Malgré une nouvelle peau, la Coupe d’Europe a clairement perdu de son intérêt

  • La Champions Cup suscite moins de ferveur
    La Champions Cup suscite moins de ferveur
  • Toulon, triple champion d'Europe, samedi à Twickenham
    Toulon, triple champion d'Europe, samedi à Twickenham
  • Le Liberty Stadium des Ospreys est souvent vide en Champions Cup
    Le Liberty Stadium des Ospreys est souvent vide en Champions Cup
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CHAMPIONS CUP - Spectacle pauvre, stades vides, toujours les mêmes clubs qualifiés, audience en baisse... la Coupe d'Europe ne déchaîne plus les passions. La compétition a clairement perdu de son intérêt. Et souffre aussi de la comparaison avec la Champions League de football.

On y arrive. Place aux quarts de finale de Coupe d’Europe. Pour notre bonheur. Mais aussi le vôtre. Les choses sérieuses commencent. Et la Champions va enfin s’avouer un peu plus intéressante. Car, ne le cachons pas : la compétition a perdu de sa superbe et de son intérêt. Pour nous, médias. Mais aussi pour les supporters français.

Bien sûr, j’entends déjà le grincement de certains qui vont s’offusquer: "la Coupe d’Europe revêt de l’importance pour certains". Oui, tout est dit: "pour certains". Combien de formations françaises n’ont pas joué le jeu par le passé ? Les Anglo-Saxons les ont régulièrement pointées du doigt à ce sujet, estimant que la compétition était en partie faussée. D’autres vont mettre en avant le palmarès de la compétition. Oui, à 8 reprises un club français s’est retrouvé sur le toit de l’Europe. C’est un record. Mais un essoufflement général de la compétition est constaté depuis 2-3 ans. A quelque chose près, au moment où la Coupe d’Europe a changé de peau, l’EPCR (à domination anglaise et française) écartant d’un revers de main l’ERC (basée en Irlande).

Toulon, triple champion d'Europe, samedi à Twickenham
Toulon, triple champion d'Europe, samedi à Twickenham

Plutôt le Brennus que la Champions Cup

Chaque année, les clubs français livrent une farouche bataille en Top 14 pour intégrer le wagon des privilégiés qualifiés pour la prochaine édition de la Champions Cup. Sauf qu’en fonction de leurs objectifs respectifs, ils bradent plus ou moins la compétition. Jamais un président de club ne galvaudera le Top 14. S’il doit faire une croix, ce sera sur la Coupe d’Europe. Pour sa première campagne européenne, Bordeaux-Bègles s’en est très bien sorti, frôlant même la qualification pour les quarts. Bravo au novice girondin. Son président, Laurent Marti, peut s’avouer heureux. Mais celui-ci, sur les antennes d’Eurosport, a avoué que son rêve, c’était bien de "remporter le Brennus". Et non la Champions Cup.

Oui, le bouclier de Brennus fait rêver. Bien plus que la Coupe d’Europe. Celle-ci n’a pas la même saveur, la même magie que le Top 14. D’autant plus quand celui-ci s’autoproclame "meilleur championnat du monde". De ce fait, les supporters vibrent bien plus pour le championnat domestique. Et quoi de plus "dramatique" que de voir aussi des stades celtes totalement vides pour des rencontres européennes qui devraient susciter passion et spectacle ? Cela ne donne guère envie aux supporters tricolores de suivre leurs équipes à l’extérieur. Quant à la qualité de jeu, elle n'est pas non plus au rendez-vous. Autant allumer son téléviseur pour une rencontre de Super Rugby.

Le Liberty Stadium des Ospreys est souvent vide en Champions Cup
Le Liberty Stadium des Ospreys est souvent vide en Champions Cup

Des audiences télés basses

L’EPCR a souhaité remodeler la compétition. Passant de 24 à 20 équipes. Histoire de la rendre plus dynamique. Et donc plus passionnante. Force est de constater que pour l’heure, c’est un échec. Trop de matches de poule s’avèrent (encore) sans intérêt d’autant plus quand certains - et notamment des clubs français - font tourner leurs effectifs dès lors qu’ils sont éliminés. Et puis, ce sont désormais bien trop souvent les mêmes qu’on retrouve dans le dernier carré. Sur les 3 dernières années, seuls 5 clubs se sont hissés en demie (3 fois Toulon, Clermont et les Saracens, 2 fois le Munster, 1 fois le Leinster). Une forme de lassitude s’installe chez les supporters. Qui, avouons-le, ont horreur de ça.

La tendance n’est pas à l’optimisme. On sent que la nouvelle formule de la Coupe d’Europe va avoir tendance à mettre en avant les clubs les plus fortunés. Ce n’est pas anodin si cette année les 8 quarts de finalistes sont 5 Anglais et 3 Français (tiens donc, les deux pays à l’avoir créée). Les Irlandais du Munster et du Leinster ont perdu leurs forces vives et ce n’est pas sûr qu’on les revoit passer de sitôt les phases de poule. Ne parlons pas des provinces galloises ou écossaises : elles n’existent quasiment pas sur l’échiquier européen.

Enfin, la diffusion télévisuelle et la programmation à des horaires peu avantageux constituent un problème. France Télévisions n’a plus qu’un match en clair par journée quand toutes les autres rencontres sont sur BeIn Sports. Certes, les revenus de la compétition sont à la hausse mais pas les audiences qui n'ont quasiment jamais décollé (BeInSports éprouverait même quelques regrets d’avoir investi) Les nostalgiques sont nombreux à regretter la H Cup. Et puis surtout, la Coupe d’Europe de rugby souffre de la comparaison avec son homologue du football. Clairement, il y a un gouffre...

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