Thomas frappe encore fort

Si le titre honorifique d'homme du match est revenu à son capitaine Maxime Machenaud, beaucoup l'auraient volontiers donné à Teddy Thomas. D'ailleurs, l'imprévisible tricolore a encore surpris son monde en donnant le ballon de son troisième essai à son capitaine et ami à la 22ème minute : "Teddy, c'est quelqu'un que j'apprécie énormément en dehors du terrain. D'ailleurs, nous étions en vacances la semaine dernière ensemble. C'est quelqu'un de très instinctif, et il l'a encore montré aujourd'hui. J'ai été très surpris de sa passe dans l'en-but, mais ce geste m'a touché. C'est certainement un clin au fait qu'il savait que je jouais devant tous mes proches. Cela montre encore sa générosité car habituellement, les ailiers sont toujours très portés sur les statistiques et les essais marqués. J'ai vraiment apprécié son geste" a déclaré Machenaud en conférence d'après-match.

Avant cela, l'ailier aux 10 capes et aux 40 points en sélection avait déjà frappé à deux reprises. D'abord en bout de ligne, en venant concrétiser une excellente phase de jeu de son équipe, où les avants du Racing 92 ont secoué les Munstermen au centre du terrain. Un renversement plus tard, Thomas trouvait la faille en bout de ligne et filait dans l'en-but. Le match n'en était qu'à sa sixième minute, mais le festival était lancé. Treize minutes plus tard, il concrétisait l'excellent travail de son coéquipier Virimi Vakatawa qui, par cette prestation, a certainement dû montrer au sélectionneur Jacques Brunel présent en tribunes qu'il était décidément bien plus à l'aise au centre qu'à l'aile. D'un cadrage-débordement fulgurant il débordait les centres irlandais Rory Scannell et Sammy Arnold et fixait l'arrière et dernier défenseur Andrew Conway pour offrir une passe décisive à Thomas.

L'hommage de Peter O'Mahony

A l'issue de la rencontre, les adversaires de Thomas ne pouvaient que constater les dégâts, à commencer par le capitaine du Munster, le flanker irlandais Peter O'Mahony : "Teddy nous a sorti une sacrée performance aujourd'hui. Dès qu'on lui laisse un peu de temps ou un peu d'espace, il sait en profiter. Pas besoin de lui dire deux fois de prendre un intervalle... Ce n'est pas un hasard s'il figure parmi les meilleurs ailiers au monde. Nous le savions, mais il nous a quand même surpris." Le rugby mondial a beau le connaître, Thomas parvient toujours à l'étonner. Et ce n'est pas son club du Racing 92 ou même le XV de France qui s'en plaindra, loin s'en faut.