L'antisèche : Ce Clermont-là est immense

  • Raka (ASM Clermont) - Crédit photo : Champions Cup
    Raka (ASM Clermont) - Crédit photo : Champions Cup
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Dominateur dans tous les compartiments du jeu et sur tous les impacts, Clermont a surclassé son vis-à-vis, dans le remake de la dernière finale. Certes, les Saracens ont été très décevants. Mais les Auvergnats ont surtout été excessivement impressionnants.

Le match : Aux frontières du réel

On pouvait craindre une démobilisation des Clermontois, au terme d'une journée de dimanche consacrée à des batailles de boules de neige, devant leur hôtel en raison du report de leur match. Les Auvergnats ont vite répondu. Et de quelle manière ! Après 25 minutes d'une domination presque exclusive les Clermontois menaient déjà 21-0 sur la pelouse des Saracens, avec un triplé de l'intenable Raka ! Une démonstration, clairement. De A à Z, du 1 au 23, de la première à la dernière minute. Avec six essais à la clé (triplé de Raka, essais de Van der Merwe, Fofana et Toeava), Clermont a fait exploser des Saracens méconnaissables (14-46). L'écart paraît irréel. Mais Clermont, même diminué par les nombreuses blessures, vient bien de frapper un immense coup sur la scène européenne.

L'essai : Raka sensationnel, Van der Merwe conclut

Alors que les Auvergnats menaient déjà 24-7 et que Raka y était allé de son triplé, le Fidjien récidivait. Et il faut prendre le temps de compter les défenseurs battus pour bien se rendre compte du phénomène. Parti de ses 22m, Raka éliminait deux Saracens (Clark et Burger), accélérait jusqu'à la ligne médiane, éliminait Ben Spencer d'un crochet intérieur puis Chris Wyles d'un second crochet intérieur. Au bout de son festival, il transmettait finalement le ballon au deuxième ligne Flip Van der Merwe, étonnant de promptitude au soutien et qui n'avait plus qu'à aplatir. Clermont validait là le bonus offensif. En même temps qu'il fusillait les derniers espoirs des Saracens.

Une mêlée conquérante et Alivereti Raka auteur d'un triplé : l'@ASMOfficiel rentre aux vestiaires avec un avantage de 17 points sur les @Saracens !#ChampionsCup pic.twitter.com/tPfqaGogQL

— Champions Cup France (@ChampionsCup_FR) December 11, 2017

Le facteur X : Une mêlée clermontoise destructrice

Tout a fonctionné, côté clermontois. Et tout pourrait faire office de facteur X. On mettra toutefois en avant la mêlée fermée. Dans la difficulté depuis le début de la saison en Top 14, loin de ses standards de production, les Clermontois s'en remettent souvent à leur mêlée. Laquelle est actuellement la plus dominatrice de notre championnat. Idem en Coupe d'Europe, lorsque le trio Chaume-Kayser-Slimani avait successivement fait exploser les Ospreys puis Northampton. Ce lundi, Falgoux avait remplacé Chaume, blessé. Ce qui n'a eu aucune incidence. En face ? Rien de moins que Mako Vunipola, Jamie George et Vincent Koch. Deux titulaires des Lions britanniques et un Springbok. La mêlée clermontoise a pourtant pris un ascendant rapide sur son homologue anglaise, avant de totalement la détruire. Ce qui a permis aux Auvergnats de sortir de situations à pression, proches de leur ligne, quand le match n'avait pas encore livré son verdict. Et de maintenir sous l'eau la tête des Saracens, ensuite dépassés dans le jeu de ligne.

Le joueur : Sébastien Vahaamahina

Auteur d'un triplé et d'actions individuelles d'immense classe, Alivereti Raka mérite évidemment tous les honneurs. Mais comment ne pas rendre au hommage au travail abattu, dans l'ombre, par Sébastien Vahaamahina ? Accompagné de Flip Van der Merwe, à la pointe de tous les combats, le deuxième ligne international (26 ans, 28 sélections) a cassé les mauls anglais d'habitude si puissants, a gagné la grande majorité de ses impacts en défense et régné, globalement, sur toutes les zones de combat. Du grand art, à un poste pas souvent mis en avant.

Le tournant : Le retour du grand Clermont... définitif ?

Il y en eut de multiples, dans cette rencontre. Comme ces mêlées proches des lignes clermontoises, où les Auvergnats faisaient parler leur puissance pour se dégager. Ou ce choix, douteux, des Saracens avant la pause de refuser des points faciles au pied, qui leur auraient permis de revenir à 24-10 au moment de rentrer aux vestiaires. Mais plus qu'un tournant du match, c'est peut-être le tournant d'une saison qui s'est joué lundi soir dans le nord de Londres. Au terme d'une rencontre maîtrisée de bout en bout, Clermont a atomisé le double-tenant du titre sur ses terres. Une performance majuscule, dans la lignée européenne de ses succès au Munster (2015) ou au Leinster (2012). Surtout, après un début de saison brouillon, marqué par l'accumulation des blessures mais aussi une certaine fébrilité dans le jeu, Clermont a cette fois récité un rugby superbe. Au meilleur moment. Pour ceux qui en doutaient, il faudra encore compter avec Clermont cette saison.

La stat : 31

Les Saracens n'avaient plus connu la défaite en Coupe d'Europe depuis 31 mois et 12 matchs (11 victoires, 1 match nul). Jusque-là dans cette édition 2017-2018, ils avaient captés 10 points sur 10 possibles. De quoi bien situer la performance clermontoise, ce lundi.

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