Mola en chauffeur de salle

  • Champions Cup - Ugo Mola (Toulouse)
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CHAMPIONS CUP - L'entraîneur du Stade toulousain Ugo Mola s'est montré loquace en conférence de presse avant le quart de finale de Coupe d'Europe ce dimanche face au Racing 92. Voici les meilleurs moments.

La forme du moment

"Sur les quinze derniers jours on est passé du blanc au noir en terme de contenu. Contre Lyon, la possession était de bonne qualité, voire de grande qualité sur la première mi-temps et la défense pas forcément au rendez-vous. À contrario, à La Rochelle on a mis les compteurs à jour sur le plan défensif. Ça reste une bonne préparation, même si le terrain, les conditions, la salle, l'équipe que l'on va jouer, ses qualités offensives, les qualités stratégiques de leurs entraîneurs, fera que ça sera un match totalement différent dans une compétition totalement différente."

La préparation

"On va se préparer sur notre synthétique qui n'est pas du même revêtement, d'autant plus que la salle change aussi le revêtement. Ce sont des matchs particuliers dans une ambiance particulière. On s'attend à tout, de manière un peu artificielle. On sera dans une enceinte artificielle donc il faut s'adapter à ça. Le seul truc, c'est qu'il ne faudra pas avoir un rugby artificiel."

"Je ne vais pas me mettre à dos les diffuseurs, mais nous avons joué dimanche soir à 21 heures. On ne reprend l'entraînement que le mercredi pendant que les autres étaient tranquillement à récupérer et à s'entraîner. En terme d'équité, le rugby français ce n'est pas ce que l'on fait de mieux. Ça continue mais c'est comme ça, il faut faire avec."

La voix royale pour le Racing

"Le Racing, au regard de son calendrier, de sa préparation, du retour de ses cadres et de joueurs qui pèsent lourds dans leur animation offensive notamment, est programmé pour aller loin dans cette compétition. La voix royale elle est du côté du Racing."

"Vous avez une équipe qui a construit son effectif en fonction de son terrain et de sa salle depuis trois saisons. Nous, il est clair que nous avons fait un bon début de saison mais on sait très bien que l'on est un peu à la croisée des chemins. Notre groupe est en progression, le leur est un groupe établi pour gagner la Coupe d'Europe. Après, je ne cherche pas un statut de favori ou d'outsider, je m'en fous, vous ne pouvez pas vous imaginer. Nous on y va pour jouer notre rugby, un match de phase finale et notre jeune génération a besoin de s'éprouver."

"Le Racing était mon favori de la saison passée car je pensais vraiment qu'ils avaient la matière pour faire le doublé. Malheureusement, ils se sont pris les pieds dans le tapis lors de la demi-finale. Pour moi, c'est l'effectif le plus équilibré et le plus dense de notre championnat. Ils sont programmés pour gagner."

"Pouvoir disputer un quart et une demi-finale à domicile, ça n'a rien d'anodin. Quand on regarde les titres d'un club qui a été beaucoup titré comme le notre, on a souvent gagné contre des Français notamment en finale et on a souvent reçu en quart et en demi-finale, sauf peut-être une année."

Vers un festival offensif ?

"On ne va pas se renier, parce que nous n'avons pas la marge du Racing pour avoir plusieurs cordes à notre arc. Prévoir un match de phase finale, c'est toujours difficile. Surtout, on sait très bien que lorsqu'il y a beaucoup de promesses, nous sommes tous un petit peu déçus. Nous sommes concentrés sur ce que nous pouvons maîtriser, sur notre volonté de bien préparer ce match là et sur les aspects qui font notre force. Mais ce qui est rassurant, c'est le fait de défendre comme nous l'avons fait à La Rochelle. Cela nous donne de la matière pour préparer ce match face à la meilleure équipe sur le plan offensif en championnat et Champions Cup."

