Pour Toulouse, c'est l’exploit ou le chemin de croix…

Samedi, c’est un duel de géants qui va se jouer à Thomond Park entre deux équipes qui disputeront ce jour-là le 16e quart de finale européen de leur histoire. Un record. Ce glorieux passé auquel tente de se raccrocher le Stade toulousain suffira-t-il à inverser la tendance d’une saison qui vire au cauchemar après la nouvelle défaite en championnat enregistrée samedi dernier sur la pelouse de l’UBB (11-20) ? On a un écusson qui nous rappelle l’histoire de ce club et on va essayer d’apporter un peu de cette histoire avec nous. On touche (sic) beaucoup à ce maillot en ce moment et il est temps de montrer notre orgueil annonce Yoann Huget.

Ça peut être un tremplin en cas de victoire ou continuer à t’enfoncer si tu ramasses (Fritz)

10e du Top 14, plus que jamais en danger dans sa quête de qualification pour les phases finales, ce qui serait une première depuis 41ans, le Stade toulousain peut sauver sa saison en remportant la Champions Cup. C’est aussi le chemin le plus court pour assurer sa place en Coupe d’Europe la saison prochaine, condition sine qua none pour éviter de mettre en péril une situation financière déjà très préoccupante selon plusieurs sources concordantes.

C’est dur de voir le Stade toulousain 10e du championnat. Ce serait un miracle de se qualifier pour les barrages et c’est dur à vivre, alors, oui, c’est une compétition qui peut sauver notre saison affirme l’expérimenté Florian Fritz. Ça peut-être un tremplin en cas de victoire ou continuer à t’enfoncer si tu ramasses se méfie-t-il aussi. "Ramasser", comme il y a trois ans quand Toulouse avait explosé à l’heure de jeu (47-23), au même endroit et au même stade de la compétition. Devant sa télévision ce jour-là, Ugo Mola n’était pas encore l’entraîneur principal du recordman européen (4 titres) mais il évoque un traumatisme pour le club.

6 défaites lors des 7 derniers déplacements européens

Face à une équipe qui a remporté 7 de ses 8 quarts de finale joués à la maison, 31 de ses 34 matches disputés à domicile, et qui a étrillé tous ses adversaires dans son stade cette saison dixit Mola, le Stade toulousain s’avance lui avec un bilan de 6 défaites lors de ses 7 derniers déplacements européens. Sa seule victoire lors des deux dernières années ? En Italie face au Zèbre.

Ça fait pas lourd. Impossible également d’occulter la disparition d’Anthony Foley, leur ancien entraîneur et capitaine, décédé accidentellement la veille du premier match face au Racing 92 à l’automne dernier et qui a encore resserré l’environnement, le club, les supporters d’une équipe que l’on sent très soudée et très costaud avoue Mola. Pour réaliser un exploit, il faudra un très grand Stade toulousain, celui des dernières semaines laisse peu d’espoirs sur le résultat final reconnaît celui qui s’était incliné en demi-finale avec Castres face à ces mêmes irlandais lors de la saison 2001-2002 (17-25) alors qu’il était titulaire à l’aile.

On sait que l’on peut se rendre la fin de saison plus belle (Huget)

La volonté, l’orgueil, l’histoire, d’accord, mais tout cela semble un peu léger face à une équipe très costaude défensivement avec de très bons gratteurs et des individualités dans toutes les lignes si l’on se fie au descriptif de Gaël Fickou. Sincèrement, si l'on regarde ce que l’on a fait lors des deux derniers mois, on se dit que cela ne sert à rien d’y aller mais le rugby ça se joue sur un terrain et tout est possible affirme le jeune centre. Le Stade toulousain, dans un grand jour, peut le faire rajoute aussi l’intéressé.

Et comment? Il faudra être en mesure de tenir le ballon car c’est un domaine où l’on est quand même plus performant que quand on le laisse à l’adversaire annonce Mola. Il faudra beaucoup de choses de plus que ce que l’on fait dernièrement. Si on n’arrive pas à élever notre niveau de jeu, on ne pourra rien espérer résume Fritz.

Puis continuer de croire en sa bonne étoile, même si elle fait plutôt la gueule depuis le début de la saison : Même si nos chances sont infimes quand on regarde la forme actuelle des deux équipes, nous, on y croit. On sait que l’on peut se rendre la fin de saison plus belle conclut Huget. C’est ça : l’exploit ou le chemin de croix…