La touche toulousaine passe au révélateur Leinster

Par Rugbyrama
  • Champions Cup - Devin Toner (Leinster) contre Toulouse
    Champions Cup - Devin Toner (Leinster) contre Toulouse
Publié le Mis à jour
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CHAMPIONS CUP – L’ "enfer" est promis aux joueurs d’Ugo Mola ce dimanche, à l’Aviva Stadium de Dublin, contre le champion en titre. Mais s’il y a bien un secteur où Toulouse performe depuis quelques semaines, c’est celui de la touche. Un alignement qui fera face à ce qui se fait de mieux actuellement. Un sacré défi…

Dans les colonnes du Midi Olympique paru ce vendredi, Jean Bouilhou, l’entraîneur adjoint du Stade Toulousain en charge de la touche prévient : "la touche, ça sera une des clés du match !" Les choses sont claires. Il faut dire, le Leinster, c’est plus de 90% de ballons gagnés sur ses propres lancés, plus de 40% des points marqués après ce lancement de jeu… Des statistiques quasiment uniques en Europe et qui font de la province irlandaise l’équipe la plus redoutable dans ce secteur. Surtout, la plus efficace. Des données qui forcent l’admiration des observateurs.

Karim Ghezal, adjoint de Pierre Mignoni au LOU et actuel entraineur de la touche, étudie régulièrement les performances des Leinstermen dans ce domaine. "C'est vraiment un secteur fort pour eux. On sent aussi qu'il y a une belle connexion entre les sauteurs et les talonneurs, qu'ils travaillent ensemble depuis longtemps", indique l’ancien deuxième-ligne passé par Montauban et le Racing 92. Deux joueurs sont au centre de ce système de jeu : l’expérimenté Devin Toner (32 ans) et le nouveau talent brut irlandais, James Ryan (22 ans). De par leur taille tout d’abord, 2m08 pour le premier, 2m03 pour le second, les deux irlandais règnent dans les airs.

Mais aussi par leur science tactique. "Ils sont les hommes de base du Leinster car c'est une équipe qui travaille beaucoup sur ballons portés après touche. Ils adorent ça, ils sont très costauds dans l'exercice en enclenchant très vite, dans l'axe", explique le technicien lyonnais. Pourtant, les deux irlandais vont se frotter à deux autres géants : Richie Gray (2m06) et Richie Arnold (2m08). Les deux tours toulousaines culminent à 4m14, la deuxième-ligne la plus haute d’Europe à ce jour. Et si l’alignement toulousain a été décisif contre l’ASM le week-end dernier (9 touches gagnés sur ses propres lancers, 1 sur lancer adverse), les deux Richie n’y sont pas étrangers.

Une performance à rééditer

"Avoir deux joueurs au-dessus de 2 mètres est un atout important pour Toulouse. Mais ils ont aussi d’autres joueurs, qui sont également de très bons sauteurs et qui sont très intelligents dans leurs placements. Par exemple, j'adore François Cros dans ce domaine, vraiment. Il est juste dans tout ce qu'il fait" (NDLR : il sera remplaçant ce week-end mais pourrait avoir un rôle déterminant en rentrant en cours de jeu). Au même titre qu’un Rynhardt Elstadt, "pour la défense des ballons portés, c'est un poison pour l'adversaire. Ils ont une science incroyable pour s'infiltrer". Plusieurs éléments qui seront donc indispensables pour tenter d’enrayer la mécanique du Leinster.

Une performance que les toulousains avaient déjà réalisé en janvier dernier contre ces mêmes irlandais. "Ils avaient très bien défendu ce secteur lorsqu’ils étaient allés à Dublin en phase de poule. Ils les avaient gênés en haut, d'abord. Surtout, en bas, ils avaient bien contré leurs ballons portés. Toulouse n'avait pas cherché à faire tomber le porteur de balle au plus vite. En revanche, un joueur comme (François) Cros avait été très efficace pour infiltrer les structures adverses et les casser avant même qu'elles ne se forment. Pour cela, c’est un profil de joueur que je laisserais en bas".

Les Irlandais disposent d'un plan B, d'un plan C et même d'un plan D

Une performance à rééditer pour les priver de leur lancement de jeu le plus efficace. Et à minima, rivaliser. Mais si les joueurs d’Ugo Mola parviennent à contrarier le Leinster sur ses lancements en touche, aussi bien dans les airs qu’au sol, ils devront rester vigilants : "Les Irlandais disposent d'un plan B, d'un plan C et même d'un plan D. En janvier, quand les Leinstermen s'étaient trouvés contrariés, ils avaient varié leurs lancements avec par exemple une déviation dans le couloir pour un jeu rapide avec le relayeur et qui avait fonctionné. Heureusement, Antoine Dupont avait intercepté en repli. Mais il faut absolument se méfier et bien verrouiller le couloir et le fond d'alignement", prévient celui pour qui le nom est évoqué pour intégrer le futur staff du XV de France aux côtés de Fabien Galthié, après le mondial japonais. D’autant plus que l’encadrement du Leinster dirigé par Léo Cullen aura sans doute tirer les enseignements des précédentes confrontations. Le défi semble immense, mais pas impossible à relever.

Par Lény-Huayna TIBLE

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