Jouer en dernier, un avantage pour les Toulousains ?

  • Champions Cup - Yoann HUGET (Toulouse), Sofiane Guitoune (Toulouse) et Mark Atkinson (Gloucester).
    Champions Cup - Yoann HUGET (Toulouse), Sofiane Guitoune (Toulouse) et Mark Atkinson (Gloucester).
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CHAMPIONS CUP – Qualifiés pour les quarts avant même la dernière journée, l'ultime réception de Gloucester dimanche regorge d’enjeux pour les Haut-Garonnais qui auront les cartes en mains. Mais sans que tout soit maîtrisable.

Dimanche sur les coups de 18h15, le Stade Toulousain saura. A l’issue de son dernier match de poule contre Gloucester dont le coup d’envoi aura lieu à 16h15, les Rouge et Noir sauront qui ils affronteront en quarts et où, mais également potentiellement qui et où en demie. Pour respecter l’équité sportive, l’EPCR a programmé les deux matches de la poule de Toulouse à la même heure. Sauf que les hommes du président Lacroix étant déjà qualifiés sans pouvoir perdre leur première place, les adversaires résident dorénavant dans les autres poules. Or, ils auront tous joué samedi et dimanche, pour le bien des diffuseurs et téléspectateurs. Ainsi, avant le coup d’envoi, et comme la saison dernière, le staff emmené par Ugo Mola connaîtra toutes les conditions pour recevoir ou pas en quarts, affronter tel ou tel adversaire et peut-être, recevoir ou pas en demie.

Avantage ou inconvénient ?

Le coach en chef Ugo Mola remet les choses dans l’ordre. " Notre objectif a toujours été de disputer un quart de finale, et si possible à domicile. Et cela passe par une victoire contre Gloucester. Or, les Cherries and White jouent encore la qualification pour les quarts tout en étant très performants dans le championnat anglais. A nous d’encore sortir une grosse rencontre dans un rugby européen qui nécessite une exigence totale et sans marge d’erreur. " Après un début de saison honorable puis un nul et une défaite en Top 14, les Stadistes sont avant tout en quête de victoires, de confiance et de capitalisation, alors qu’une partie de leur effectif va encore (et toujours) partir préparer et disputer le Tournoi des 6 Nations dès dimanche. Gagner permettrait aussi de remporter six matches en autant de rencontre de poule, ce qui serait une première dans l’histoire du club.

Une montée d’adrénaline supplémentaire

Surtout, ce qui revient en boucle, c’est avant tout le fait de d’être certain de disputer un 18e quart européen mais surtout de gagner pour recevoir en quarts (76% de victoires pour l’équipe évoluant à domicile en ¼, ndlr). Même si les Toulousains s’étaient imposés au Racing 92 en quarts la saison dernière malgré le carton rouge d’Holmes, ils préfèrent recevoir. Qui plus est dans l’écrin du Stadium, gage d’une superbe ambiance et d’une recette supplémentaire plutôt estimable (sachant que le TFC doit aussi jouer ce weekend-là dans son enceinte, ndlr). " Il n’y a que des avantages à recevoir en quarts, confesse le pilier Clément Castets. En plus du pécuniaire, c’est une montée d’adrénaline supplémentaire avec un support supplémentaire de nos fans, cela permet aussi de mieux maîtriser les conditions de match et ça rajoute un trajet dans les jambes à l’adversaire. Après, ce serait prétentieux de dire que l’on souhaite gagner cette superbe compétition alors que nous ne sommes même pas sûrs de recevoir en quarts. "

Et ainsi cette question de savoir si jouer en dernier constitue un avantage avec le jeu de rugby. Le talonneur Peato Mauvaka a son idée. " Forcément ça compte. On aura vu tous les autres équipes jouer, les scénarios envisageables ou contre qui et où on est susceptible d’évoluer en quarts selon notre résultat. Mais le plus important est de ne pas oublier de remporter le dernier match sans trop tout calculer à l’avance. "

Mais alors, comment influer sur la rencontre selon les résultats et autres scénarios ? Un début de réponse vient d’Ugo Mola. " Après les cinq journées déjà disputées avec notre parcours, ce serait un échec de ne pas recevoir. L’esprit de compétition est ancré depuis longtemps dans ce club. Il est évident que nous avons les cartes en mains. Mais le seul levier que nous avons est notre composition des 23 afin d’envisager différents scénarios en cours de match. Mais le premier scénario est de gagner. "

Une autre question est de savoir qui affronter lors de ce fameux quart disputé le weekend du 4 avril. Est-il possible de "choisir" son futur adversaire à l’avance ? Cela ne vient pas à l’esprit de l’ouvreur international Romain Ntamack. " Que l’on joue samedi ou dimanche, en connaissant les résultats ou pas, ça ne change pas nos plans travaillés cette semaine. Si on gagne avec le bonus contre Gloucester tant mieux mais une victoire suffirait. Après le staff saura nous prévenir depuis le banc de ce qu’il faut faire. Evidemment que ce serait important de ramener la Coupe d’Europe à Toulouse et cela passe par un quart à domicile car c’est toujours un petit avantage de recevoir en phases finales. "

Recevoir aussi en demie ?

Autre atout, celui de pouvoir prétendre recevoir en demie, en terminant parmi les deux meilleurs équipes de la phase préliminaire. Il y aura donc aussi ce weekend un mano a mano avec le Leinster, Exeter et le Racing 92, avec la loupe et la calculatrice plaquées sur la différence ce points (premier critère en cas d’égalité de points). Et ainsi, une voie royale pourrait s’ouvrir aux champions de France. " Se qualifier parmi les deux meilleurs des poules pour une demie serait la cerise sur le gâteau avoue tout juste le flanker François Cros. Une finale en France à Marseille ? N’en parlons pas. Chaque chose en son temps et toutes les réponses viennent du terrain. "

Avec une mentalité moins latine, l’ailier champion du monde sud-africain Cheslin Kolbe ne cache pas son ambition dans cette compétition qui est l’une des dernières à ne pas figurer à son palmarès. " Gagner contre Gloucester doit nous permettre de nous diriger vers un quart à Toulouse et ensuite, par bonheur vers une demie et une finale. Toute l’équipe veut gagner cette Champions Cup qui est si particulière pour nous. "

Evidemment, toutes ces considérations chiffrées ou sportives sont parfois terriblement éloignées de la logique d’un match de rugby et de son affrontement originel. Surtout que les supporters stadistes ne doivent pas avoir oublié que lors des trois fois où, par le passé, leur club a perdu lors de la dernière journée de poules le privant d’un parfait 6/6 qui lui tendait les bras, ce fut face à un adversaire… anglais.

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