Atonio : "Pas envie de ne plus bouger mes bras à la fin de ma carrière"

Par Rugbyrama
  • Uini Atonio - La Rochelle
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  • Top 14 - Uini Atonio (La Rochelle) contre Clermont
    Top 14 - Uini Atonio (La Rochelle) contre Clermont
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CHALLENGE CUP - Après trois mois sans compétition, Uini Atonio est revenu contre Pau le week-end dernier. Le pilier droit international espère enchaîner et retrouver de bonnes sensations. Il était en tout cas tout sourire en conférence de presse, toujours avec la malice qui le caractérise.

Rugbyrama : Uini, vous êtes de retour après trois mois d’absence. On imagine votre soulagement de reprendre avec le groupe.

Atonio : Oui surtout après 3 mois de sans contact, ça fait du bien de ressortir avec l’équipe, d’être dans le groupe et de ressentir l’émotion que tu as quand tu es dans le bus avant un match.

Votre blessure aux cervicales était en plus très frustrante car après l’opération, vous ne deviez pas vraiment vous sentir blessé…

C’est très frustrant. C’est la première fois depuis quatre ans que j’ai arrêté le rugby aussi longtemps. Ce n’est pas une grosse blessure mais ça en a fait des week ends à la maison.

Vous deviez en plus partir pour la Coupe du monde. Comment avez-vous vécu cette période ?

C’était un peu bizarre. J’ai passé l’IRM une semaine avant et le médecin m’a dit qu’en France je ne pouvais pas jouer. Je me suis dit que j’allais continuer à jouer mais dans les règles du rugby en France ce n’était pas possible. J’aurais pu aller faire 3 semaines au Japon, manger des sushis mais j’ai préféré rester. C’est une priorité pour tout le monde l’équipe de France mais quand tu as une blessure comme ça, tu t’occupes de toi même. Il ne faut pas qu’à la fin de ma carrière je n’arrive plus à bouger mes bras, le but c’est de finir avec de bons souvenirs.

Top 14 - Uini Atonio (La Rochelle) contre Clermont
Top 14 - Uini Atonio (La Rochelle) contre Clermont

L’ascenseur émotionnel a dû être fort…

C’est toujours un plaisir d’ère appelé en équipe de France. J’étais très content au lendemain du match contre Bayonne, même si j’avais été catastrophique. C’est comme ça.

Et vous voilà de retour pour le déplacement à Pau et cette très large victoire. On ne peut pas mieux rêver.

C’est magnifique. L’équipe a changé de vitesse, ça se voit dans les 3-4 dernières semaines. Et même si on avait perdu à Bordeaux, on voyait qu’il y avait beaucoup d’envie. Je reviens contre Pau, on a gagné mais ce n’est pas que grâce à moi, c’est l’équipe qui donne beaucoup.

Qu’est-ce-qui a changé selon vous ?

Chaque équipe à un déclic différent. Nous on a changé le staff, Ronan vient d’arriver, le temps qu’on s’adapte par rapport à ce qu’on faisait avant c’est peut-être ça. Après dans le vestiaire, rien n’a changé, l’ambiance est toujours là. Aujourd’hui on est bien, j’espère qu’on va continuer à progresser pour arriver jusqu’aux phases finales.

Voir les jeunes s’installer dans l’équipe vous rappelle-t-il vos débuts avec le Stade rochelais ?

Nous on n’était pas invité. Les jeunes là ils sont très très bons. Ils sont 6 ou 7 à s’entraîner avec nous, on a du mal à les rattraper, ils bougent plus vite, ils sont plus souples. Quand je suis arrivé, on était moins à s’entraîner avec les pros. C’est très bien.

Après la victoire contre Glasgow, on a senti que le groupe commençait vraiment à s’approprier le plan de jeu. Vous l’avez senti également ?

J’étais toujours dans le groupe mais je ne m’entrainais pas avec eux. Ca se voyait qu’il y avait de bonnes choses mais on n’arrivait pas à tout mettre ensemble. Contre Pau, il y a encore une marge de progression mais c’est déjà pas mal de marquer 44 points, c’est une première pour moi aussi. On va essayer de continuer en Champions Cup.

Le staff a changé, ils aiment peut-être moins La Rochelle

Quels sont vos objectifs ?

Je vais essayer de jouer le maximum avant les vacances de janvier, de retrouver les sensations, dans les contacts, les mêlées, les ballons portés. Je suis rentré contre Pau avec qu’un seul entraînement dans le bec et je n’ai plaqué personne, j’avais un peu peur. J’espère que j’aurais un peu plus de temps de jeu par rapport à cette première partie de saison.

La Rochelle a perdu ses deux matches à domicile en Champions Cup cette saison. Y'a-t-il une volonté de revanche ?

Ce n’est pas une revanche. Si on met notre jeu en place, normalement ça va aller. Par contre si on commence à faire des choses bêtes, des choses en dehors de notre cadre, ça va être très très dur. Eux peuvent encore se qualifier et vont venir avec beaucoup d’intentions. A nous de montrer qu’ici c’est chez nous. Ca fait 3-4 semaines qu’on commence à changer de vitesse et tu ne peux pas commencer à mettre le frein à main. C’est maintenant qu’il faut continuer la dynamique. Imaginez on gagne Sale et Exeter, on recevra Montpellier très bien dans nos têtes avec un 15 qui voudra se battre comme des chiens.

On a retrouvé Gourdon. Ca faisait 2-3 mois qu'il avait envoyé son cousin, Jean-Michel Gourdon

Comment trouvez-vous le nouveau système défensif, qui demande beaucoup notamment aux piliers ?

C’est dur physiquement. Après c’est à nous les acteurs de faire l’effort. Je trouve que c’est un système qui marche. Normalement si on fait bien, je ne sais pas qui peut passer dans notre ligne de défense.

Vincent Rattez et Grégory Alldritt ont été appelés par Fabien Galthié dans la liste des 42. Que deux Rochelais, c’est une déception ?

Pas du tout. En 2014 par exemple j’étais le seul. DU coup aujourd’hui s’il y en 2, 6 ou 7 c’est déjà pas mal. Je suis content pour Vincent et Greg, après il y a toujours des blessures durant le 6 nations et des chances pour les autres, on verra bien. Le staff a changé, ils aiment peut-être moins La Rochelle (rires). Et puis on commence à être vieux nous, ils vont prendre les jeunes.

Un petit mot sur Kevin Gourdon, que vous connaissez très bien et qui a retrouvé son meilleur niveau depuis quelques semaines.. un niveau international.

C’est bien parce que ça faisait 2-3 mois qu’il avait envoyé son cousin, Jean-Michel Gourdon et là c’est bien on a retrouvé Gourdon. C’est bien pour lui aussi. Quand tu le voyais traverser le terrain pendant des années, je crois qu’il n’est pas loin d’être appelé. Il a une puissance et en même temps une douceur avec le ballon, il marche sur l’eau parfois. Il me disait hier qu’il allait se tatouer le numéro 6 dans le dos comme ça il n’a pas besoin de mettre le maillot, je ne sais pas.

Par Paul Arnould

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