Baky écrit : "Soutenons les nôtres, respectons les autres"

Par Rugbyrama
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BAKY ÉCRIT - Tout jeune retraité, Bakary Meité profite de sa liberté retrouvée pour intégrer l’équipe des chroniqueurs Midi Olympique. L’ancien troisième ligne a tout connu du rugby, d’abord amateur et finalement professionnel. Pour Rugbyrama, l’ancien international ivoirien va désormais s’attacher à poser un regard libre, décalé et forcément engagé sur l’actualité du rugby. Welcome "Baky".

Retiré des terrains depuis quelques mois maintenant, j’expérimente le statut de supporter. Redevenu un fervent du Stade Français à plein temps (je garde aussi un œil attentif sur les résultats de Carcassonne et Béziers), je regarde les matchs avec une pincée de mauvaise foi et beaucoup de chauvinisme.

Les événements qui se sont déroulés à Perpignan et Brive notamment, m’ont amené à cette réflexion : qu’est-ce qu’un bon supporter ?

La question se pose. Bien qu’en dépassionnant les débats, je doute qu’on puisse trouver une réponse claire et définitive. Stade Aimé-Giral à Perpignan. L’un des publics les plus chauds auquel j’ai eu à faire face. Il est aussi ardent pour ses protégés qu’impitoyable avec l’adversaire. Chez eux, la bronca est culturelle. Les opposants doivent vivre un enfer pendant les 80 minutes de présence sur le pré. Ils anticipent même, parfois : la sortie pour l’échauffement peut être très bruyante quand vous portez la tunique biterroise. C’est de bonne guerre. Raoul-Barriere est une terre inhospitalière quand on est Pyrénalien…

D’aucuns s’en offusquent en estimant que c’est un manque de respect envers les concurrents. Quand pour certains persifleurs catalans c’est tout simplement l’inverse : on témoigne le respect à l’égard du combattant. Ils s’estiment alors bons supporters. Comment les départager, dès lors ? T’as le mauvais supporter, il voit un adversaire, ben il siffle ! Et t’as le bon supporter, il voit un adversaire, ben… il siffle !

Ngani Laumape, le centre parisien, a d’ailleurs salué la ferveur des Catalans tout au long du match alors que les insultes et les huées s’abattaient sur lui et ses partenaires. Ironie ?

À titre personnel, j’ai toujours aimé jouer devant un public hostile. Cela m’aidait à me transcender sur le terrain.

Il va sans dire que ces lazzis doivent être respectueux de la loi. Qu’on ne saurait tolérer les insultes à caractère raciste ou homophobe. Que ce soit contre l'ennemi ou l’arbitre. L’histoire récente nous a montré que les stades de rugby n’y étaient pas hermétiques et que ce n’était pas l’apanage du public du football.

Autre stade, autre histoire : Amédée-Domenech. Une partie du public a pris en grippe Jules Plisson, l’ouvreur de l’équipe visiteuse. En le huant d’abord, lors de ses tentatives de coups de pied face aux perches, et en scandant son nom ensuite. De façon ironique. Ultime étape dans le chambrage.

Après leurs quolibets à l’endroit de Plisson, les supporteurs coujoux rentrèrent bredouilles avec comme maigre consolation, le sentiment d’avoir décontenancé le joueur de l’équipe adverse et un maigre point de bonus défensif. Mais l’international français a le cuir solide. Courtney Lawes peut en témoigner. Et c’est bien lui et ses coéquipiers qui sont repartis avec les 4 points de la victoire.

On peut décemment s’interroger sur l’efficacité de cette manœuvre, quand bien même la victoire eut été au bout pour les Brivistes. De plus, cela tranche tellement avec l’attitude de deux acteurs majeurs du CAB. Et pas des moindre : Saïd Hireche, le capitaine courage qu’on ne présente plus et Simon Gillham, le président.

Le premier s’est tout bonnement dénoncé auprès de l’arbitre pour une faute cynique qu’il avait commise. Résultat : carton jaune pour lui et un essai encaissé par son équipe pendant l’infériorité numérique. Vous avez dit la classe ?

Son président ne resta pas en reste puisqu’après le match, il présenta ses excuses à Jules Plisson en se désolidarisant de ces supporters chambreurs avec une formule toute trouvée : soutenons les nôtres, respectons les autres. A real gentlemen…

En bref

- 150 matchs pour Antoine Tichit au Castres Olympique. Respect.

- Je l’ai croisé en vacances par hasard, lors d’un match de hockey sur glace à Stockholm.

- Sa ressemblance avec Mr Indestructible est indéniable.

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