Le dernier défi de Franck Azéma

  • Franck Azéma (ASM Clermont)
    Franck Azéma (ASM Clermont)
Publié le Mis à jour
Partager :

CHAMPIONS CUP - Trois fois finaliste de la Coupe d’Europe, Franck Azéma vit sa dernière campagne européenne avec l’ASM. S’il dit ne pas être "un rêveur", le groupe est bien décidé à offrir au coach catalan le seul trophée qui lui manque.

Pas de Yellow Army, pas de tambours ni de défilé jaune et bleu dans les rues de Coventry samedi avant le huitième de finale contre les Wasps. Ça c’était dans le monde d’avant mais ce manque de couleurs n’empêche pas les Clermontois d’être excités quand reviennent les phases finales de Champions Cup. Si cette année, Clermont fait figure d’"outsider" dans cette compétition, le challenge est toujours aussi palpitant. "Il y a une culture Coupe d’Europe et j’ai eu la chance de faire deux finales, perdues oui, mais avec de belles épopées déclarait Camille Lopez. Ce sont des moments forts, cette compétition nous tient à cœur. Ce format est particulier, comme la situation. Elle n’a pas la même saveur car tu fais deux matches de poule et tu es en huitième mais il faut croquer à fond et aller le plus loin possible." Aller plus haut, pour les joueurs, le club et son coach qui vit ses derniers matches avec l’ASM avant de quitter le club cet été.

Et si samedi à Coventry, à la Ricoh Arena, il s’agissait du dernier match européen de Franck Azéma avec l’ASM ? "C’est vrai, cela peut l’être mais on n’y avait pas pensé avouait Camille Lopez en conférence de presse. Mais si on n’y a pas pensé c’est que l’on espère aller plus loin. C’est de bon augure. Nous n’avons pas besoin de ce levier de motivation samedi car sinon on va chercher loin... Le groupe va faire ce qu’il faut, sans penser à cela. Peut-être qu’on l’utilisera pour la finale, pour son dernier match de Coupe d’Europe avec l’ASM... Là ce serait le bon moment pour faire une belle sortie." Bien sûr, personne ne lui souhaite une sortie en huitième de finale mais plutôt un départ par la grande porte, en mai prochain, avec le trophée sous le bras.

Bien sûr que j’ai envie de la gagner avant de partir mais je ne suis pas un rêveur… Il faut d’abord se focaliser sur chaque match

Car ces épopées, Franck Azéma aussi les a vécues à fond. D’abord comme coach des arrières aux côtés de Vern Cotter puis en tant qu’entraîneur en chef. Azéma joue sa dernière campagne européenne avec Clermont et cette Champions Cup, appelée autrefois H CUP, est le seul titre qui lui manque avec l’ASM, lui qui l’a frôlé en 2013 comme adjoint puis en 2015 et 2017 comme entraîneur en chef. Après un Bouclier de Brennus conquis en 2017 et une Challenge Cup en 2019, le Catalan pourrait partir tranquille en mettant la main sur ce trophée emblématique et cher à son club. Pour ses 50 ans, qu’il fêtera le 7 avril, cela aurait de l’allure…

"Ce qui est sûr, c’est que de notre côté, on veut lui offrir la plus belle des sorties" déclarait Paul Jedrasiak sur notre site le 22 mars dernier. Comme Damian Penaud cette semaine. "Pour sa dernière campagne, pour sa sortie, lui rendre un bel et dernier hommage, pour tout ce qu’il a fait pour ce club, on lui doit au moins quelque-chose." Un sentiment partagé par le groupe et notamment par ses leaders (Parra, Lopez, Lee, Fofana…) qui comme le manager arrivé en 2010 en Auvergne, courent après cette grande Coupe d’Europe. "Cela fait plaisir d’entendre ces propos de la part des joueurs mais j’ai surtout envie qu’ils se fassent plaisir eux-mêmes, à une région et à un club rappelait Franck Azéma. Car on sent qu’il y a cette attente et cet investissement ici. Mais il ne faut pas se mettre de pression trop tôt, il faut respecter les étapes. Nous n’avons pas forcément souffert pour être en huitième mais on a fait le boulot. Il faut monter d’un cran samedi. "

Pour sa dernière campagne, pour sa sortie, lui rendre un bel et dernier hommage, pour tout ce qu’il a fait pour ce club, on lui doit au moins quelque-chose

L’intéressé ne fait pas un cas personnel de cette dernière aventure continentale ce n’est pas son genre. Car il sait que les quatre dernières marches seront très difficiles à gravir. Mais le parfum de l’Europe, associé à celui du printemps aiguise l’envie de l’entraîneur. "C’est excitant dès que tu arrives sur les matches de phases finales confiait-il mardi en conférence de presse. C’est pour ça que tu joues au rugby gamin. On a envie d’aller loin dans cette compétition. Bien sûr que j’ai envie de la gagner avant de partir mais je ne suis pas un rêveur… Il faut d’abord se focaliser sur chaque match en analysant comment on peut donner le maximum contre les Wasps et vivre de belles émotions. C’est ce qu’on a envie, vivre des émotions et les partager avec les gars. C’est une opportunité cette semaine d’être à fond dans la compétition et d’avoir de l’intensité. J’ai envie de ça ! " Franck Azéma qui a encore déclaré ne pas savoir où il sera le 1er juillet sait où il a envie d’être pendant ce printemps et peut-être fin mai : en haut de l’affiche.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?