Atonio : "Tout sortir et s'énerver un petit peu"

  • Champions Cup - Uini Atonio (La Rochelle)
    Champions Cup - Uini Atonio (La Rochelle)
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CHAMPIONS CUP – Ce samedi à Deflandre (16 heures), le Stade rochelais a l'occasion de valider le premier billet de son histoire pour le dernier carré de la Coupe d'Europe. Le pilier Uini Atonio, l'un des quatre Bleus titulaires face à Sale, a les crocs.

Uini, vous avez joué plus de 220 matches avec La Rochelle depuis votre arrivée en 2011. Ce rendez-vous, le premier quart du club à domicile en Champions Cup, représente forcément quelque chose de particulier, de très fort, pour vous...

C'est un rendez-vous important pour le club et surtout pour nous dans l'équipe. Certains sont là depuis un moment. C'est une étape que l'on a besoin de franchir. On ne l'a jamais fait, avant. Du coup, c'est très important. Il faut continuer à grandir comme équipe et casser ce "truc".

Avez-vous parlé, dans la semaine, de ce premier quart de finale perdu à Llanelli (29-17), il y a trois ans ?

On attendait de savoir qui passait en quart (Scarlets ou Sale NDLR). Les Scarlets, ça aurait été magnifique. Depuis, on a complètement changé l'équipe. Il y a trois ans, on avait juste assez pour faire une équipe. Si je réfléchis bien, il y avait Arthur Retière au centre. Le jeune Pierre Boudehent, à l'aile, il avait 16 ans (sourire). Aujourd'hui, on a une vraie équipe avec 40 mecs qui vont dans la même direction, qui jouent pour essayer d'être dans les 23.

"Le club va apprendre", disait votre entraîneur de l'époque, Patrice Collazo, après cette défaite au pays de Galles. Avez-vous bien appris ?

Bien sûr. A chaque échec. On a perdu la finale de Challenge contre Clermont (en 2019, NDLR), on a perdu une demi-finale contre Gloucester, ici (2017). Plein de petites choses comme ça qui font que j'espère que, demain (samedi), on va tout sortir et s'énerver un petit peu.

Du coup, vous ne retrouverez pas les Scarlets mais Sale. Qu'avez-vous pensé de leur démonstration de dimanche dernier (14-57) ?

Je n'ai pas regardé le match en direct. J'ai regardé quelques vidéos, à côté. Tout ce qu'ils font devant, en mêlée, en défense, en attaque…C'est une équipe assez forte. Ils ont des très grands joueurs. Après, il ne faut pas oublier qu'en début de compétition, ils ont perdu à la maison contre Edimbourg. Ils peuvent sortir n'importe qui. Demain, ils seront au rendez-vous.

Je pense qu'il faut les détruire, physiquement. Que devant, ils n'avancent pas. Qu'à chaque fois qu'ils prennent un impact, ce soit comme s'ils prenaient un train

En 8e, ils ont imposé aux Gallois une grosse pression défensive, pendant 80 minutes. Ces deux jours supplémentaires de récupération, les voyez-vous comme un avantage ?

Bien sûr. Même une journée, ça fait beaucoup. Après, c'est une équipe anglaise. Ils ne jouent pas autant que nous, ils font tourner plus que nous. A ce stade de la saison, il n'y a pas d'excuses. 80 minutes, c'est 80 minutes et il faut sortir vainqueur. En attaque, il faudra être opportuniste.

Pour contrer cette équipe de Sale, vaut-il mieux jouer tactique ou physique ? Les épuiser ou taper dans leur camp ? Quelle est la clé, selon vous ?

Pour moi, et c'est peut-être pareil pour tout le monde, je pense qu'il faut les détruire, physiquement. Que devant, ils n'avancent pas. Qu'à chaque fois qu'ils prennent un impact, ce soit comme s'ils prenaient un train. Même s'ils vont vingt points de retard, ils vont jouer 80 minutes à fond. Du coup, s'ils sont battus physiquement déjà les vingt premières minutes, je pense qu'ils baisseront un peu les bras.

