"L'annulation de Toulouse-Cardiff est inacceptable" explique Bouscatel, président de la LNR

Par Rugbyrama
  • René Bouscatel.
    René Bouscatel.
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CHAMPIONS CUP - Alors que la LNR avait fait savoir, vendredi, qu'elle "conteste fermement la décision d'annuler le match Stade toulousain - Cardiff", son président René Bouscatel monte au front ce samedi. Avec un discours particulièrement virulent à l'encontre des instances européennes.

Quelle est votre réaction face aux reports qui se multiplient en Coupe d'Europe ?

Les problématiques sont différentes sur les quatre matchs. Par exemple : l'UBB ne remplissait pas les règles du protocole sanitaire français, celui auquel il était soumis, pour présenter une équipe ce week-end en Coupe d'Europe. L'annulation de leur match était malheureusement normale. D'autres clubs français, ces dernières semaines, ont bénéficié ou pâti de tels scénarios. Il s'agissait d'application des textes. Sur le fond, ces décisions sont cohérentes avec les règlements. Je ne les discute pas. Et puis, il y a le cas de Toulouse.

C'est donc un problème uniquement toulousain ?

Tout d'abord, je l'affirme : j'aurais eu la même position, exactement le même discours si un autre club français avait été concerné. Idem pour un club britannique ou celte. Ça, je l'assure et je l'affirme.

Quel est donc le problème concernant Toulouse ?

Le protocole sanitaire français devait s'appliquer. C'est ce qui avait été décidé au niveau de l'EPCR : en Coupe d'Europe, chaque club est régi par le protocole sanitaire de son pays. Le cas du Stade toulousain remplissait tous les critères mis en place par la LNR. Ils ont testé, ils ont isolé les cas positifs. Ils disposaient de 23 joueurs dont 15 professionnels et six joueurs de première ligne, de manière à doubler chaque poste. La feuille de match pouvait donc être constituée. Toulouse aurait pu jouer ce match face à Cardiff. Mieux : Toulouse aurait dû jouer ce match. L'ECPR n'avait aucune raison valable de ne pas appliquer sa propre réglementation. L'annulation de Toulouse-Cardiff est inexplicable et inacceptable. Cette décision est une défiance vis-à-vis de sa propre réglementation mais aussi du protocole sanitaire décidé par la LNR.

Nous avons demandé les procès verbaux, nous les attendons toujours

"Inexplicable" : vous êtes donc en incapacité de l'expliquer ?

Bien évidemment, puisque la procédure décidée n'a pas été appliquée ! C'est une faute gravissime. Il n'y avait aucune raison objective pour que ce match ne se joue pas. Réglementairement, le Stade toulousain était apte à jouer.

L'EPCR ne vous a-t-elle pas transmis les motivations de sa décision ?

Non. Ces motivations, je ne les ai pas. Nous avons demandé les procès verbaux, nous les attendons toujours. D'ailleurs, comment pourraient-ils motiver une telle décision, contraire à leur propre règle ? Au tribunal, vous ne pouvez pas choisir votre loi, celle qui vous arrange. Il y a un texte de loi, une règle qui s'applique à tout le monde. Dans le cas qui nous occupe, ça n'a pas été le cas. C'est incompréhensible.

L'idée sous-jacente d'une décision "anti-française" se répand. Y adhérez-vous ?

Non, absolument pas. Dans d'autres situations, des clubs celtes ou anglais ont aussi pu se trouver lésés. Ce que je remets en cause, c'est les dysfonctionnements au sein de l'EPCR, son mode de gouvernance et son processus de prise de décision. Il faut vite une remise à plat.

Peut-on imaginer un revirement et des matchs finalement reportés à une date ultérieure ?

Je n'en sais rien. La décision a été prise mais la Ligue étudie tous les recours possibles contre cette décision et ses conséquences.

Cette Coupe d'Europe et ses multiples matchs non-joués a-t-elle encore une valeur sportive ?

Ça devient sérieusement problématique, oui. Malgré tout, elle garde de la valeur. On sortira de cette période de phase qualificative perturbée et les phases finales qui s'annoncent auront une grande valeur. Avec huit équipes qualifiées dans chaque poule, on peut d'ailleurs penser que les meilleurs seront au rendez-vous.

L'an dernier, la même mésaventure était arrivée au RC Toulonnais, éliminé sur tapis vert en huitième de finale face au Leinster. A l'époque, fraîchement élu à la tête de la LNR, vous aviez choisi de ne pas communiquer. Pourquoi le faire cette fois-ci ?

C'était report en fonction de règles existantes. J'ai râlé, nous avons tous râlé en interne. Mais il y avait une application de la règle. Quoiqu'on en pense, on s'y soumet. Quand je prends des décisions de reports en Top 14 ou en Pro D2, tout le monde râle mais je prends ces décisions en fonction du texte, de la règle. C'était le cas pour Toulon, l'an dernier, aussi cruel que cela pouvait être. Pour Toulouse, ce n'est pas le cas. On ne peut pas laisser passer cela et se taire.

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