Nigel Owens s'explique sur la fin chaotique d'Exeter-Racing

  • Champions Cup - Nigel Owens, arbitre de la finale entre Exeter et le Racing 92
    Champions Cup - Nigel Owens, arbitre de la finale entre Exeter et le Racing 92
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CHAMPIONS CUP - Alors que la fin de finale tendue, ce samedi entre Exeter et le Racing 92 en Champions Cup, a beaucoup fait parler, l'arbitre Nigel Owens est revenu sur les différents faits de jeu. Et notamment les deux temps forts: pour lui, le grattage de Sam Hidalgo-Clyne était bien légal et le temps de jeu était bien écoulé, après l'ultime pénalité. Il s'en explique.

La fin de match entre le Racing 92 et Exeter, ce samedi en finale de Champions Cup, a été pour le moins tendue et sujette à de nombreux commentaires. Dans l'oeil des critiques? L'arbitrage, comme (trop) souvent. A ce sujet, l'arbitre Nigel Owens a accepté de revenir pour le site gallois WalesOnline sur les points. En toute honnêteté. "Je suis humain et je fais de erreurs. Je ne cherche pas ici à justifier quelques décisions. Certaines auraient pu être meilleures, d'autres auraient dû être prises et ne l'ont pas été. J'espère que ce témoignage aidera ceux qui ne comprennent pas comment les arbitres opèrent dans ces grands moments, comme nous avons parfois à le faire."

Le grattage d'Hidalgo-Clyne? "Ses actions étaient tout à fait légales"

La pénalité accordée à Exeter, qui défendait sa ligne à la 75e minute et un petit point d'avance (28-27), a plus particulièrement était la cible des critiques. Sur l'action, Antonie Claassen échoue sur le dos et à quelques centimètres seulement de la ligne d'en-but adverse. De nombreux joueurs se mêlent à un ruck pour le moins désordonné. Owens. raconte: "Le joueur du Racing 92 qui a tenté d'atteindre la ligne n'a pas réussi (à marquer). Le ballon était en deçà de la ligne et il s'est ensuite retrouvé sur le dos. J’ai demandé aux joueurs de ne plus utiliser leurs mains, de ne pas jouer illégalement le ballon. Je m'adressais aux joueurs au sol, qui devaient lâcher le ballon. Pas aux joueurs debout. Ce n’était pas un ruck. Pour moi, c'était juste une situation de plaquage. S'il y avait eu un ruck de formé, alors Hidalgo-Clyne n'aurait pas pu mettre ses mains pour gagner ce ballon. Mais comme il n'y avait pas de ruck formé, ses actions étaient tout à fait légales. Il était debout et avait le droit de jouer ce ballon."

Autre subtilité de la règle, sur cette action: alors qu'une partie du ruck est dans l'en-but, Nigel Owens justifie l'entrée sur le côté de l'Ecossais Sam Hidalgo-Clyne par une absence de ligne de hors jeu, comme c'est toujours dans le cas dans un en-but. "A ce moment, il n'y a plus d'entrée sur le côté à arbitrer. La ligne de hors jeu devient la ligne d'en but. Il (Hidalgo-Clyne) était en jeu parce qu'il était derrière la ligne de but et un pied sur la ligne. Donc il avait tout à fait le droit de jouer ce ballon, ce qu'il a fait. Il était en jeu et le joueur du Racing (Claassen) a été sanctionné pour avoir gardé le ballon au sol. Je suis donc convaincu que j'ai pris cette décision correctement, je le suis à 100%."

Aurait-on dû jouer l'ultime renvoi? "Encore une fois, la décision était la bonne"

Autre situation qui a prêté à confusion: après la dernière pénalité de l'ouvreur anglais Joe Simmonds, Nigel Owens a eu recours à son TMO (arbitre vidéo) pour savoir s'il restait du temps au chronomètre, un temps arrêté, et s'il devait faire jouer un ultime renvoi au Racing pour une possible dernière munition. Il a finalement mis un terme immédiat à la rencontre. Il s'en explique, là encore: "Lorsque le tee est arrivé pour que le joueur d'Exeter tape sa pénalité, j'ai demandé "reprise du temps". Pour une raison technique, ils n’ont pas pu redémarrer le chronomètre immédiatement. Ainsi, lorsque le joueur a botté le ballon, l'horloge du stade indiquait 79 minutes et 57 secondes. Si cela était correct, le Racing aurait eu le temps de redémarrer car le temps doit être rouge avant que le joueur ne frappe le ballon pour que le match soit terminé. A ce moment précis, j'ai eu besoin de clarifier la situation, pour savoir si l'horloge du stade était correcte. Il s'est avéré que lorsque la pénalité a été tapée par Exeter, les quatre-vingt minutes étaient déjà dépassées depuis une quinzaine de secondes. Le temps était donc écoulé. En fin de compte, encore une fois, la décision était la bonne. C'est la chose la plus importante. "

"Si nous sautions sur chaque faute, nous aurions des matchs à 70 pénalités"

Owens conclut finalement sur le rôle plus général d'un arbitre, surtout dans ces rencontres au sommet. "Si nous sautions sur chaque faute, nous aurions des matchs à 70 pénalités et cela ne conviendra à personne. Tout le monde doit bien comprendre ceci: nous arbitrons plus de 200 plaquages par match et presque autant de fautes théoriques. Idem sur les rucks, où vous pouvez presque chaque fois trouver une infraction au règlement. Quand nous arbitrons, nous jugeons donc de l'impact que toutes ces petites fautes peuvent avoir sur la continuité du jeu. En fonction, nous laissons jouer, nous donnons un avantage ou nous sifflons. Quand les gens regardent cela depuis leur canapé, ils pensent:"tiens, l’arbitre a raté ça". Non, nous ne manquons pas tout mais nous cherchons un point d'équilibre pour le bien du match. Si cet équilibre est correct, vous devriez avoir un bon match de rugby et le résultat n'est pas affecté par vos décisions. Samedi, l’équilibre a probablement été atteint puisque nous avons certainement la plus belle finale européenne de l'histoire. Et c'est ce qu'il faut retenir."

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