Tameifuna ou Gomes Sa ?

Le choix de Laurent Travers et Laurent Labit de laisser "Big Ben" Tameifuna à Paris contre le Munster (27-22) en avait surpris plus d’un. La raison ? Vraisemblablement un petit relâchement diététique et des kilos en plus sur la balance, assez visibles depuis plusieurs semaines. Le risque de voir le massif pilier tongien exploser très tôt dans la partie sous le soleil de plomb bordelais a convaincu les deux entraîneurs du Racing 92 de privilégier l’option Cedate Gomes Sa. Moins destructeur en mêlée fermée mais beaucoup plus mobile et dynamique et donc plus à même de tenir la cadence des standards européens sur la longueur.

Choix risqué mais payant puisque le jeune droitier formé au club s’est montré à la hauteur de l’événement, disponible dans le jeu courant tout en restant solide sur les fondamentaux. De quoi rassurer s’il le fallait sur sa capacité à exister dans les matchs de très haut niveau, lui qui s’est déjà fait le cuir cet hiver avec le XV de France. À Chaban-Delmas, Gomes Sa a certainement gagné quelques points en vue de la finale contre le Leinster.

Johnston complète l’équation à trois inconnues

Le contexte sera toutefois différent à Bilbao et pourrait amener Travers et Labit à faire un autre choix. Cette fois, ni soleil ni chaleur mais de la pluie et seulement une dizaine de degrés prévus au-dessus de San Mamès. Des conditions plus favorables donc à Ben Tameifuna, dont la puissance à l’impact et le tonage en mêlée pourraient faire mal à la province irlandaise.

Gomes Sa et Tameifuna ont chacun des arguments à faire valoir pour débuter cette finale à droite de la première ligne du Racing, mais il est également possible qu’aucun des deux n’ait cette chance. En effet, Census Johnston est revenu à la compétition samedi dernier contre Agen après quatre semaines de suspension. Avec son pedigree et sa fraîcheur, l’ancien Toulousain peut rebattre les cartes et empocher la mise. Il ajoute du moins un peu plus d’incertitude sur l’identité du numéro 3 francilien samedi à Bilbao.