Amlin Cup: Quel intérêt pour les clubs français ?

Par Rugbyrama
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Le Challenge européen, deuxième des compétitions continentales, souffre de la désaffection des grands clubs, en particulier les Français qui y voient un intérêt sportif et financier très limité, qui plus est face à un Top 14 resserré

Le Challenge européen, deuxième des compétitions continentales, souffre de la désaffection des grands clubs, en particulier les Français qui y voient un intérêt sportif et financier très limité, qui plus est face à un Top 14 resserré. Dans un contexte explosif - clubs français et anglais ont déclaré qu'ils quittaient le giron de l'ERC, organisatrice des compétitions européennes - le Challenge cristallise les reproches. Outre son manque d'attractivité économique, est souvent stigmatisée sa formule étendue qui permet à des formations de seconde zone d'y participer. Parmi les Français, les sept ou huit clubs du Top 14 non qualifiés pour la "grande" Coupe d'Europe sont ainsi tenus de s'y présenter, promus y compris.

A l'unisson, les dirigeants évoquent "dans le meilleur des cas, une opération (financière) blanche", à l'image de Philippe Ruggieri, président du directoire de l'Aviron bayonnais, engagé cette année dans la poule 4 avec Grenoble, Viadana et les London Wasps. "Ce n'est pas une opération rentable, ce ne sont pas des matches qui attirent la grande foule", abonde le président de Bordeaux-Bègles, Laurent Marti. Au titre de la saison 2012-2013, les sept clubs français engagés en Challenge européen se sont partagés 4,1 millions d'euros, reversés par la Ligue nationale de rugby. Le mieux loti étant bien évidemment le Stade français avec 702.200 euros dont 150.000 euros de bonus pour avoir atteint la finale.

"Rehausser la qualité"

Chaque club s'est vu attribuer une part fixe de 473.000 euros, auxquels s'ajoutent des dédommagements pour couvrir les voyages, parfois un peu baroques lorsqu'ils mènent en Italie, en Espagne ou en Roumanie. Pour les phases de poules, Agen, l'Aviron bayonnais et Perpignan ont reçu chacun 108.000 euros, Bordeaux-Bègles, Grenoble, le Stade français et Mont-de-Marsan 79.200 euros. "Financièrement, on pourrait se passer du Challenge européen", admet volontiers Fabrice Landreau, l'entraîneur de Grenoble. "C'est un petit plus pour les équipes qui le disputent, mais ça ne bouscule pas les budgets".

Le format de la compétition est aussi sur le grill: Anglais et Français demandent à ce que la Coupe d'Europe soit réduite de 24 à 20 clubs et que les quatre évincés, issus de la Ligue celtique, rejoignent le Challenge pour en relever le niveau. Au détriment probable des invités roumains, espagnols ou encore portugais, ainsi que d'un ou deux clubs italiens. "L'idée, dans notre réflexion collégiale des présidents, est de rehausser la qualité du Challenge, avance Jean-Jacques Bertrand, aux commandes de Brive. Notre volonté est de mettre beaucoup plus de méritocratie dans l'accès à cette compétition." Est aussi contesté le reversement au niveau des quarts de finales de trois clubs issus de la Coupe d'Europe. Ceux-ci renversent souvent la donne, à l'image du Leinster, vainqueur en mai dernier.

Laboratoire ou Fardeau

Rare mérite concédé à l'épreuve: l'opportunité fournie de tester certains joueurs. "Ce n'est pas un fardeau: jusqu'à présent, on s'en est servi de laboratoire pour faire jouer nos espoirs ou les mecs qui avaient besoin d'un peu de temps de jeu", souligne ainsi Laurent Marti, affirmant revoir ses ambitions à la hausse cette année. Fabrice Landreau évoque pour les Grenoblois "un bol d'oxygène" avec cette compétition qui permet "d'échanger avec d'autres cultures". Tout en concédant qu'il est "compliqué de s'engager sur les deux tableaux", championnat et coupe d'Europe, notamment pour les équipes promues, car "il n'y a plus de coupure" pour les joueurs.

Pour Bayonne et Biarritz, en difficulté en Top 14, la tentation de l'impasse totale est grande, même si, comme le rappelle Fabrice Landreau, "l'ERC reste très vigilante sur les compositions d'équipes". "Oui, oui, on veut le jouer", souffle ainsi l'entraîneur de Bayonne, Christian Lanta, sans réelle conviction. Du côté du BO qui a d'entrée un déplacement chez les Anglais de Sale à négocier, cela pourrait virer au casse-tête tant l'équipe souffre de problèmes d'effectif. Les habituels titulaires risquent ainsi d'être sollicités. "On avait prévu de faire tourner et on ne pourra pas", se lamente ainsi le manager Laurent Rodriguez. On va tirer sur la couenne de ces joueurs-là alors que le championnat va reprendre deux matches après." Là où se trouve la véritable priorité.

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