Test de maturité pour le MHR

Par Rugbyrama
  • Van Rensburg (Montpellier) balle en main
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  • Top 14 - Benoit PAILLAUGUE (Montpellier), face à Bordeaux-Bègles.
    Top 14 - Benoit PAILLAUGUE (Montpellier), face à Bordeaux-Bègles.
  • Pro 14 - Peter Robb (Connacht) contre les Ospreys
    Pro 14 - Peter Robb (Connacht) contre les Ospreys
  • Xavier Garbajosa entraineur du MHR
    Xavier Garbajosa entraineur du MHR
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CHAMPIONS CUP - Avec la victoire de Toulouse à Gloucester hier, les Héraultais sont (presque) déjà obligés de triompher au Connacht dimanche (14h), afin de rester ambitieux dans cette compétition. Un défi de taille pour les hommes de Xavier Garbajosa, qui ont toujours autant de mal à s’exporter.

Le MHR a-t-il grandi ? L’interrogation reste entière. Car, en sept participations à la grande coupe d’Europe, les Cistes n’ont décroché qu’une qualification (un quart perdu à Clermont, 36-14). Il y a déjà six ans de cela (2013)... "Je pense qu’il nous a manqué un peu de mental par le passé sur la scène européenne. On a tendance dans cette équipe, dès que ça devient dur, à lâcher vite prise. Et justement, dimanche, ça va être un test pour jauger la capacité du groupe. Savoir si on a grandi dans cette compétition et aussi en tant qu’équipe, car ça fait trois ou quatre ans que ce groupe ne bouge plus trop. Maintenant, il faut qu’on hausse notre niveau de jeu et que nous soyons plus déterminés", résume Benoît Paillaugue.

Top 14 - Benoit PAILLAUGUE (Montpellier), face à Bordeaux-Bègles.
Top 14 - Benoit PAILLAUGUE (Montpellier), face à Bordeaux-Bègles.

De la détermination dans la difficulté, les Héraultais en ont fait preuve à Toulon le week-end dernier. Une nouveauté ? Pas tant que ça. Car ils ont toujours su répondre présent face à un concurrent de renom. Mais dès que l’adversité devient moins huppée, surtout à l’extérieur, ils ont du mal à se motiver pour passer vite en mode combat.

Le plus dangereux, c’est quand la star d’en face ça devient l’équipe

Et ce déplacement au Connacht ressemble étrangement au piège dans lequel les Bleu et Blanc sont tombés cette saison à Agen (défaite 29-10). Ou, dans une moindre mesure, à Bayonne (28-24). Le demi de mêlée confirme : "L’équipe est déjà prévenue. Je respecte bien entendu toutes les équipes, mais c’est vrai que ce déplacement en Irlande ressemble à celui d’Agen. Le Connacht n’est pas une équipe attendue mais elle ne va rien lâcher chez elle, dans un stade qui ne fait pas non plus trop rêver et dans des conditions de jeu difficiles. Le groupe est passé totalement à côté à Agen. Et je ne pense pas l’équipe capable de reproduire ça une deuxième fois." Un piège, qu’ils devront éviter à tout prix. Car, si le Connacht ne pas vibrer sur le papier, il reste dangereux et expérimenté en Champions Cup selon Xavier Garbajosa : "Son nom ne parle peut-être pas à tous les amateurs de rugby, mais je vous rassure, c’est une très belle équipe. Ces provinces s’entraînent pour une seule chose : bien figurer en coupe d’Europe. Je sais qu’on va être bien attendu."

Pro 14 - Peter Robb (Connacht) contre les Ospreys
Pro 14 - Peter Robb (Connacht) contre les Ospreys

Alors, quelle est la force de cette formation constellée d’"inconnus" et dénuée de stars: "Le plus dangereux pour nous c’est quand la star d’en face, ça devient l’équipe. Ça pour moi, c’est un principe important. Les Irlandais ont quelques très bons joueurs comme Aki et des mecs de talent dont des jeunes joueurs à gros potentiel. Mais surtout, ils ont une équipe qui marche bien, très collective et organisée. Ils sont très dynamiques et se déplacent beaucoup sur le terrain. Et n’oublions pas que les Irlandais restent excellents dans leur capacité à combattre sans ne jamais rien lâcher. Et si on ne met pas les ingrédients du combat avant toute chose, on va au devant d’une belle désillusion."

La qualification, objectif minimum

Le manager se montre méfiant et attend ses hommes au tournant. Il n’a d’ailleurs pas hésité à les "piquer" lorsqu’on lui a demandé vendredi, s’il avait senti une excitation particulière dans le groupe cette semaine : "Non. Et c’est ce qui me dérange un peu d’ailleurs. On change de format, de compétition. Il va falloir élever notre niveau sur tous les secteurs de jeu, notamment sur la charge physique. On sait que ces équipes celtiques aiment déplacer le ballon et le garder sur le terrain. Elles ont un temps de jeu effectif important sur toutes les rencontres, à savoir, autour de quarante minutes. Et nous, on n’y est pas encore arrivés cette année, hormis à Clermont où je me souviens de garçons "cramés" à la fin. Le staff a donc alerté le groupe là-dessus ce matin (vendredi, NDLR), pour lui redéfinir le contexte et l’importance de cette compétition pour le club."

Xavier Garbajosa entraineur du MHR
Xavier Garbajosa entraineur du MHR

De son président Mohed Altrad, en passant par son manager et ses joueurs, le MHR ne cache passes objectifs européens minimums cette saison : "la qualification". Avec si possible, un premier quart de finale à domicile de son histoire. Et dans cette quête, sa marge de manœuvre dans une poule relevée, reste très restreinte. Encore plus depuis le succès toulousain à Gloucester hier. Les Cistes sont dans l’obligation de triompher dimanche, face à l’adversaire présumée le plus faible de leur groupe, pour rester ambitieux.

18% de victoires en déplacements en Champions Cup (ou Hcup)

Un succès à l’extérieur qui les fuit toujours cette saison en Top 14 (quatre défaites et un nul) et qu’ils n’ont réussi à décrocher que très rarement en Champions Cup. Pour preuve, les Cistes n’ont glané que 18% de succès en déplacements lors de leurs sept campagnes européennes. En vingt-deux rencontres disputées (21 + le quart perdu au Michelin), ils n’ont gagné que quatre fois (à Trévise, Glasgow, Cardiff et Sale). Et, sur leurs dix-sept défaites en phase de poules, ils n’ont ramené que six bonus défensifs. "Il va falloir aller chercher l’attitude, l’état d’esprit, pour pouvoir bien répondre à l’extérieur face au Connacht." Aujourd’hui, Montpellier a les moyens humains et la cohésion collective nécessaire pour bien s’exporter, même privé de leaders tels Picamoles (cuisse), Guirado (biceps) et consort. Afin de décrocher in fine, sa qualification.

En progrès en défense comme en conquête, séduisant dans le jeu offensif par intermittences, il reste défaillant sur un point qui sera crucial demain : la discipline. "Si on fait autant de fautes qu’en championnat, on ne passera pas. Et nous ne gagnerons pas dimanche. C’est une réalité. Il falloir que nous soyons hyper-rigoureux et attentifs sur nos attitudes et à ce que l’arbitre nous dira aussi. Mais j’ai confiance en cette équipe, ce groupe et même si on n’a pas fait un très bon entraînement ce matin (vendredi), j’ose espérer qu’on sera prêt dimanche !", conclut Benoît Paillaugue, nommé capitaine pour ce test de maturité.

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