Quand Castres échouait aux portes de la finale face au Munster
CHAMPIONS CUP – Ce n'est pas la première fois que la route des Castrais croise celle du Munster. En 2002, les Irlandais avaient stoppé l'épopée tarnaise en demi-finale alors que c'était la seule du club en grande Coupe d'Europe. Récit d'une demi-finale à Béziers dans un contexte particulier.
Un stade de la Méditerranée plein, des supporters irlandais venus en nombre... Cette demi-finale de Coupe d'Europe avait tout d'une belle fête du rugby sous un soleil printanier. Ce 27 avril 2002, le Castres Olympique avait rendez-vous avec son histoire. Jamais parvenu à ce stade de la compétition, la Heineken Cup constituait une échappatoire dans une saison bien morose. Alain Gaillard, figure historique du club, est limogé à l'automne pour des résultats trop justes et l'incertitude règne quant au maintien dans le Top 16.

Malgré un effectif et des ambitions fortes, le CO déçoit et doit sauver sa peau en championnat dans les play-down. Pour ne rien arranger, l'affaire de la morsure vient également ternir l'image du club. Ismael Lassissi sera finalement blanchi de ce mauvais geste qu'il n'a pas commis sur Peter Clohessy. Mais c'est donc la retrouvaille entre le flanker ivoirien du CO et le pilier gauche de Limerick qui s'étaient affrontés en poules (victoire castraise 21-13). Ce match de phase finale est donc l'occasion rêvée de jouer une finale et se sauver quelque peu la face.
Une maîtrise à l'irlandaise
Mais en face se présente une machine rodée à ces rencontres sous pression puisque le Munster en est à sa troisième demi-finale européenne d'affilée. Mené par une charnière Peter Stringer-Ronan O'Gara au sommet de son art, le groupe irlandais propose déjà une démonstration d'autorité.
Les Castrais rentrent bien dans leur match et profitent d'un Romain Teulet en adroit face aux perches qui enquille 3 pénalités peu avant la mi-temps. Cependant les Tarnais vont pêcher sur leur habituel point fort : la discipline. Ce qu'il ne faut pas faire quand on affronte O'Gara et ses 6 pénalités principalement acquises en 2e période avec un léger vent dans le dos. Sans s'embarrasser de la possession dans son camp, les Munstermen se dégagent au pied et mettent sous pression le second rideau castrais. Un style qui leur colle à la peau plus de quinze ans après...

A quelques minutes de la fin du match, une mêlée est introduite par les visiteurs sous les chants irlandais, déjà optimistes pour leur qualification en finale. Le ballon sort sur un coup de pied à suivre et profitant d'une approximation d'Olivier Sarraméa, John Kelly aplatit pour sceller le sort de la rencontre. Castres est éliminé de la grande Coupe d'Europe à un stade qu'il n'atteindra plus jamais.

Le président du CO Pierre-Yves Revol leur avait annoncé, en cas de non-qualification en finale, plusieurs cadres de l'effectif quitteraient le club. Et c'est le cas : Longstaff, Townsend, Sarraméa, Costes, Berryman, Tzabadze, Chinarro, Cloup, Caussade, Plisson, Dima s'en vont en même temps que les retraités Bourdet, Toussaint, Diaz et Biboulet. Avec ce rendez-vous manqué à Béziers, le CO a tourné une page de son histoire. Il pourra en écrire une autre ce dimanche à Thomond Park pour espérer se qualifier à nouveau pour les phases finales, enfin.
Par Quentin Put