Bonneval: "En début de saison, je n’avançais pas. Il n’y avait rien..."

Hugo, on sait que les saisons post blessure (rupture des ligaments croisés du genou gauche en juin 2014, ndlr) sont souvent difficiles à négocier. Où en êtes-vous?

HUGO BONNEVAL: Petit à petit, ça revient… enfin j’espère (sourire). J’ai eu un début de saison difficile. On a repris très tard et malheureusement je n’ai pas pu bosser spécifiquement sur mon genou. J’essaye de bosser le soir, après les entraînements parce que je sentais que ça rimait à rien en début de saison. Je n’avançais pas. Il n’y avait rien. Avec le temps, je reprends du rythme, de la caisse. Ça va mieux.

Avez-vous le sentiment d’avoir perdu vos qualités d’appuis, de vitesse?

H.B: C’est vous qui le dite. Que ce soit par rapport à avant, je veux redevenir le meilleur possible. J’espère que ça finira par être mieux qu’avant. Sinon, ce serait dommage. Mais je ne me pose pas trop de questions. J’ai surtout besoin de retrouver des situations de matchs, des sensations que j’ai perdues. Il n’y a que le terrain qui parlera.

Mais avez-vous craint de ne jamais retrouver vos qualités de vitesse, d’évitement?

H.B: Au début… je ne sais pas. Il y a beaucoup de joueurs qui ont connu ma blessure et qui vont très bien aujourd’hui. Je ne vais pas m’apitoyer sur mon sort plus que les autres. Mais c’est vrai que quand tu te pètes et que tu vois le résultat, tu te demandes: "Mais comment je vais faire?" (sourire). J’ai pris un an au lieu de prendre six ou neuf mois comme tout le monde. J’espère que le doute ne reviendra plus.

On vous a vu fixer deux défenseurs contre Bordeaux pour l’essai de Djibril Camara. Est-ce le genre d’action qui vous redonne confiance?

H.B: Même pour l’égo, ça fait plaisir d’avoir cette sensation d’accélérer et de sentir que le mec ne peut pas te reprendre. Il y a aussi beaucoup de sensations défensives. Quand t’as pas pris de chocs pendant un an, la première fois ça secoue. Tu te dis: "C’est quoi! J’y suis pas!". C’est tout un tas de choses sur le terrain, comme la longueur du jeu au pied. Au début, t’as un coup de pied de vingt mètres. C’est pas possible...

Vous avez forcément l’objectif de retrouver le XV de France…

H.B: Je ne vais pas vous dire que je n’y pense pas. Mais aujourd’hui, il y a la vérité du terrain. Et je dois être bon avec Paris. C’est grâce à ce club si j’ai eu la chance d’aller en équipe de France et c’est grâce à Paris que j’aurais la chance d’y retourner.

Si je ne suis pas bon le week-end, même si mon frère était sélectionneur, il ne me prendrait pas

Mais la présence de Jeff Dubois dans le staff de Guy Novès est une source de motivation supplémentaire non?

H.B: Mais si je ne suis pas bon le week-end, si je ne joue pas avec mon club, si je ne propose pas de bonnes performances, même si mon frère était sélectionneur, il ne me prendrait pas. Ce n’est pas le plus sympa qui va jouer. Mais je sais ce qui doit être fait pour y retourner.