Carnet noir - Ancien troisième ligne du XV de France, Jean Carrère nous a quittés

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CARNET NOIR - L’ancien troisième ligne du XV de France Jean Carrère était l’un des plus anciens internationaux encore vivants. Il fut aussi le mentor de Jo Maso à Toulon, Perpignan et Narbonne. Il nous a quittés à l'âge de 92 ans.

Jean Carrère nous a quittés. À 92 ans, il était l’un des plus anciens internationaux vivants, il est parti brusquement, apparemment sans souffrance. Ce Catalan de naissance avait été un magnifique troisième ligne, huit fois international entre 1956 et 1960. Il aurait mérité d’avoir davantage de sélections, mais il avait renoncé de lui-même au maillot bleu.

Il était monté tôt à Paris pour devenir professeur d’éducation physique, et il avait débuté en première division sous les couleurs du PUC, puis avec son premier poste d’enseignant, à Thiers, il avait opté pour Vichy, puis pour Toulon, un club qui l’avait toujours fait rêver. C’est là qu’il avait vu débuter un petit jeune nommé André Herrero. À la fin de sa carrière, il était revenu dans son pays natal pour devenir entraîneur-joueur de l’Usap.

Jean Carrère fut ensuite le coach de Narbonne qu’il mena jusqu’à la finale célèbre de 1974, perdue de peu face à Béziers. Il gagna aussi deux Du Manoir avec le club au maillot orange. Sa carrière fut liée à celle de Jo Maso, qu’il dirigea pendant l’essentiel de sa carrière à Perpignan, Toulon et Narbonne. C’est d’ailleurs Jo Maso qui nous a appris la triste nouvelle. "Je suis en pleurs, il était extraordinaire" nous a-t-il soufflé. Entraîneur champion avec Toulon en 1992, Jean-Claude Ballatore ajoute : "C’était le plus grand technicien que j’ai connu."

Georges Coste, un autre de ses disciples, va dans ce sens, la voix brisée : "C’était une figure, il était irremplaçable. Les mots me manquent, je suis très ému. J’ai appris la nouvelle à midi, il faisait le tour d’un lac avec des amis. Et il est parti comme ça."

Jean Carrère avait d’autres cordes à son arc puisqu’il fut ensuite maire d’Argelès sur Mer, et conseiller régional du Languedoc-Roussillon . Il y entreprit de grands travaux tels que le port, ou le lycée. Il fut aussi témoin de la bonne santé du club local, l’Etoile Sportive Argelèsienne qui aurait dû monter en première division en 1996 (avec Thomas Lièvremont).

Mais Jean Carrère, qui tenait les cordons de la bourse, préféra dire stop, le rugby nouvellement professionnel avait trop changé. Le club ne pouvait pas évoluer dans cette nouvelle élite. Son choix était paradoxal eu égard à son passé. Une anecdote tragi-comique lui collait à la peau, en pleine tournée en Argentine, un patron de boîte de nuit irascible avait perdu son sang-froid face aux Bleus venus s’amuser dans son établissement. Il avait sorti un pistolet et tiré. Jean Carrère avait pris la balle dans le pied. Mais sans trop de séquelles, l’âge avancé de son départ le prouve.

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