Reggiardo : "Il faut rester humble"

Par Rugbyrama
  • Mauricio Reggiardo (Agen)
    Mauricio Reggiardo (Agen)
  • Mauricio Reggiardo, le coach d'Agen
    Mauricio Reggiardo, le coach d'Agen
  • Quentin Béthune avec Agen, en Pro D2 (2016-17)
    Quentin Béthune avec Agen, en Pro D2 (2016-17)
  • Florian Denos - Agen
    Florian Denos - Agen
  • Marc Barthomeuf (Agen) - 2017
    Marc Barthomeuf (Agen) - 2017
Publié le Mis à jour
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Alors qu'Agen se déplace samedi à Parme pour affronter les Zebre lors de la dernière journée de poules de Challenge Cup et affrontera Lyon dans un peu plus de dix jours en Top 14, l'occasion était donnée lundi à Armandie de dresser un premier bilan sur l'exercice 2017-2018 des Lot-et-Garonnais. L'entraîneur des avants du SUALG, l'Argentin Mauricio Reggiardo fait le point à mi-saison.

Rugbyrama : Quel bilan faites-vous de cette première partie de saison ?

Mauricio Reggiardo : Les sept premiers matchs de Top 14 ont été pour nous un apprentissage. Il a fallu s'adapter à cette division. Il faut le reconnaître : nous avons eu du match à gérer ce premier bloc de sept matchs. La deuxième partie a été notamment plus réussie que la première partie. Il nous a fallu du temps pour mettre notre jeu en place et exister à l'extérieur. À la maison, les quatre victoires que nous avons enchaîné face à Toulon, le Stade français, Brive et Castres sont importantes. Nous avons été capables de sortir de très bons matchs. Nous avons pris le droit d'être en Top 14 et nous montrons que nous pouvons exister. Aujourd'hui nous sommes en train de nous faire respecter. J'ai envie que nous soyons respecté jusqu'à la 26ème journée et que les autres équipes se disent qu'elles vont nous rejouer la saison prochaine.

Est-ce qu'un déclic s'est opéré lors du succès le 4 novembre face à Toulon (26-24) dans un match au couteau ? Est ce que vous avez pris ce soir-là conscience de votre potentiel ?

M.R. : La défaite face à Lyon (6-25, N.D.L.R) à Armandie le 7 octobre nous avait montré à quel niveau il fallait bosser. Nous avions déjà une petite idée mais cela nous a confirmé dans quel sens nous devions aller et travailler. Ce match nous a fait remettre en question sur beaucoup de choses. Aujourd'hui si nous rivalisons dans certains domaines en Top 14 comme sur la vitesse, c'est parce que ce jour-là nous n'avions pas rivalisé.

Mauricio Reggiardo, le coach d'Agen
Mauricio Reggiardo, le coach d'Agen

Quels sont selon vous les points forts du SUALG sur ces quinze premières journées ?

M.R. : Il n'y a pas je crois de gros points forts mais il n'y a pas non plus de gros points faibles. Si nous nous en référons aux statistiques, nous sommes la deuxième équipe en terme de possession de ballon en Top 14. Nous avons gagné 97 % des rucks offensifs que nous avons disputé. Nous sommes capables de conserver le ballon. Nous avons la dixième défense du championnat et notre taux de réussite au plaquage est intéressant, avec 89 %, c'est le plus performant du championnat. Si nous revenons en arrière avec les saisons précédentes connues en Top 14, lors de la saison 2015-2016 notamment Agen avait la quatorzième défense et la huitième attaque. L'an dernier, nous avons fait la montée avec la septième défense du Pro D2. L'ADN d'Agen c'est l'attaque mais la défense n'était pas un point fort. Cette année, nous sommes plus équilibrés dans notre manière de proposer des choses avec, et sans le ballon. C'est un point positif. Tout comme la discipline.

Le point négatif serait que nous jouons beaucoup et que nous perdons beaucoup de ballons. Il faut améliorer cela.

L'intégration des joueurs issus du centre de formation est également une bonne surprise...

