Baky écrit - L’indispensable monsieur Jo

Par Rugbyrama
  • Baky écrit
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  • Jo Salas est debout le troisième en partant de la gauche. Et Claude Ruiz le 2ème accroupi en partant de la gauche.
    Jo Salas est debout le troisième en partant de la gauche. Et Claude Ruiz le 2ème accroupi en partant de la gauche.
  • Jo Salas en 2019
    Jo Salas en 2019
Publié le Mis à jour
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BAKY ÉCRIT - Tout jeune retraité, Bakary Meité profite de sa liberté retrouvée pour intégrer l’équipe des chroniqueurs Midi Olympique. L’ancien troisième ligne a tout connu du rugby, d’abord amateur et finalement professionnel. Pour Rugbyrama, L’ancien international ivoirien va désormais s’attacher à poser un regard libre, décalé et forcément engagé sur l’actualité du rugby. Welcome "Baky".

Vous connaissez Jo Salas? Mais si. Jo ! (Prononcez Jo pas Djo ) Il est là, tout le temps. A tous les entraînements.

Pour peu que vous soyez joueur, dirigeant ou supporter, vous connaissez forcément Jo. Car Jo Salas a le don d’ubiquité. Il est présent dans les 1922 clubs affiliés à la FFR. Du Top 14 à la 4e série en passant par la Fédérale 2.

Jo Salas, c’est le bénévole du club de Rugby Entente Cabardes. Une fusion entre Conques-Villemoustaussou (qui était déjà une fusion) et Pezens dans l’Aude. Jo est évidemment passé par différents postes au club. Il y a notamment joué jusqu’à ses 40 ans. Depuis, son âge a doublé. Aujourd’hui, il est responsable du matos.

Jo Salas est debout le troisième en partant de la gauche. Et Claude Ruiz le 2ème accroupi en partant de la gauche.
Jo Salas est debout le troisième en partant de la gauche. Et Claude Ruiz le 2ème accroupi en partant de la gauche.

C’est lui qui m’apporte tout ce dont j’ai besoin, moi l’apprenti-entraîneur. Les plots, les bidons d’eau, les chasubles, les boucliers. Tout ça est à la charge de Jo. Et quand je parle de charge, c’est vraiment parce que Jo tient à sa tâche. C’est lui qui descend le matériel, c’est lui qui ramasse les plots. C’est lui qui récupère les chasubles. C’est lui qui amène les maillots au pressing le lundi. C’est encore lui qui passe récupérer la commande à la pharmacie du village. Et si vous avez le malheur de lui proposer de l’aide, Jo vous fera comprendre que les joueurs jouent, les entraîneurs entraînent, les dirigeants dirigent et les bénévoles bénévolent.

Qu’il neige, qu’il vente ou qu’il pleuve, Jo est là. C’est clairement le plus assidu de nous tous. Sa vie de retraité d’une société de chauffagistes le lui permet, me direz-vous. Et puis, on va pas se mentir, s’il est aussi assidu, Jo, c’est aussi pour le jaune. Toutes les occasions sont bonnes pour faire l’apéro. Avec modération cela va sans dire.

Après chaque entraînement bihebdomadaire, il y a un repas d’organisé. Jo, c’est jamais le dernier. Ni à l’apéro, ni à table.

Cet ancien troisième ligne ferrailleur est resté fidèle au club, depuis plus de 50 ans. Ça vous classe un homme. Et quand ses jambes ne suivaient plus, sur le terrain, il s’est improvisé soigneur. Avec pour seul et unique diplôme médical une éponge et un seau d’eau.

Claude Ruiz. Trésorier du club. Ancien coéquipier et ami depuis 40 ans. Il en a fait les frais, un jour. Après une phalange déboîtée lors d’un match , il est passé entre les mains de "choche", le surnom de Jo au club. Choche pour le mot chose que Jo a du mal à prononcer. De cette histoire est resté un doigt toujours tordu et une belle anecdote. Choche a tiré sur le doigt. Mais ce dernier n’est jamais revenu droit.

Jo Salas en 2019
Jo Salas en 2019

Des anecdotes au club, Jo en a à la pelle. Notamment celle où il a osé s’attaquer sur le pré au grand Olivier Saisset. Une "boîte" comme on dit dans le jargon. Le monument de Béziers vacillera. Mais ça ne l’empêchera d’aller boire des coups avec Jo, le match fini. Lui qui avait été champion de France avec Jean Salas. Vous l’aurez compris, le frère de Jo.

Outre son extrême gentillesse, si Jo Salas vous semble si familier, c’est que parfois Jo s’appelle Bubulle, Jeannot, Viviane, Robert, Karim, Zezette… Attribuez lui le prénom ou le surnom que vous voudrez, il y en a forcément un dans votre club. Et à travers Jo Salas, je voulais rendre hommage à tous les bénévoles ou salariés qui œuvrent dans nos clubs, professionnels ou amateurs. Ces gens toujours de bonne volonté, essentiels au bon fonctionnement de l’association. Ces petites mains inconnues du grand public pour lesquelles les joueurs, ces grands assistés, ont une sympathie toute particulière. Ils sont les rouages discrets qui font tourner la grande roue de l’équipe 1. Ils ont la même envie, le même enthousiasme qu’ils soient auprès de joueurs professionnels ou à l’école de rugby.

A l’heure où les championnats amateurs redémarrent, j’ai une pensée pour ces femmes et ces hommes. Et à travers Jo Salas, raconter un peu de leur histoire.

Sinon en bref :

- J’ai participé au WateRugby sur invitation de Yann Delaigue et Cédric Desbrosses ce week-end. J’ai rencontré des monstres sacrés de notre sport. J’étais intimidé par certains, de peur même de leur dire bonjour. Et j’ai été surpris qu’ils me (re)connaissent.

- J’ai rencontré Fanny Horta. Vice championne olympique. Quelle carrière ! Chapeau bas madame.

- On m’a confondu avec Djibril Camara tout le week-end. A moins que ce ne soit avec Yacouba Camara.

- Ma mère, en vacances en Côte d’Ivoire, m’appelle régulièrement pour vérifier que je n'ai pas repris le rugby.

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