La composition d'équipe

"C'est un match de phase finale, dans des conditions particulières, avec un adversaire particulier donc on doit le prendre en considération au-delà de notre effectif et des forces en présence au Stade toulousain. Tous ces éléments sont à prendre en compte. On a la chance de passer six à huit heures par jour avec nos joueurs. J'ose espérer que l'on fera les bons choix. La chance que l'on a, si beaucoup se posent des questions sur le management, c'est que nous aurons un autre match de phase finale avant la fin de la saison. À minima."

"À l'entraînement, je ne vois pas des mecs transis de peur. Ils ont juste envie de jouer un match de très haut niveau. Je crois que c'est le moment pour notre jeune génération, pour ceux qui sont internationaux mais pas seulement, c'est le moment de peser lourd dans la balance et dans les matchs décisifs."

Le cas Tekori

"C'est un joueur qui rayonne sur l'effectif avec des performances XXL. Il va rentrer en fin de semaine et on verra s'il est en mesure de jouer. Mais, il ne sera vraisemblablement pas sur la feuille de match."

Laurent Travers et Laurent Labit

"Quand je vois les tergiversations du monde du rugby pour chercher des entraîneurs alors que vous les avez à Paris. Ce sont sûrement les deux meilleurs dans des contextes différents depuis des années. Ils l'ont prouvé et le prouvent encore. Ils ont su s'adapter à leur salle, à leurs contraintes en passant de Castres, où ce n'était pas le même rugby, au Racing à Colombes où c'était très fermé où tu ne voyais pas un ballon de l'après-midi et aujourd'hui sur un jeu hyper ambitieux. Vous les avez là les gens qui doivent reprendre le rugby français."

"Je suis sur que ce sont les deux meilleurs du championnat français. Quand vous êtes capable de gagner dans des contextes différents, avec des groupes différents, sur des terrains différents, pourquoi se poser la question. Vous les avez là les mecs. Ce n'est pas pour leur passer de la pommade. Il faut être logique, pragmatique, et arrêter l'entraîneur à la mode et les groupes à la mode, ce qui ne veut rien dire non plus. Ne cherchez pas. Après, s'ils veulent mettre des champions étrangers. Je rappelle que certains champions étrangers s'étaient cassés les dents dans d'autres nations."

Mola sélectionneur ?

"Moi, j'ai d'autres choses à faire en ce moment (rires). J'ai bataillé fort et on bataille encore, car on a perdu trois joueurs sur un tournoi, car malheureusement on risque d'avoir notre joueur le plus important du groupe qui sera certainement absent ce week-end. Mais je suis dans un environnement où l'on se donne les moyens de progresser, d'amener ce groupe et cette génération très loin. En tout cas, je l'espère. Aujourd'hui, nous sommes premiers du championnat mais ça ne nous fait pas rayonner sur quoi que ce soit. Nous avons besoin de temps. Je suis très bien ici. Pour ceux qui laissent planer le doute, ne vous embêtez pas avec ça."

Des renforts pour le XV de France

"Ça serait faire offense à ceux qui y sont déjà. Moi, je ne suis pas dedans pour savoir l'analyse qu'ils ont faite du Tournoi. Je suis plus préoccupé par notre rugby de manière générale. La vérité, c'est que notre rugby n'est dans les écoles, qu'à la Fédération et à la Ligue, on a beau faire semblant de s'entendre, on a un comportement qui est totalement différent de celui des autres nations. En Angleterre, par exemple, Eddie Jones a droit de vie ou de mort sur n'importe qui, c'est comme ça. Notre mal est profond. On a tenté le temps des entraîneurs avec peu d'expérience puisque certains n'avaient jamais entraîné au plus haut niveau, on a tenté le mec le plus titré, on a tenté un mec qui a de l'expérience pour apaiser les relations... On a une difficulté en France pour remettre le rugby et le joueur au centre des préoccupations. J'ai reçu Mario Ledesma la semaine passée et j'avais l'impression qu'ils connaissaient mieux nos joueurs français que notre rugby français. Si Jacques Brunel a besoin de compétences, il y en a sur le côté, mais je répète que ça serait bête de céder à la politique de l'entraîneur à la mode. Soyons plus profonds que ça, car je nous trouve un peu à la petite semaine, un peu superficiel. Mais ce n'est que mon avis qui n'a pas lieu d'être."

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