Huit clubs qualifiés ou un boycott : Didier Lacroix assume

  • Didier Lacroix (Toulouse)
    Didier Lacroix (Toulouse)
  • CHAMPIONS CUP - Les joueurs de Toulouse célèbrent la qualification en quart de finale.
    CHAMPIONS CUP - Les joueurs de Toulouse célèbrent la qualification en quart de finale.
Publié le
Partager :

CHAMPIONS CUP - Alors que les conditions de la reprise, espérées pour début septembre, sont encore très floues, Didier Lacroix a déjà fait savoir qu'il s'inscrivait dans le camp du "tout sauf des huis clos". Ce lundi sur les ondes de France Bleu, il en dit un peu plus sur l'impact chiffré d'un tel scénario. Mais également sur la situation de blocage sur le front européen.

Dans un long entretien accordé ce lundi chez nos confrères de France Bleu, le président du Stade toulousain Didier Lacroix est revenu sur les nombreux sujets qui animent actuellement le rugby français, malgré l'absence de matchs. A commencer par la préoccupation économique décuplée par la crainte des huis clos à la reprise, espérée en septembre. Un scénario catastrophe pour le président toulousain. "On a murmuré une horreur qui s'appelle le huis clos. Si on doit demain jouer à huis clos, notre club a une espérance de vie de 40 jours. Il faut à tout prix que l’État et l'ensemble de nos élus prennent conscience de la spécificité du rugby et de son financement."

Une spécificité souvent liée à son modèle économique, où les recettes de partenariat et de billetterie tiennent une place importante. C'est notamment vrai au Stade toulousain, où les difficultés économiques liées à la crise du Covid-19 sont sérieuses. "Même si on a une saison normale l'an prochain, on ne connaît pas l'impact du Covid-19. Aujourd'hui, on attend le contenu de la saison prochaine. On prépare des budgets en imaginant une saison normale et on dégrève un peu ce que l'on pense voir bouger dans l'été. Mais savoir vers quoi on tend réellement, c'est compliqué. On n'a pas de cap clairement identifié."

CHAMPIONS CUP - Les joueurs de Toulouse célèbrent la qualification en quart de finale.
CHAMPIONS CUP - Les joueurs de Toulouse célèbrent la qualification en quart de finale.

Cette situation opaque contraint Lacroix à envisager tous les leviers. Ces derniers jours, le club haut-garonnais a lancé un mur de soutien, avec des briques portant un message et vendues aux supporters entre 30 et 150€. "On a passé le cap des 5.000 briques vendues. Avec des mots de soutien qui font chaud au cœur" s'est réjoui Lacroix, lundi. "L'idée c'est de structurer le financement de l'association et du centre de formation. Bien sûr, c'est une aide à l'économie du club mais il faut juste trouver le bon ton en étant capable de ne pas pleurnicher sur notre sort. Il y a bien d'autres personnes touchées par la maladie."

La baisse des salaires des joueurs, autre sujet dans l'air du temps, sera également un levier exploité. Sur lequel Lacroix ne veut toutefois pas se précipiter. "Le jour où on aura entamé ces négociations, c'est qu'on aura déjà fait un maximum d'efforts sur tout le reste des charges. On l'a déjà commencé parce qu'il faut que l'on revoit l'ensemble de notre organisation. Les négociations doivent être faites de façon individuelle mais bien sûr qu'on va mettre des règles du jeu pour tout le monde avec une explication de la situation économique. Il faut être le plus juste possible pour avoir un discours avec les joueurs."

Oui, nous avons milité pour une Coupe d'Europe qui qualifierait huit clubs

Enfin, parmi les sujets évoqués, Didier Lacroix est revenu sur la situation d'attente qui entoure les qualifications pour la prochaine Coupe d’Europe. Ce lundi, Midi Olympique révélait que les clubs français réclamaient huit fauteuils en Champions Cup la saison prochaine et que, s'ils n'étaient pas entendus, ils réfléchissaient à brandir la menace d'un boycott. Si d'autres présidents ont démenti publiquement ces discussions auxquelles ils prennent pourtant part, Lacroix, qui faisait effectivement partie des présidents validant un tel scénario, assume.

"On était dans les premiers à militer pour ça. Pas forcément parce qu'aujourd'hui on n'est pas qualifiable. Si je pousse le raisonnement jusqu'au bout, le Stade toulousain, ce n'est pas pleurnicher dans les instances. Il faut qu'on gagner la Coupe d'Europe ou alors qu'il y ait annulation de la saison. On a le droit d'être complètement subjectif. Je porte le polo du Stade toulousain. Mes joueurs, mes partenaires, mes abonnés ne comprendraient pas que je n'aille pas jusqu'au bout pour défendre les intérêts de mon club. Il faut le faire de façon nuancée. Oui, nous avons milité pour une Coupe d'Europe qui qualifierait huit clubs. Pourquoi ? Parce que la victoire en Challenge Cup ou en Champions Cup qualifie pour l'année prochaine. Vous pouvez donc avoir une victoire de Castres et de Toulouse, et là vous allez voir que Clermont et La Rochelle vont monter dans les tours et se dire effectivement ce serait bien qu'on en ait huit."

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?