Michel Sitjar est parti

Par Jérôme PREVOT
  • Michel Sitjar
    Michel Sitjar
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CARNET NOIR – L’ancien troisième ligne d’Agen est mort brutalement. Son talent aurait mérité plus de sélections, mais il a marqué toute une génération.

Michel Sitjar a choisi de partir, volontairement. Un épilogue tragique qui correspond finalement assez bien à la trajectoire de ce troisième ligne des années 60. Il jouait dans une équipe d’Agen triomphante et il était un flanker voltigeur, une préfiguration du style d’Olivier Magne avec, pour l’époque, un pouvoir de pénétration en plus.

Il avait par exemple apporté un peu de grâce à la violente finale 1 966 face à Dax. En 1962 et en 1965 aussi, il avait été décisif. Michel Sitjar nous a vraiment marqués car il n’avait pas eu beaucoup de sélections, moins que son talent méritait (13 capes). Mais son souvenir était très vivace dans les mémoires de ceux qui l’avaient vu jouer. Ah Sitjar…. Rien que ce nom qui claquait nous interpellait. Il sonnait slave, il venait en fait des Baléares. C’était un trésor semi-caché du rugby français qu’il avait quitté à 28 ans pour rallier le Treize Catalan. Il reviendrait à quinze, à Valence d’Agen ensuite.

Son caractère était fort et entier, il n’était pas facile à gérer pour ses dirigeants qui faisaient tout pour lui faciliter la tâche. Sa personnalité rebelle correspondait bien au rugby de cette époque, amateur et approximatif. Mais pour le public agenais, c’était un astre brillant.

Après sa carrière, il s’était pris de passion pour la poésie, au point d’écrire des recueils. Il écrivait aussi aux journalistes pour exprimer sa nostalgie du rugby d’antan et son aversion du rugby professionnel. Il a rejoint les nuages qu’il aimait évoquer dans ses compositions. Citons un extrait : "Je voudrais qu’un nuage s’arrête à ma porte et me laisse le temps de s’enfuir avec lui…."

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