Thomond Park, l'enfer rouge en chiffres

Par Rugbyrama
  • Champions Cup - Vue de Thomond Park, le stade du Munster
    Champions Cup - Vue de Thomond Park, le stade du Munster
  • Keith Earls (Munster)
    Keith Earls (Munster)
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CHAMPIONS CUP - Ce dimanche à 14h, le Castres Olympique se déplace à Limerick, chez la province irlandaise du Munster. Les Castrais vont tenter de l'emporter à Thomond Park, exploit rarissime dans l'histoire de la coupe d'Europe.

C'est le véritable temple du rugby européen. Si les enceintes de l'Aviva Stadium, le Marcel-Michelin, le Stade Mayol ou Murrayfield reviennent souvent lorsque l'on parle de stades mythiques, aucune n'inspire autant de crainte pour l'adversaire que Thomond Park. En 78 ans de compétitions, le jardin du Munster s'est construit au fil des victoires une réputation de forteresse imprenable.

Les rares équipes à avoir contredit cet adage se comptent sur les doigts d'une main et le simple fait de s'imposer à Limerick peut placer une formation sur orbite. Les fidèles et bruyants supporters irlandais, regroupés derrière le fanion de la Red Army, ont également contribué, par leur couleur et leur voix, à faire de ce stade une place légendaire du ballon ovale.

94 % de victoires

L'histoire de Thomond Park regorge de moments marquants. En tête, les trois test-matchs disputés face aux All Blacks en 1973, 1978 et 2008, qui virent le Munster remporter la deuxième manche sur le score de 12 à 0, après avoir fait match nul cinq ans plus tôt. L'ironie du sort veut que ce soit le troisième test, le seul perdant, qui reste dans les mémoires. Le haka des quatre Néo-Zélandais du Munster, le match extrêmement disputé malgré l'absence des internationaux irlandais et l'essai cruel de la victoire de Rokocoko à la 76e minute ont définitivement installé Thomond Park dans la légende. Le Munster a ainsi été pendant 38 ans la seule équipe irlandaise à avoir défait les All Blacks, jusqu'au succès de la sélection nationale en 2016 à Chicago.

Si la Red Army a construit une partie de sa renommée face à des sélections nationales, elle est surtout l'une des équipes les plus dominantes de l'histoire des compétitions européennes. Les Irlandais n'ont jamais manqué une seule édition de la grande coupe d'Europe et affichent un taux de réussite à domicile vertigineux. Depuis la mise en place de la H Cup en 1999, le Munster a remporté 94 % de ses matchs à Thomond Park. La province n'y a été défaite que quatre fois par Clermont, l'Ulster et Leicester à deux reprises. Le score moyen dans l'antre de la Red Army est sans appel : 30-12 en phases de poule, et 32-19 lors des phases finales.

Castres en terrain hostile

Outre leur extrême régularité, les résultats à domicile du Munster en phases de poule s'avèrent déterminants dans la suite de la compétition. En 19 éditions, les Irlandais ont réalisé 16 sans-fautes. Ils se sont qualifiés à chaque fois et ont été dans le dernier carré à 14 reprises. À contrario, lors des trois éditions marquées par un faux-pas à Thomond Park, ils ont subi deux éliminations et une défaite en quarts de finale.

Ce dimanche, Castres se déplace donc sur l'une des plus grandes places fortes du rugby mondial. Pire, le CO est la victime favorite du Munster en coupe d'Europe. Les deux équipes se sont affrontées 12 fois, pour un bilan de 8 victoires irlandaises, 1 nul et 3 victoires castraises. À Thomond Park, les Tarnais n'ont pu faire mieux qu'un petit point de bonus défensif collecté en 5 rencontres, pour un score moyen de 32 à 11. Ils restent même sur une dernière sortie sous forme de fessée subie la saison dernière (48-3).

Keith Earls (Munster)
Keith Earls (Munster)

Toutefois, c'est en croyant à l'exploit que les Castrais devront rentrer sur le terrain, condition impérative pour espérer dominer la Red Army. Car dans cet écrin mythique, jamais le Munster ne relâchera la pression. Les joueurs du RCT en ont fait la douloureuse expérience la saison dernière, en encaissant un essai miraculeux d'Andrew Conway dans les toutes dernières minutes, véritable résurrection d'un groupe irlandais que l'on croyait déjà crucifié. À Limerick, où le soutien des supporters est quasi religieux, tous les miracles sont permis.

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