Maynadier : "J'ai la haine de perdre tous les week-ends"

  • Clément Maynadier (Bordeaux-Bègles)
    Clément Maynadier (Bordeaux-Bègles)
  • Clément Maynadier a été appelé par Guy Novès pour défier les All Blacks
    Clément Maynadier a été appelé par Guy Novès pour défier les All Blacks
  • Clément Maynadier (UBB)
    Clément Maynadier (UBB)
  • La déception de Clément Maynadier (UBB)
    La déception de Clément Maynadier (UBB)
Publié le Mis à jour
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CHAMPIONS CUP - Retenu pour la préparation du Tournoi des VI Nations, le talonneur de l'UBB Clément Maynadier savoure ce qu'il qualifie de continuité de sa belle année 2016. Le capitaine girondin espère maintenant que les siens vont retrouver le chemin de la victoire en Ulster samedi (14h).

Quelle a été votre réaction après l'annonce du groupe français pour le Tournoi ?

Clément MAYNADIER : Je suis vraiment heureux de faire partie de ce groupe et de retrouver Marcoussis. C'est chaque fois une expérience qu'on a envie de revivre. On est 32, on va travailler la semaine prochaine et on verra, on laissera faire le temps.

Il y a une forme de continuité entre l'Argentine et le rappel pour la préparation du match des Blacks...

C.M : Sur la continuité, c'est au sélectionneur qu'il faut poser la question. Moi je suis content, c'est la continuité de l'Argentine et la sélection contre la Nouvelle-Zélande. Il y a beaucoup de talonneurs en France, personne n'est à l'abri d'y rester. J'ai peut être aussi de la chance avec les blessures de certains.

Ça donne un coup de boost ?

C.M : Ça donne envie de travailler, d'encore plus progresser. Avoir envie, cela donne la gnaque, ça donne des ailes. J'aime le rugby et cela donne davantage envie de continuer l'aventure.

Clément Maynadier a été appelé par Guy Novès pour défier les All Blacks
Clément Maynadier a été appelé par Guy Novès pour défier les All Blacks
Sans club, il n'y a pas de sélection

Ce n’est pas la même chose d'être appelé en cours de préparation comme face aux All Blacks qu'au début comme ce mois-ci ?

C.M : Oui c'est différent, je vais vraiment travailler sur une semaine complète de préparation. Cela ne m'est jamais arrivé car quand je suis parti en Argentine, j'étais dans le 2e contingent. J'avais eu quatre jours pour préparer un match. Contre la Nouvelle-Zélande, cela faisait trois semaines que le groupe travaillait. Là, je prends l'aventure du début, est-ce que j'irai jusqu'à la fin, je ne sais pas. Mais en termes de travail, ce sera complètement différent.

Pendant cette préparation, l'UBB sera obligée de se passer de vous ?

C.M : Je ne sais pas du tout comment cela va se passer. Sur le dernier Tournoi, ceux qui n'étaient pas dans le groupe redescendaient avec leur club. Je suis à disposition de tout le monde. Pour le match contre Clermont, nous (Loann Goujon, Baptiste Serin et lui) ne seront pas là car on sera dans la première semaine de préparation. Je sais que ceux qui sont dans la "liste des 30" sont protégés et ne joueront pas. Je ne fais partie de ce groupe donc ils poseront la question. Mais je ne sais pas quelle sera ma situation.

Votre envie serait d'être là pour Clermont ?

C.M : Ah oui. Le XV de France passe d'abord par les performances en club. Sans club, il n'y a pas de sélection. On a aussi envie de tous jouer, de regagner déjà. On va commencer dès ce week-end en Ulster en faisant un gros match. On a aussi envie de jouer Clermont. Jouer Clermont, c’est la meilleure équipe en ce moment. Personnellement, si je peux le jouer, je le jouerai à 200 %. Si je ne peux pas, je serai à 200% pour l'équipe et pour motiver les mecs au bord du terrain. Mais il y a des échéances internationales, la sélection prime d'abord par rapport au club.

Clément Maynadier (UBB)
Clément Maynadier (UBB)
Le capitanat, ça prend pas mal d'énergie

Comment jugez-vous vos dernières productions ?

