compétition. Le sportif a primé. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas, dans notre monde professionnel. Ici, ça l’est.

Justement, sportivement, les Sud-Africains trustent déjà la finale de l’URC (Stormers-Bulls). Les Européens ne viennent-ils pas de se tirer une balle dans le pied ?

La compétition sera encore plus dure à gagner, on le sait. C’est justement ce qui fait la beauté de cette nouvelle formule. Ce sera plus dur, donc d’autant plus beau pour celui qui ira au bout. En espérant que ce soit un club français. Et Lyon, si possible. (sourire)

Yann Roubert - président de Lyon (Rugby)
Yann Roubert - président de Lyon (Rugby)

Vous parliez de logistique : quid des voyages ? Les clubs européens feront-ils l’aller-retour en Afrique du sud ?

Dans le sens Afrique-Europe, les calendriers de l’URC et de la Champions et Challenge Cup seront alignés et construits conjointement, de façon à limiter les voyages, que ce soit pour la fatigue des joueurs où l’impact carbone. En clair, les Sud-africains devraient jouer leurs dates européennes dans la continuité de séquences où ils sont déjà sur notre sol, pour l’URC. Tout cela se fait en bonne intelligence.

Et dans le sens Europe-Afrique ?

Cinq clubs français devront aller jouer en Afrique du sud. Cela se fera sur un format "lundi-dimanche". En clair, nos équipes partiront dès le lundi et passeront la semaine sur place, pour avoir le temps de s’acclimater et de gérer la fatigue accumulée par les voyages. Il n’y aura pas d’aller-retour en 48h.

Ce qui a un coût pour les clubs…

C’est justement là que les revenus générés par ce nouveau format seront utiles. Ces voyages sur une semaine comportent effectivement des coûts beaucoup plus importants et l’EPCR prendra en charge le différentiel. Pour les clubs, cela doit être transparent.

Pourquoi avoir supprimé les huitièmes de finale en format aller-retour ? N’ont-ils pas convaincu ?

Si, mais nous étions engagés depuis déjà 18 mois à gagner une date. C’était une demande collégiale, pour alléger les calendriers. La compétition se jouait sur neuf week-ends, désormais ce seront huit week-ends. Nous souhaitions aussi stabiliser un format qui fait de la place aux matchs de phase finale, clairement les plus excitants. Avec quatre matchs de poule et quatre matchs de phases finales, l’équilibre est bon.

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