Russell : "Je m’attends à un match très ouvert, voire totalement débridé"

  • Finn Russell (Racing 92).
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  • Finn Russell (Racing 92)
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CHAMPIONS CUP - Peu avant d’aborder ce huitième de finale retour face au Stade français, le meilleur animateur d’Europe évoque le dernier Tournoi des 6 Nations, son côté docteur Jekyll et Mister Hyde, ses ambittions au Racing et même son régime alimentaire… C’est à vous, Finn !

A quoi vous attendez-vous dimanche, pour ce huitième de finale retour face au Stade français ?

Le job n’est pas fini. Les Parisiens sont treize points derrière, soit l’équivalent de deux essais… Ce n’est rien, surtout sur une pelouse comme celle de Paris-La Défense-Arena où tout va souvent très vite… Ils viendront sans pression, vont se lâcher balle en mains et seront très dangereux, j’en suis certain. Je m’attends à un match très ouvert, voire totalement débridé.

A quel point cette compétition est-elle importante pour votre club ?

Dans son histoire, le Racing a disputé trois finales de Champions Cup (face aux Saracens, au Leinster et à Exeter, N.D.L.R.) et j’ai personnellement participé à la dernière. Mais le chemin est encore long, n’est-ce pas ? A l’heure où je vous parle, nous n’avons même pas le pied en quarts de finale…

Avez-vous encore en tête la finale perdue à Bristol, contre Exeter ?

Non… J’ai tourné la page… Ca ne sert à rien de ressasser les mauvais moments...

Comment jugez-vous votre saison, jusqu’à présent ?

J’ai connu quelques bons matchs cette année mais ce n’est pas ma meilleure saison. Il y a plusieurs raisons à cela… Les phases finales approchant, j’espère néanmoins rapidement revenir à mon meilleur niveau.

Parmi les raisons que vous évoquez, y a-t-il la tournée des Lions britanniques ? Êtes-vous rentré fatigué d’Afrique du Sud ?

Peut-être, oui… J’ai beaucoup enchaîné… Pendant le Tournoi des 6 Nations, mes jours de repos étaient surtout des jours que je passais dans l’avion, entre Edimbourg et Paris. Mais ça fait partie du job et du deal que j’ai avec le Racing. Le club a été juste, avec moi. Toto (Laurent Travers) m’a d’ailleurs mis au repos après le Tournoi ; j’en avais besoin.

Quel bilan faîtes-vous du Tournoi des 6 Nations vécu par la sélection écossaise ?

C’était moyen, pour être honnête… On a battu l’Angleterre, l’Italie, avons poussé les Gallois dans leurs derniers retranchements mais avons beaucoup souffert contre la France ou l’Irlande. […] Il nous reste un an et demi avant la Coupe du monde. On doit discuter tous ensemble, staff, joueurs et dirigeants. Il faut comprendre pourquoi nous avons été moins bons que l’année dernière.

La presse écossaise a été dure avec vous, après la défaite au pays de Galles…

Ca ne me stresse pas plus que ça. Après notre victoire inaugurale face au XV de la Rose (20-17), nous étions la meilleure équipe au monde. Après la défaite à Cardiff (20-17), j’étais bon à jeter aux oubliettes… Ce jour-là, j’ai reçu un carton jaune pour avoir tenté une interception (et commis un en-avant volontaire, N.D.L.R.) près de notre ligne d’en-but. Mais je referais exactement la même chose, si j’en avais l’opportunité. (il marque une pause) Le coup était bon, je vous jure !

Les gens disent que vous avez un côté docteur Jekyll et mister Hyde, sur le terrain. Cela vous fatigue-t-il ?

Cette réputation m’a suivi toute ma carrière. Quand j’ai débarqué à Glasgow puis en équipe d’Ecosse, j’ai essayé des choses différentes, des trucs que les autres joueurs ne faisaient pas, avant moi. (il s’arrête, reprend) Mais si vous regardez comment jouent les ouvreurs du circuit international, ils tentent aussi des choses : des "off-loads", des coups de pied par-dessus, tout ça quoi ! Marcus Smith le fait, Romain Ntamack aussi. Quand c’est moi, on me dit que c’est "risqué", que ce n’est pas une "bonne idée"… J’aurais peut-être dû commencer le rugby quinze ans plus tard, je crois… (rires)

Qu’avez-vous pensé de la performance des Français au fil du Tournoi des 6 Nations ?

La façon dont s’est développée l’équipe de France au fil de ces trois dernières années est phénoménale. Nous les avions battus la saison dernière, au Stade de France (23-27) et cette année, les gens s’attendaient donc à ce qu’on les batte encore. Mais entre temps, les Bleus avaient franchi un autre palier. Ce jour-là, à Murrayfield (17-36), ils étaient bien meilleurs que nous. Ils étaient d’ailleurs bien meilleurs que tout le monde, dans ce Tournoi des 6 Nations...

Avez-vous été agacé d’avoir été mis sur le banc par Gregor Townsend, lors du dernier match du Tournoi face à l’Irlande ?

C’est ainsi… (il soupire) Personne n’aime être relégué sur le banc de touche… C’était la deuxième fois que ça m’arrivait avec l’Ecosse, les deux fois sous les ordres de Gregor (Townsend)… La première fois, c’était pour ma cinquantième avec la sélection…

Finn Russell (Racing 92)
Finn Russell (Racing 92)

Etait-ce une punition, cette fois-ci ?

Il doit aussi y avoir de ça, oui… (rires)

Quel serait à vos yeux le scénario rêvé pour cette fin de saison ?

Une victoire en Champions Cup et un Bouclier de Brennus, quoi d’autre ! On a le squad pour y parvenir, j’en suis convaincu.

Qu’en est-il des rumeurs vous ayant envoyé au Japon, l’été dernier ?

Elles sont loin… Je serai Raingman jusqu’au printemps 2023. Je suis heureux ici et ne vais donc pas au Japon, non. Peut-être dans cinq ans, allez savoir…

Vous êtes l’un des meilleurs rugbymen au monde mais avez surtout le physique d’un homme lambda. Vos coéquipiers vous le font-ils remarquer, parfois ?

Il y a quelques vannes, oui… En salle de muscu, je fais ce que j’ai à faire pour être prêt le week-end, pas davantage. Moi, je suis un rugbyman, un demi d’ouverture, pas un bodybuilder. Mon job n’est pas de pousser fort en mêlée ou de prendre l’adversaire de vitesse, sur l’aile.

Pas faux…

L’important, pour moi, c’est le côté psychologique ; c’est de rester heureux sur et en dehors du terrain. C’est ainsi que je pratique mon meilleur rugby. Mon corps n’a pas d’importance à mes yeux. Je me fous de ne pas avoir des tablettes de chocolat. J’aime trop les burgers et les pizzas, de toute façon…

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