Lamerat : "Les Saracens ne sont pas devenus mauvais..."

  • Rémi Lamerat
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Victime d'une lésion musculaire à un mollet au début du stage préparatoire à la tournée d'automne avec l'équipe de France, le centre international Rémi Lamerat a du déclarer forfait et subir un mois d'arrêt. Il a manqué aux Bleus mais est revenu juste à temps avec Clermont pour postuler à la Coupe d'Europe. Prêt au défi...

Rugbyrama : Vous avez retrouvé les terrains dimanche contre Agen pour la première fois depuis le 28 octobre : Comment avez-vous vécu ce moment ?

Rémi Lamerat : J'étais prêt, je me sentais bien. J'avais profité des semaines de convalescence pour me ressourcer : Ces périodes de blessure figurent parmi les rares plages de récupération dont nous disposons. Mais il s'agissait de travailler dur pour revenir du mieux et le plus tôt possible. Je me suis préparé, je me suis affûté en perdant cinq kilos. J'ai emmagasiné de la hargne pour apporter un plus à mon équipe. Je ne voulais pas reprendre trop tôt pour ne pas aggraver la blessure. Dès le début, on avait visé avec l'équipe médicale un retour contre Agen. On a pris étape par étape mais ils ont fait du super travail. Contre le SUA, je n'ai pas été à la hauteur de ce que j'aurais aimé apporter. J'ai connu un peu de déchet, j'ai manqué de lucidité alors que j'aurais souhaité amener de la maitrise. Mais je suis sorti sans douleur : Je me dis que je suis prêt à enchaîner. Maintenant, il y a de très bons joueurs au centre, le casse tête est pour le coach.

Frank Azema était en colère après votre victoire contre Clermont : Comment avez vous reçu ses mots ?

R.L. : Sa colère se comprend. Sur certaines actions, on a pu donner le sentiment de ne pas respecter le SUA. Ce n'était pas le cas : on savait cette équipe dangereuse et déterminée à nous embêter. Mais peut être que marquer un essai d'entrée nous a desservi. On a relâché la pression, lâché des ballons et Agen a pu marquer. En Coupe d'Europe, ça n'aurait pas pardonné. Les mots de Frank, c'est un coup de pied aux fesses légitime.

La Coupe d'Europe pour Clermont, c'est une double confrontation qui se profile contre les Saracens, un champion d'Europe qui reste sur trois défaites de rang en championnat. Cela vous interpelle ?

R.L. : Forcément on se dit que quelque chose cloche. Mais aussi que ce n'est peut être pas le meilleur moment pour prendre cette équipe. Les Saracens ne sont pas devenus mauvais. Et si la bête est blessée, elle aura à coeur de se rattraper. Est-ce qu'on pourra profiter d'une perte de confiance des Saracens ? Je vous dirai dimanche après le match. Moi je garde une chose en tête : si cette équipe joue sur deux tableaux, elle porte une attention particulière à la Coupe d'Europe….

De votre côté, vous êtes seulement neuvième en Top 14. Au vu des difficultés rencontrées ces dernières saisons par le Stade français puis le Racing 92 après le Brennus, le titre de champion ne serait-il pas devenu difficile à gérer ou sinon un cadeau empoisonné ?

R.L. : Être champion c'est un magnifique cadeau, le plus beau qui soit. Même si derrière, il doit y avoir des galères, tu veux gagner le titre. Effectivement, il y a un constat récurrent ces trois ou quatre dernières saison : Les difficultés du champion en titre. Il faut l'analyser. Pour moi, même si tu es professionnel, il y a après un titre, l'impression d'avoir tout donné. Cela favorise derrière, une décompression mentale surtout quand on court après depuis longtemps et que l'on voit la joie que cela procure. Peut être que tu te sens moins en danger, que tu te fais moins mal. Le tout est de s'en rendre compte et de réussir à changer à temps, le cours de la saison. Je dirais que c'est ce qu'on a réussi à faire à Clermont. Sur le plan comptable, nous sommes en difficulté : il nous faut rattraper des points. Mais on en a pris conscience. Le contenu et les attitudes à l'entraînement et en match n'ont maintenant rien à voir avec le début de saison. Il y a toujours un peu d'inquiétude quand on voit le classement. On est sur le qui-vive. Mais parce que les comportements ont été corrigés, c'est moins inquiétant.

Cette confrontation contre les Saracens sera un révélateur ?

R.L. : C'est un excellent test comme l'étaient nos deux premiers matches de Coupe d'Europe. On avait su basculer et élever notre niveau. L'urgence du résultat qu'il y a dans cette compétition, c'est ancré désormais à Clermont. Mais là, on va retrouver les Saracens : Il n'y a rien de mieux…

Ca s'apparentera à un test international pour vous qui avez déclaré forfait cet automne avec les Bleus. Comment avez vous traversé cette période ?

R.L. : J'étais déjà déçu de ne pas participer à la tournée et de devoir rentrer après la première semaine. Je suis passé ensuite par un sentiment de frustration en regardant le match sans pouvoir aider même si je ne prétends pas que j'aurais pu changer quoi que ce soir. Et puis je ressens de l'inquiétude. Il y a cette question : pourquoi est-ce qu'on n'y arrive pas ? C'est difficile à analyser quand on ne joue pas mais ce qui m'est apparu flagrant c'est un manque de confiance. Je suis persuadé qu'une équipe avec autant de talent peut mieux faire.

Votre retour est attendu…

R.L. : Je ne sais pas si il est attendu mais les gens me prennent souvent en exemple la tournée d’automne 2016 où le public y voyait quelque chose de prometteur. Nous avions tout de même perdu deux matches sur trois... Seulement, par rapport à cette année, nous avions moins de pression. On revenait d'une tournée en Argentine intéressante, on affrontait deux grandes nations (Australie, Nouvelle-Zélande) et nous n'avions rien à perdre...

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