Castres avait la rage de vivre

Les Castrais ont tombé un grand d'Europe ce samedi soir. Pour la première fois depuis la saison 2004-2005, ils ont dominé la Red Army de Limerick. "Battre le Munster qui était venu pour faire un gros résultat, c'est une très grande performance", note Christophe Urios. Elle a été obtenue au terme d'un bras de fer dantesque, irrespirable jusque dans les dernières secondes. Une semaine après une prestation atone à Thomond Park, deux semaines après le faux-pas inattendu contre Agen, le champion de France a répondu présent. Enfin ! "Cette victoire fait du bien, sourit le capitaine Mathieu Babillot. Avant le match, on s'était dit les vérités : ça faisait quelques matchs que le collectif ne se reconnaissait pas. Au pied du mur, il s'est remobilisé, il s'est resoudé. Tout n'a pas été parfait mais nous avons eu cette force collective."

Les champions de France ont tout particulièrement démontré une abnégation remarquable sur les temps forts irlandais : "À chaque fois que l'équipe a été en difficulté, elle a montré son état d'esprit, ce qui avait manqué ces derniers temps", reconnaît Scott Spedding. Mathieu Babillot poursuit : "La conquête a été un élément décisif. Dans les un contre un, aussi, nous avons été plus dominants." Des secteurs primordiaux face à la bande de O'Mahony et Murray.

Comme des phases finales

Un essai en force de Paea Fa'anunu (25e) et huit points de Benjamin Urdapilleta au pied sont venus concrétiser le bel effort général des troupes. En face, la maladresse des buteurs a apporté un petit coup de pouce bienvenu pour emporter la décision. Ce succès de prestige permet à Mathieu Babillot et à ses partenaires de conserver un véritable espoir de qualification. Avec neuf points, ils pointent à la deuxième place de cette poule 2. Le Munster, à trois longueurs devant, reste à portée et peut, en principe, être dépassé en cas de faux-pas de sa part lors des prochaines journées ; Gloucester et Exeter, les deux Anglais, suivent avec huit points.

"De par les résultats du week-end, tout est possible dans ce groupe, résume Christophe Urios. Nous somme en vie et désormais ce sera comme des phases finales." Le prochain déplacement dans le Sud de l'Angleterre, sur la pelouse des Chiefs, ressemble à un seizième de finale. "Nous attendons le mois de janvier avec impatience, se projette Kevin Firmin. Si l'on peut gagner à Exeter, ce serait énorme." Ce serait effectivement digne d'un champion de France.