World Rugby lève le voile sur son futur "Championnat des Nations"

Par Rugbyrama
  • Augustin Pichot (Vice-président) et Bill Beaumont (Président) de World Rugby
    Augustin Pichot (Vice-président) et Bill Beaumont (Président) de World Rugby
Publié le
Partager :

LIGUE MONDIALE - Onze matches minimum par saison et par sélection, deux conférences ("Europe" et "Reste du monde"), des play-offs de promotion-relégation... World Rugby a dévoilé mercredi les contours de son projet de "Championnat des nations" et tenté d'apaiser les tensions qui entourent sa future compétition, prévue pour 2022.

"Il s'agit de l'évolution la plus significative du rugby international depuis le passage au professionnalisme en 1995. Le rugby mondial va entrer dans une nouvelle ère", a d'ailleurs promis l'instance dirigeante du rugby à une semaine d'une réunion prévue sur le sujet à Dublin.

De quoi parle-t-on ?

World Rugby a décidé de lancer une nouvelle compétition, baptisée "Championnat des nations", qui démarrerait en 2022 et comprendrait trois divisions avec "un système de promotion-relégation basé sur le mérite qui permette des passerelles pour toutes les nations".

Le but ? "Tous les matches vont compter", assure l'instance, qui estime pouvoir renforcer l'attractivité de son sport en transformant les fenêtres de test-matches internationaux d'été et d'automne en compétition officielle.

Quel format ?

Chacune des trois divisions serait séparée en deux conférences, l'une européenne, l'autre "monde".

La D1 européenne comprendrait, pour démarrer, les équipes du Tournoi des 6 Nations (Angleterre, Irlande, France, pays de Galles, Ecosse et Italie) tandis que la D1 monde inclurait les quatre nations du Rugby Championship (Nouvelle-Zélande, Australie, Afrique du Sud et Argentine) ainsi que les autres deux équipes les mieux placées du classement mondial (actuellement le Japon et les Fidji).

De février à novembre, chaque équipe jouerait une fois les onze autres "à domicile ou à l'extérieur", les deux premiers de chaque conférence disputant une phase finale (demi-finales puis finale).

Le dernier de chaque conférence disputerait, lui, un barrage d'accession-relégation face au premier de sa conférence de division inférieure (Europe vs Europe, Monde vs Monde).

Et les autres compétitions ?

Le projet de "Championnat des Nations" souhaitant prendre en compte les résultats du Tournoi des six nations, le format de celui-ci - fermé - se voit donc menacé par le système de promotion-relégation prévu par World Rugby. "Le format proposé incluant des compétitions qui ne sont pas disputées sous l'égide de World Rugby (Six nations et Rugby Championship), toutes les fédérations ne sont pas, actuellement, pour un système immédiat de promotion-relégation", explique la Fédération mondiale.

"Les pourparlers se poursuivent mais nous demeurons totalement pour un système de passerelles pour tous."

Pas question en revanche de toucher à la Coupe du monde, promet World Rugby. Cette nouvelle Ligue mondiale ne serait, en effet, pas disputée en année de Coupe du monde (2023, 2027...) et sous un format raccourci, sans système de promotions et relégations, les années de tournée des Lions britanniques et irlandais (2025, 2029...).

"Le Tournoi des 6 Nations, le Rugby Championship et la tournée des Lions britanniques et irlandais seront conservés et protégés comme des joyaux dans le calendrier", rassure la Fédération internationale.

Tous les détails du projet provisoire de Championnat des Nations - enjeux, avantages et perspectives - à découvrir ici ⬇️⬇️⬇️⬇️

? https://t.co/eb1bwa5OGC

— World Rugby FR ?? (@WorldRugby_FR) March 6, 2019

Quelles critiques ?

Avant la révélation de son grand plan, World Rugby s'était retrouvé face à une levée de boucliers. L'ancien sélectionneur des All Blacks Graham Henry avait ainsi prévenu que le projet allait "tuer la Coupe du monde". "Vous allez avoir une sorte de mini-Mondial tous les deux ans, les gens vont arrêter de s'y intéresser", avait-il prédit.

Même son de cloche du côté des joueurs. L'Association internationale des joueurs (International Rugby Players, IRP), par la voix de son président Jonathan Sexton, était également montée au créneau, évoquant un projet "déconnecté de la réalité et montrant le peu de compréhension des sollicitations physiques que cela induit".

Le Pacific Rugby Players Welfare (PRPW), qui représente les joueurs des Fidji, Tonga ou Samoa, a appelé au boycott de la Coupe du Monde 2019 pour protester contre le projet, dont ces archipels pourraient être exclus.

La Ligue nationale de rugby (LNR), qui préside le Top 14 en France, s'est elle inquiétée de l'alourdissement du calendrier, se plaignant par ailleurs de ne pas avoir été consultée.

Quelles réponses ?

"Le bien-être des joueurs est fondamental pour notre sport", a assuré World Rugby. "Dans le cadre de la proposition initiale, les joueurs joueraient un maximum de 13 matches si leur équipe atteint la finale, contrairement à une moyenne de 12 à 14 test-matches actuellement. La plupart des équipes disputeraient 11 matches."

L'instance a ajouté vouloir établir "le meilleur environnement possible et les meilleures opportunités pour les joueurs", tout en offrant "une chance aux nations émergentes de s'asseoir à la table des meilleurs".

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?