L'antisèche : Comment les Saracens ont étouffé le Leinster

  • Champions Cup - Sean Cronin (Leinster) contre les Saracens
    Champions Cup - Sean Cronin (Leinster) contre les Saracens
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CHAMPIONS CUP - Dans une finale aussi superbe que disputée, les deux cadors du rugby européen se sont livré un duel sans merci. Lequel a fini par tourner à l'avantage des Saracens. Voici comment...

Le match

Quel match ! Quelle finale ! Les Saracens ont fini par remporter ce bras de fer, ce choc des titans et sont parvenus à défaire le Leinster qui n'avait jusqu'alors jamais perdu en finale. Chaque équipe avait misé sur ses forces pour l'emporter : le pressing défensif et la densité physique pour les Sarries, contre la précision et la science des lancements pour le Leinster. C'est finalement la première option qui l'a emporté. Dominés pendant les trente premières minutes, les Irlandais ont réussi à inverser la pression en fin de première mi-temps grâce à une percé opportuniste de Kearney concrétisée en force par le pilier Furlong.

Les Saracens ont répondu illico par des plaquages offensifs qui poussent les Irlandais à la faute et donnent l'occasion à Farrell de réduire l'écart au score. Ils ont même enfoncé le clou juste avant la mi-temps en marquant par l'intermédiaire de l'ailier Maitland servi sur une superbe passe sur un pas de Farrell. En deuxième mi-temps, les joueurs de Mark McCall n'ont rien changé à leur recette : de la puissance, de la puissance et encore de la puissance. En attaque, où ils ont constamment avancé, comme en défense où il détruit les beaux lancements irlandais.

Le dernier essai des Sarries fut à l'image de la partie : Billy Vunipola démarrant derrière sa mêlée à dix mètres de la ligne irlandaise et emportant quatre défenseurs pour marquer sous les poteaux.

Les meilleurs

Les mastodontes du pack des Saracens ont signé un grand match. Les B. Vunipola, Kruis et Skelton ont pesé de tout leur (gigantesque) poids sur cette finale européenne. Le premier fut d'ailleurs élu homme du match, mais le deuxième ligne Kruis aurait largement mérité ce titre honorifique. Signalons également les prestations remarquées du flanker Wray, de l'ouvreur Farrell ainsi de que l'arrière Williams, auteur d'interventions décisives tant dans les airs qu'en défense ou au sol (!).Derrière, il faut aussi citer et féliciter la paire de centre Barritt, capitaine exemplaire, et Lozowski, attaquant inspiré.

En face, le pilier irlandais Cian Healy a réalisé l'un des plus grands matchs de sa riche carrière, tout comme le jeune ailier Jordan Larmour, toujours dangereux dans le couloir des cinq mètres. Enfin, citons l'abattage du deuxième ligne Ryan, du flanker Fardy et le talent de l'arrière Kearney qui su trouver des failles dans le mur rouge érigé par les Sarries.

Le fait : le Leinster n'a pas opté pour le jeu au pied

Cela peut paraître étonnant, mais le Leinster n'a que très peu utilisé le jeu au pied. Le staff avait probalbment fait le pari de la conservation, espérant que des espaces s'ouvriraient dans la défense des Sarries. Manqué. Par plusieurs fois, les Irlandais se sont entêtés à attaquer à la main, quitte à reculer parfois d'une bonne quinzaine de mètres. Un pari d'autant plus étonnant qu'avec un ouvreur de la trempe de Sexton, les Leinstermen sont pourtant maîtres du jeu au pied de pression.

La stat 3

Symboles de la défense acharnées des Saracens (ainsi que de la possession irlandaise), on trouve pas moins de trois joueurs anglais à plus de 20 plaquages : le capitaine est centre Barritt (29), le deuxième ligne Kruis (27), et le flanker Itoje (23). Derrière eux, on trouve encore quatre joueurs à plus de quinze plaquages : George (20), Skelton (16), B. Vunipola (17), Farrell (17).

La question : Les Saracens feront-ils le doublé ?

Actuels deuxième du championnat anglais avec suffisamment d'avance sur leurs poursuivants pour être sûrs d'être qualifiés pour les demi-finales directes, les Saracens ont impressionné à Newcastle. Et au vu de leur performance, on ne peux s'empêcher de se poser cette question: qui les arrêtera Outre-Manche ? Les Chiefs d'Exeter, qui termineront certainement premiers de la phase régulière ? Un outsider ? Franchement, on en doute, tant les Saracens ont donné une impression de toute-puissance face à une équipe du calibre du Leinster...

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