Bilan : Biarritz

TOUR D’HORIZON :

Une saison à double-visage. Irréguliers et décevants en championnat, les Basques sont parvenus à tirer leur épingle du jeu en Coupe d’Europe pour atteindre la finale de la compétition (perdue contre Toulouse). Sur la scène nationale, les Biarrots ont surtout manqué de constance. Capables de s’imposer à Clermont et à Brive, ou de dominer confortablement sur leur pelouse Toulouse, Perpignan ou Toulon, ils se sont également inclinés à domicile contre Castres, le Racing et Clermont. Trop pour espérer se qualifier pour les phases finales. Cela fait d’ailleurs trois année d’affilée que le BOPB est absent de ce rendez-vous. Sur le plan du jeu, si Biarritz a une nouvelle fois été performant en conquête, l’équipe a certainement manqué de fluidité derrière.

LE TOP : Le parcours en H Cup

Ce fut la bouffée d’air des joueurs basques. Longtemps englués dans le ventre mou du Top 14, les Biarrots ont réalisé un remarquable parcours sur la scène européenne. Cinq victoires sur six rencontres en phase de poule et une première place du groupe à la clé qui a permis au BOPB d’accueillir son quart et sa demi-finale au stade Anoeta, de Saint-Sébastien. Et lors de ces deux rendez-vous, les coéquipiers de Jérôme Thion se sont permis le luxe de faire chuter les Ospreys, puis le Munster. Alors, même si le BOPB s’est incliné de deux points (19-21) en finale au Stade de France contre Toulouse, il a prouvé qu’il pouvait jouer les premiers rôles sur le plan continental.

LE FLOP : Les absences des cadres

C’est loin d’être une nouveauté : le BOPB est particulièrement dépendant de la performance de ses cadres. Et cela s’est encore vérifié. Presque tous les joueurs majeurs de l’effectif ont raté certaines périodes, ce qui a été préjudiciable pour le club basque. Pendant les tests de l’automne, les internationaux (Barcella, Traille et Harinordoquy) étaient retenus en équipe de France et Biarritz traversait une mauvaise passe. Surtout, en début d’année 2010, les blessures conjuguées de Barcella, Yachvili et Traille se sont faites durement ressentir. Sans oublier la sélection d’Harinordoquy pour le Tournoi des 6 Nations. Ainsi, entre le 9 janvier et le 12 mars, les Basques ont perdu quatre de leurs cinq matchs et plongé de la 6e à la 9e place. Une faillite fatale, à la même période que l’an passé, pour la qualification pour les phases finales. Enfin, et si Damien Traille avait été opérationnel pour la finale de H Cup ?

MEILLEUR JOUEUR : Damien Traille

Le métronome, le régulateur, la force tranquille, le leader incontestable des lignes arrières… Damien Traille a tutoyé les sommets à titre individuel, même quand son équipe vacillait. A 30 ans, il semble être à son meilleur niveau. Physique et puissant, le centre international, qui peut aussi évoluer à l’arrière ou à l’ouverture, a également démontré qu’il possédait un sens tactique prononcé, une passe soignée et une longueur de jeu au pied précieuse pour son équipe. Sans oublier ses drops décisifs en phases finales de Coupe d’Europe. Son influence sur le jeu biarrot est telle que ses absences – en automne pendant les tests de l’équipe de France et en fin de saison en raison d’une blessure à l’avant-bras – s’en sont ressenties sur les résultats du BOPB.

REVELATION : Wenceslas Lauret

C’est incontestablement la très bonne surprise de la saison biarrote. Alors qu’il n’a débuté dans le monde professionnel que l’an passé, le jeune troisième ligne du BOPB (21 ans) a réussi à s’imposer dans l’équipe basque malgré une forte concurrence à son poste. Il a ainsi profité des blessures pour se rendre indispensable aux yeux de ses entraîneurs. Titularisé en quart, en demie et en finale de la H Cup, il a été un acteur majeur du parcours européen des siens. S’il doit encore progresser sur le plan offensif, il est déjà considéré comme un redoutable défenseur, à l’image de son idole et illustre aîné : Serge Betsen. Ses remarquables performances ont été récompensées par sa première convocation dans le groupe de l’équipe de France, pour la tournée estivale.

L'AVENIR :

Effectif stable, staff identique… La continuité est le mot d’ordre à Biarritz, où uniquement deux joueurs ont signé dont l’expérimenté pilier international du Stade français Sylvain Marconnet. Le seul départ conséquent à noter est celui de l’ancien treiziste Karlmichael Hunt, performant au centre ou à l’ouverture cette saison. Mais les dirigeants sont parvenus à pérenniser les contrats des leaders basques (Barcella, Harinordoquy, Peyrelongue, Traille ou Thion) et le club s’appuiera donc sur ses joueurs cadres pour s’immiscer à nouveau parmi les ténors du Top 14. Car si les Basques entendent rééditer leur parcours en Coupe d’Europe, l’autre objectif sera bien sûr de retrouver les phases finales du championnat. Pour cela, les hommes du manager Laurent Rodriguez devront se montrer plus réguliers sur l’ensemble de l’exercice.

LES CHIFFRES CLES :

Classement final : 7e
Classement attaque : 9e (471 points)
Classement défense : 5e (442 points)
Meilleur réalisateur : Dimitri Yachvili (150 points)
Meilleur marqueur : Takudzwa Ngwenya (7 essais)