Baky écrit : l'accent brittish

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BAKY ÉCRIT - Toujours à l'affut de l'actualité, notre chroniqueur Bakary Meïté se penche cette fois sur le cas des Wasps, dont la mise sous contrôle judiciaire a été prononcée. Si les joueurs, dotés d'agents, n'ont pas tardé à trouver des points de chute et particulièrement en France, qu'adviendra-t-il du jardinier de la Ricoh Arena ?

Le couperet est tombé le 17 octobre dernier. Le club des Wasps, vieux de 155 ans, était mis sous administration. Dans le jargon financier, cela veut dire qu’une procédure d’insolvabilité a été entamée. Et que le club est placé sous contrôle judiciaire et protection des tribunaux britanniques.

Quand bien même la surprise avait été éventée, le choc n’en fut pas moindre. Une semaine auparavant, l’exécutif des Wasps avait pris la décision de déclarer forfait juste avant le match contre Exeter. Et de retirer l’équipe purement et simplement de la Premiership. Après la liquidation judiciaire de Worcester, c’est le deuxième club anglais à péricliter.

Au-delà du monument que représente les Wasps, ce n’est pas moins de 167 personnes qui se sont retrouvées licenciées sur le champ. Parmi ces dizaines de personnes plongées, sans crier gare, dans l’inconnu, les joueurs et le staff. Mais aussi des secrétaires, des soignants, des magasiniers, des jardiniers et bon nombre de métiers de l’ombre qui, je l’espère, retrouveront vite du travail. Mais qui n’ont pas la chance d’être représentés par un agent qui les aide à retrouver un point de chute.

Car j’imagine bien que les téléphones des agents anglais ont dû chauffer plus que d’accoutumé. D’autant que ces derniers sont mandatés par les joueurs, autrement dit liés contractuellement. Avec toutes les obligations que cela comporte.

Le vieil adage qui prétend que le malheur des uns ferait le bonheur des autres est brandi de l’autre côté de la Manche. La France et son championnat professionnel à double tiroir est devenu la destination favorite pour les "guêpes" qui souhaitaient prestement refouler la pelouse fraîchement tondue d’un stade de rugby. L’Eurostar et les vols EasyJet sont pris d’assaut par les joueurs de Coventry.

Une aubaine pour tous ces clubs qui n’en demandaient pas tant. Et qui vont pouvoir réajuster leur recrutement et rééquilibrer leurs effectifs avec des joueurs de qualité.

La quasi-impossibilité de toucher un international anglais pour un club français n’est plus d’actualité.

A ce jour, on en dénombre 10. 8 en Top 14 et 2 en Pro D2.

Cameron Dodson va découvrir Aurillac et sa truffade, quand dans le même temps Will Haydon-Wood débarque chez le promu massicois.

Les frères Willis se répartissent en amont et en aval de la Garonne. Bordeaux pour Tom, Toulouse pour Jack.

Direction le Béarn et Pau pour l’expérimenté demi de mêlée Dan Robson. Brad Shields et l’arrière Ali Crossdale ont rejoint la Catalogne et Aimé-Giral.

La capitale n’est pas en reste. Paolo Odogwu et Vincent Koch ont posé leur balluchon du côté de la porte d’Auteuil. Quant aux banlieusards, ils accueillent le colosse/rappeur Biyi Alo (Un petit tour sur YouTube achèvera de vous convaincre de la véracité de mon propos).

Le reste du contingent du club cher à Serge Betsen s’est répandu un peu partout sur la planète ovale. Pays de galles, Écosse, USA, Afrique du Sud, Italie, Irlande et Japon.

Le désarroi duquel les joueurs ont pu relativement rapidement s’échapper ne doit pas faire oublier le sort du jardinier de la Ricoh Arena. Lui ne pourra malheureusement pas venir monnayer ses talents du coté de Chaban-Delmas ou de Marcel-Michelin…

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