Stade rochelais : Lavault veut sa part du gâteau

  • 6 Nations U20 - Thomas Lavault (France)
    6 Nations U20 - Thomas Lavault (France)
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CHAMPIONS CUP - Véritable taulier de la génération dorée des Bleuets doubles champions du monde, Thomas Lavault est l’un des derniers à ne pas avoir encore éclos chez les pros. Longtemps freiné par les blessures, le 2e ligne du Stade Rochelais, lancé dans le grand bain de la Champions Cup samedi dernier, semble enfin sur le point de percer au plus haut niveau. Futur crack en approche.

Thomas Lavault. Ou la promesse d'un avenir annoncé comme doré. Si son nom donne depuis des mois des frissons aux supporters du Stade Rochelais, son club formateur, il sonne en revanche bien plus creux au-delà des frontières de la Charente-Maritime. Une hérésie tant le deuxième ligne de 20 ans a marqué de son empreinte l’ascension vertigineuse des Bleuets, sur le toit du monde depuis deux ans. Il était parti plus que prenante du premier sacre mondial, au sortir d'un tournoi des 6 Nations victorieux où il n'a pas perdu une seule miette des cinq matches disputés. Mais loin du feu des projecteurs.

Indéboulonnable et parfois même capitaine sous le maillot floqué du coq chez les moins de 20 ans, Thomas Lavault a pourtant dû ronger son frein pendant que les stars Romain Ntamack, Demba Bamba, Pierre-Louis Barassi et consorts - ses "potes" - explosaient chez les grands et dans le cœur des observateurs. La faute, en partie, à des pépins physiques récalcitrants. "Si c'était frustrant ? Carrément !", ne s'en cache pas le Thouarsais d'origine. "C'est naturel. J'ai pris mon mal en patience... C'est le jeu. A ce moment-là, je me dis que ça va tourner, que j'ai eu mon moment. Que, là, je ne l'ai pas mais que je l'aurai plus tard. Barassi a eu aussi beaucoup de blessures avant de..." Bien vu.

Il est affamé

Sa toute première titularisation avec l'équipe première de La Rochelle, Thomas Lavault l'a finalement honorée...samedi dernier ! En Champions Cup, s'il vous plait. Une récompense obtenue après deux entrées en jeu remarquées depuis septembre. Il était, jusqu'alors, le dernier des quinze titulaires de la finale du mondial U20 de juin 2018 à ne pas avoir encore évolué au niveau professionnel, avec son club. Anomalie désormais réparée. Avec la manière.

Aligné aux côtés de Mathieu Tanguy face à Glasgow, le deuxième ligne rochelais a grandement participé à la fête et au succès fondateur des jaune et noir en terres écossaises (7-12). Statistiques personnelles à la clé ? 12 plaquages, 6 ballons joués à la main, 1 turnover gagné. En 80 minutes. "J'ai l'envie de retrouver le top. De retrouver petit à petit les sensations d'avant, glissait Thomas Lavault à quelques heures de son baptême du feu réussi sur la scène européenne. Si je me donne les moyens, je peux peut-être prétendre à rentrer dans la rotation. J'ai la chance, il faut la saisir."

Une chose à retenir de la victoire à Glasgow ? Thomas Lavault et Paul Boudehent qui motivent les autres comme des anciens. Ça dégoulinait jaune et noir sur leurs fronts ! ?

— Quentin Vinet (@quentin_vinet) December 15, 2019

Pour son ami Paul Boudehent, lui aussi amené à se montrer en Champions Cup, nul doute que, cette chance, il la saisira : "Si t'aime le rugby et que tu ne joues pas pendant un an, derrière, forcément t'as faim, tu prends tout ce qu'il y a à prendre. C'est ce qui se passe pour Thomas. C'est un mordu de rugby. Il y a deux ans, il a fait tous les matches possibles et inimaginables. Derrière, il fait saison blanche, c'était la frustration complète. Bien sûr qu'il est affamé. "Reste fier et garde la tête haute", c'est ce qu'il nous rabâche depuis plus jeune."

S'épaissir pour tenir le choc

Thomas Lavault, pas encore des plus à l'aise face aux micros, a du caractère. Une soif de revanche aussi. Prié de s'épaissir physiquement avant de s'inviter dans l'arène des pros, le champion du monde U20 2018 n'a pas bronché et écouté les conseils de son coach Greg Patat. Avec six kilos de plus dans la besace, le voilà paré pour les standards du jeu engagé qu'il affectionne. Rochelais jusqu'en 2021, après avoir prolongé son contrat l'an passé, Thomas Lavault a tout pour s'imposer au sein d'un groupe qui cherche à étoffer sa deuxième ligne derrière le duo attitré du début de saison, Sazy-Tanguy.

En parallèle de sa troisième année d'études à Sup de Co, l'ex-joyau des Bleuets entend bien redevenir le joueur incontournable qu'il était il y a encore quelques mois, juste avant le Crunch U20 auquel une douleur à un adducteur l'a privé en le fauchant en plein vol. Se fondre dans le moule rochelais, à son rythme, est une étape indispensable aux yeux de Pierre Aguillon. Conseil avisé de l'expérimenté centre maritime, à son partenaire de 12 ans son cadet : "Pour l'instant, tu ne peux pas juger son âme de leader. Il n'ose pas trop encore. C'est du pain béni qui lui tombe dans la bouche, il faut qu'il gamelle. Leader, il le deviendra après. Qu'il prenne ce qu'on lui donne, qu'il profite de ces moments. Il aura le temps de se mettre en avant, de passer devant pour prendre les balles perdues et tout le reste qui va avec (rires)."

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