Lopez : "J’ai senti tout un peuple derrière moi"
CHAMPIONS CUP - Il avait déjà fait le coup en quart de finale face à Toulon, Camille Lopez a remis ça sur la pelouse de Gerland face au Leinster. Auteur de deux drops décisifs, l’ouvreur de l’ASM revient sur ces deux choix (forts) qui ont changé le cours de cette demi-finale.
Humilité. Voilà qui peut parfaitement résumer l’analyse de Camille Lopez à l’issue d’une copie jugée comme la meilleure du match. C’est une fierté mais pour l’équipe et les copains qui ont fait un gros boulot. C’est la performance de toute une équipe qui fait que l’on a eu ce résultat, dit-il, en reconnaissant tout de même le caractère salvateur de ses deux drops (65e et 76e). C’est de ma responsabilité et cela nous a mis en confiance, surtout cela mettait à chaque fois à l’abri d’un essai transformé, scellant même la victoire pour le second. Cela démontre également une parfaite adaptation à la physionomie de ce combat.
"C’était mon idée, je l’avais dans la tête"
Lorsque Nigel Owens décide de refuser un essai à Dan Leavy (56e), on peut parler de tournant car le Leinster n’est alors qu’à 3 points. Derrière, Morgan Parra passe une pénalité précieuse (57e, 18-12) mais Clermont ne donne pas l’impression de maitriser son sujet et reste donc à portée des Irlandais. Le premier drop intervient à la 65e minute alors que l’ASM campe sur les 22 mètres.
C’est une adaptation par rapport à la situation du match. C’était mon idée, je l’avais dans la tête et Morgan (Parra) me conforte dans mon choix. On sentait que l’on tapait dans un mur et que l’on multipliait les temps de jeu sans trop avancer alors que c’était à ce moment-là qu’il fallait essayer de concrétiser, analyse l’ouvreur. Le geste est déclenché des 35 mètres dans une position peu évidente, Gerland exulte. Sauf que 3 minutes plus tard, pour le suspense, le Leinster plante un essai par Garry Ringrose.
"Jouissif de jouer des matches comme ça"
Le visage souriant, Camille Lopez évoque ensuite ce deuxième coup de pied des 40 mètres face aux poteaux sur un service de Ludovic Radosavljevic. On joue la 76e minute et l’ASM remet la main sur le ballon après un renvoi mal négocié de Jonathan Sexton, et ce alors que Scott Spedding vient de manquer une pénalité. Ce second drop nous fait encore plus de bien car il nous permet de prendre 8 points d’avance, assume après coup l’international tricolore.
Sur le pré, les émotions prennent le dessus à l’image de cette course de joie qui traduit une volonté de profiter de l’instant consécutif à un geste décisif. C’était énorme. J’ai senti tout un peuple derrière moi. Ce sont des choses que tu vas garder dans ta carrière. Tu vis pour ça. C’est jouissif de jouer des matches comme ça, avoue-t-il avec des souvenirs plein la tête, comme ces aventures en phases finales entre copains avec Mauléon il y a quelques années.
Julien PLAZANET, envoyé spécial
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