M.R. : C'est une bonne chose pour le grand public, pour nous c'est une obligation. C'est la validation d'un projet de transversalité. Aujourd'hui, ces jeunes joueurs, les Béthune, Marchois, Miquel, Hériteau, Fouyssac et d'autres jouent. Ces jeunes-là existent. Dans notre fonctionnement avec Stéphane Prosper nous récompensons leurs performances s'ils sont bons. Aujourd'hui lorsqu'on affronte Agen, on affronte tout un club. C'est notre force. Sur les 45 joueurs utilisés depuis le début de saison en Top 14, 23 sont issus de la formation agenaise. Ce chiffre monte à 33 si nous incluons le Challenge Cup où 57 joueurs ont été utilisés. Dans le rugby professionnel, aujourd'hui c'est compliqué de parler d'un amour pour le maillot car les joueurs changent beaucoup de club. Mais quand vous avez dans votre effectif, les 50 % de joueurs qui sont issus de votre formation, il y a de l'amour pour le maillot. Je crois que nous le retrouvons dans notre façon de jouer au rugby.

Quentin Béthune avec Agen, en Pro D2 (2016-17)
Quentin Béthune avec Agen, en Pro D2 (2016-17)

Cela se fait ressentir également avec plusieurs joueurs qui ont pris le brassard de capitaine depuis le début de saison, dont dernièrement Quentin Béthune face à Castres. Comment expliquez-vous ce choix ?

M.R. : Tout d'abord, il y a un capitaine fixe qui est Antoine Erbani et un vice-capitaine qui est Florian Denos. Nous avons des leaders de groupe et des leaders de vie. Cela se décide aussi en fonction des performances. Je ne crois pas qu'un joueur puisse faire 26 matchs de haut-niveau dans l'année au meilleur de sa forme. Il faut composer avec la meilleure équipe du moment et décider du capitaine qui correspondra à cette équipe et aussi à l'adversaire. C'est pour cela que nous avons mis Antoine Miquel, Quentin Béthune, Akapusi Qera, Corentin Braendlin en Challenge Cup, Ricky Januarie. Ce sont tous des leaders , ils ont leur mot à dire.

Florian Denos - Agen
Florian Denos - Agen

Est-ce que vous comptez recruter de nouveaux joueurs d'ici la fin de la saison ?

M.R. : Il n'y aura pas de recrutement car nous sommes très contents des joueurs que nous avons, ça il faut le dire. C'est une fierté. Opeti Fonua est arrivé en tant que joueur supplémentaire en décembre et nous allons conserver notre talonneur Paula Ngauamo qui était joker médical de Marc Barthomeuf. Ce dernier a repris la compétition mais Paula va se voir proposer un contrat de joueur supplémentaire aussi. Nous n'avons pas de gros blessés donc l'objectif c'est de continuer avec cette image forte de groupe que nous avons.

Marc Barthomeuf (Agen) - 2017
Marc Barthomeuf (Agen) - 2017

Vous n'avez pas encore réussi à vous imposer hors de vos bases, est-ce que c'est l'autre objectif ?

M.R. : Je crois que nous sommes prêts à aller chercher un résultat à l'extérieur. Nous ne sommes pas passés loin à Clermont, à Bordeaux, à Castres, c'est ce qui nous manque aujourd'hui. L'équipe a souvent été frustrée et il faut se dire que dans la frustation, tu grandis aussi. Je sais très bien que nous ne commettrons pas les mêmes erreurs que par le passé.

Est-ce que vous visez plus haut que la 12ème place qui vous maintiendrait en Top 14 ?

M.R. : La 12ème place équivaut pour nous à être champion de France comme le dit Stéphane Prosper. La 10ème place ce serait être champion d'Europe (sourires). Soyons clairs, être antépénultième, ça nous conviendrait très bien. Si nous pouvons le faire à la 25ème journée, et aller visiter la U Arena tranquillement lors de la dernière journée, ce sera encore mieux. Il faut rester humbles. Il ne faut pas oublier que des équipes de Top 14 nous ont donné mort avant même que le championnat commence. Peut-être qu'elles se sont trompées mais c'est à nous de conserver cette dynamique actuelle.

Propos recueillis par Enzo Diaz

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