C.M : On va dire que j'ai fait un très bon mois de novembre. Depuis, j'ai été bien à Lyon et Montpellier. Le week-end dernier (contre Clermont en Champions Cup), j'étais bien dans le jeu. Sur la touche, on a eu quelques soucis mais ce sont plus des problèmes de communication. Vous avez pu le voir, on en a parlé longuement lundi. Je sais sur quels axes je dois travailler, on a discuté avec "Raph" (Ibanez) pour pouvoir franchir d'autres paliers. Après, j'ai eu un nouveau rôle aussi. Le capitanat, ça prend pas mal d'énergie. Chaque match, j'essaye de progresser et mettre en valeur les points que Raph nous demande de travailler dans la semaine précédente. Si j'ai été pris, c'est que j'ai dû aussi faire un bon mois de décembre et de janvier.

Le capitanat vous a-t-il changé ?

C.M : Ça a changé mon statut. Je me permets de prendre un peu plus la parole quand il faut, de donner un peu plus mon avis. J'étais un peu plus réservé sur ça, je ne parlais qu'aux avants alors que là, j'ai la capacité de parler à tout le groupe. Le capitanat, je m'en sers pour motiver les gars avant le match, mais ce n'est pas moi qui règle les annonces, qui fait le jeu. Je laisse ça au 9 et au 10, il y a une hiérarchie. Ce sont eux qui décident du plan du jeu. Moi je gère l'arbitre, la motivation des mecs et j'essaye de tirer le groupe vers le haut quand il est un peu bas.

Est-ce que ce sont vos premières sélections en Bleu qui vous ont permis d'avoir le capitanat et ce nouveau statut ?

C.M : C'est sûr que les sélections ont changé mon statut, je joue plus depuis cette année. Après, est-ce que cela m'a permis d'avoir le capitanat, je ne pense pas, c’est plus l'effet de blessures de certains joueurs qui ont fait qu'on s’est retrouvé devant le fait accompli. Raph m'a donné ce rôle là, apparemment ça lui a plu, du coup il a gardé cette continuité là. Ce week-end, ce sera de nouveau Baptiste (Serin) capitaine car moi je suis remplaçant... J'espère que Raph vous a donné l'équipe sinon je vais prendre un couteau (rires). Voilà, une équipe ne se fait pas qu'avec un seul leader, il y en a plusieurs.

Vous dites qu'une sélection donne des ailes. Est-ce que cela met plus de pression d'être international ?

C.M : Je ne sais pas, je ne l'ai pas senti pour l'instant. Peut-être qu'à mon retour du Tournoi, oui. Pour l'instant non, j'essaye de progresser, de donner le meilleur pour l'équipe et de la faire avancer chaque week-end.

La déception de Clément Maynadier (UBB)
La déception de Clément Maynadier (UBB)
J'ai la haine de perdre tous les week-ends,

Le regard des adversaires a-t-il changé sur vous ?

C.M : Non, je ne pense pas. Ils savent que je suis assez sectorisé dans le combat et la mêlée, les fondamentaux. Moins le ballon en main, c'est sur ça qu'il faut que je progresse. Ils me voient comme ça et du coup le regard n'a pas changé car je n'ai pas changé.

Samedi, vous bouclez votre 2e campagne de Champions Cup et aujourd'hui vous n'êtes pas sûr de retrouver cette compétition. Il y a l'envie de finir sur une bonne note ?

C.M : On a envie surtout de retrouver la victoire, car ça commence à faire long d'enchaîner les défaites. On se prépare à aller faire un gros match en Ulster et quoi de mieux que d'aller gagner à l'extérieur pour retrouver de la confiance. L'Ulster va jouer, elle nous avait posé d'énormes difficultés à Chaban, on veut montrer un beau visage, continuer à se remettre dans le sens de la marche comme on le fait depuis les trois derniers matches. Depuis Lyon, on voit que l'on retrouve notre jeu, on sent que ça revient. Ce que l'on avait perdu, on est en train de le retrouver pour monter en gamme avant la réception de Clermont en Top 14.

Vous sentez que cette série négative pèse sur le groupe ?

C.M : C'est sûr que ça ne fait pas plaisir de perdre, on est pas habitué de perdre tous les week-ends depuis un mois. Cela faisait très longtemps que l'UBB n'était pas sur une série de cinq défaites d'affilée. J'ai la haine de perdre tous les week-ends, ça fait ch... de rentrer à la maison et se dire "on a fait un bon match mais on a perdu". On ne joue pas au rugby pour perdre, on joue au rugby pour gagner, pour s'éclater, prendre du plaisir mais le plaisir commence par la gagne. Alors, oui ça pèse mais ça ne fatigue pas non plus les troupes. On est sûr de nos forces, on sait ce que l'on sait fait, et quand on veut, on sait qu'on peut. Il faut juste régler ces petits détails et y arriver. On a bien bossé ces dernières semaines pour y arriver, et ça se voit dans notre jeu.

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