L’antisèche : le rythme du Lou a fait exploser Toulon

  • Challenge Cup - Léo Berdeu (Lyon)
    Challenge Cup - Léo Berdeu (Lyon)
  • Challenge Cup - Aymeric Luc, arrière de Toulon en finale contre Lyon
    Challenge Cup - Aymeric Luc, arrière de Toulon en finale contre Lyon
  • Challenge Cup - Baptiste Couilloud (Lyon)
    Challenge Cup - Baptiste Couilloud (Lyon)
Publié le Mis à jour
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CHALLENGE CUP - Les joueurs du Lou sont devenus la première équipe masculine championne d’Europe de l’histoire de la capitale des Gaules (30-12), imposant leur tempo effréné à des Toulonnais physiquement émoussés par leur démoniaque enchaînement de rencontres.

Le match : la fraîcheur était rhodanienne

Si la fatigue ne semblait pas avoir encore touché les joueurs toulonnais après leur enchaînement titanesque de 18 matchs, leur état de forme a semblé dans un premier temps les rattraper. Auteurs d’une entame poussive, les hommes de Franck Azéma ont semblé souffrir sous l’intensité imposée par les Rhodaniens, ainsi qu’en ont attesté la sortie précoce de Villière (30e) ou les réguliers appels au soigneur par Etzebeth. Dans cette mesure, le fait de voir le RCT pointer avec seulement 3 points de retard à la pause tenait du miracle (10-7), au vu des trois essais refusés aux Lyonnais (lire ci-dessous). Une impression rapidement confirmée après la pause, les Varois sombrant finalement face au gros rythme imposé par les Lyonnais, enfin récompensé dès le début de la deuxième période. Rapidement nanti de 20 points d’avance, le Lou put ainsi gérer la fin de match à sa guise à la grâce d’une défense épatante sur sa ligne, que seul un essai bien anecdotique de Kolbe à la 74e parvint à faire céder.

Le tournant : Luc, la main baladeuse

Alors que les Varois pouvaient estimer s’en être tirés à bon compte en regagnant les vestiaires à une portée de pénalité, c’est finalement au tout début de la deuxième mi-temps qu’ils craquèrent. Déjà proches du point de rupture sur deux surnombres vendangés par Berdeu puis Taofifenua, c’est le troisième qui fut fatal, Sobela parvenant à libérer Arnold pour jouer un deux contre un d’école sur l’arrière toulonnais Aymeric Luc. A quinze mètres de sa ligne, sans la moindre couverture, l’ancien Bayonnais commettait l’irréparable, avec un en-avant volontaire devant Niniashvili logiquement sanctionné d’un essai de pénalité (45e) et d'un carton jaune par M. Pearce. L’élément déclencheur du calvaire toulonnais, quand bien même il n’en fut pas la cause profonde...

Challenge Cup - Aymeric Luc, arrière de Toulon en finale contre Lyon
Challenge Cup - Aymeric Luc, arrière de Toulon en finale contre Lyon

L’action : Barassi, au bout du contre

C’est dans la foulée de l’essai de pénalité que les Lyonnais firent sauter la banque. À la réception du renvoi de Carbonel, à 15 contre 14, les coéquipiers de Couilloud choisirent logiquement d’emballer le rythme depuis leur propre camp. Une initiative de grande envergure à laquelle Tuisova donna un déclic en bout de ligne, raffûtant Paia’aua pour remettre à l’intérieur à son ouvreur Léo Berdeu. Trente mètres de course plus loin, ce dernier adressait une merveille de coup de pied de recentrage dans le champ profond déserté par Luc, à destination de son centre Pierre-Louis Barassi. Le futur Toulousain parvenait ainsi à se saisir de la balle au rebond pour conclure sans opposition ce magnifique raid de 60 mètres. De très loin, le plus beau mouvement de la partie.

Le joueur : Couilloud a remporté la guerre des Baptiste

Au-delà de l’enjeu purement collectif, il était aussi évidemment question de duels sur fond d’équipe de France. Celui qui opposait les Baptiste Couilloud et Serin en faisait évidemment partie, avec en filigrane la prochaine tournée au Japon. Et force est de constater que les deux hommes se sont d’abord rendus coup pour coup sur la pelouse du Vélodrome, à l’image de la petite faute commise par le Lyonnais sur son vis-à-vis à la 35e. Auteur d’un essai refusé dès la 1e minute, puis d’un autre au soutien d’une interception de Taufua, Couilloud a ainsi tiré le premier, rapidement imité par Serin dans a continuité d’une énorme charge d’Ollivon, à la conclusion qu’il avait lui-même initiée.

Challenge Cup - Baptiste Couilloud (Lyon)
Challenge Cup - Baptiste Couilloud (Lyon)

Un mano à mano qui toucha son pinacle à la 40e, lorsqu’un ballon conservé au sol par le Toulonnais après une nouvelle tentative au ras fut transformé en pénalité rapidement jouée par Couilloud, conclue 50 mètres plus loin par un essai finalement refusé à Niniashvili pour un bout d’orteil en ballon mort… Un coup pour rien ? Pas vraiment, le rythme imposé en seconde période par Couilloud pesant très lourd dans la victoire des siens, obtenue à l’usure face à des Toulonnais usés par leur enchaînement démoniaque de match. Ce à quoi même un joueur de la trempe de Serin ne pouvait pas pas grand-chose...

La question : Toulon s’en remettra-t-il ?

Cette quatrième défaite du RCT en finale de Challenge Cup, disputée devant une foule record de 51431 spectateurs pour la plupart venue du Var, va-t-elle sonner le glas de la saison des Toulonnais ? Difficile à dire, même si la métaphore du lièvre et de la tortue peut sembler de mise pour qualifier cet exercice 2021-2022… En effet, les 30 points concédés au Vélodrome s’annoncent une immense déception à digérer pour les hommes de Franck Azéma, annoncés largement favoris, et qui pourraient finalement bien perdre tous les bénéfices de leur incroyable remontada lors de la dernière journée du Top 14. Un risque malheureusement plus prégnant que jamais la semaine prochaine, sur la pelouse synthétique de l’Arena...

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