Sans forcément de contacts directs avec les supporters, ressentez-vous à l'extérieur la dimension historique de ce quart à domicile ?

Bien sûr. On le voit partout sur les réseaux sociaux. Ça nous fait un peu de la peine qu'ils ne soient pas là. Avec les supporters, ça aurait gueulé de partout. On les remercie pour leur soutien, on reçoit beaucoup de messages. On voit qu'ils sont toujours derrière nous.

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— Stade Rochelais (@staderochelais) April 9, 2021

Comment s'est passé le retour des Bleus (Alldritt, Bourgarit, Dulin) et donc le vôtre, la semaine dernière ? Avec le fait de devoir tout de suite basculer vers un match de phase finale.

C'est quand même dur. Ça faisait 7-8 semaines que je ne m'étais pas entraîné avec l'équipe. Il y a des trucs qui changent, il y a des mecs qui font des bons matches. Il faut switcher direct sinon tu traînes, t'es en retrait, tu loupes des annonces. Mais c'est plus facile d'intégrer une équipe en confiance qu'une équipe qui subit. Même s'ils ont perdu deux matches contre Castres ou Toulouse, ils sont revenus forts à Bordeaux.

Et mentalement ?

J'ai plus besoin de mental à la maison pour occuper les enfants qu'à l'entraînement (sourire). Ça fait presque 10 ans que je suis là. Il y a beaucoup de mecs que je connais mieux que certains joueurs en équipe de France. Je sais comment jouent des mecs comme Will (Skelton, NLDR), comme Saze (Romain Sazy). Il y a juste un petit truc à retrouver entre nous.

Skelton ? Il a tellement d'expérience qu'on doit se nourrir de ça […] Il marche sur l'eau. A Gloucester, il a "transpaletté" deux, trois mecs et ça nous fait du bien

Justement, vous parlez de Skelton. Le groupe s'appuie-t-il particulièrement cette semaine sur son expérience, son approche de ce genre de rendez-vous ?

Bien sûr. C'est un garçon qui a tout fait. Des demies, des quarts, il a été champion. Il a tellement d'expérience qu'on doit se nourrir de ça. Toutes les semaines, il continue à avancer, à nous faire avancer. C'est un atout. Dans l'équipe, peu de monde a gagné des Champions Cup ou des Top 14. Ça aide beaucoup d'avoir un mec comme ça dans l'équipe. Il parle de son expérience, de sa gestion de ce genre de matches. Il marche sur l'eau. A Gloucester, il a "transpaletté" deux, trois mecs et ça nous fait du bien (rires).

Votre capitaine Romain Sazy confiait après la victoire à Gloucester qu'il sentait le groupe plus compétitif que par le passé. Le sentez-vous aussi plus armé ?

Ce n'est pas pareil. En 2017, on était très fort aussi. Ce n'est pas le même contexte. 2016-2017, on n'a rien gagné. Aujourd'hui, on n'a rien gagné non plus, encore. Du coup, tu ne peux pas comparer deux saisons où tu n'as rien gagné. Aujourd'hui, on va chercher quelque chose. Ça commence là. Ce sont les meilleurs matches à jouer.

Comment jugez-vous les prestations d'Arthur Joly, votre "doublure" au poste de pilier droit ?

Arthur est très, très bon. Il a tenu la barraque pendant huit semaines. J'étais sur le banc là-haut (à Marcoussis, NDLR). Je descends et j'étais sur le banc la semaine dernière. C'est très bien. Quand tu vois l'évolution, je suis très content. Mêlée, ballon en main, défense, à la course. Il est comme le vin. Plus il vieilli, plus il est bon !

Êtes-vous motivé pour finir la saison avec deux piliers droits, après l'annonce de la longue absence de Ramiro Herrera ?

Sinon, au cas où, Jono (Gibbes, le directeur du rugby, NDLR) peut mettre ses crampons (rires). Non, franchement, ça passe. On a tous les deux assez d'expérience. Ils vont nous alléger les entraînements, des fois (sourire). Non, mais je pense que ça va le faire.

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