Baky écrit - "Ils étaient moins motivés mais ne le savaient pas eux-mêmes" : motivation, la question

Par Rugbyrama
  • Baky écrit
    Baky écrit
Publié le
Partager :

BAKY ÉCRIT - Quelques heures après le France-Italie inaugural, pour nos Bleus dans ce Tournoi des 6 nations 2022, notre chroniqueur Bakary Meite revient sur la question de la motivation du joueur. Avec une part consciente : l'enjeu. Et une part plus inconsciente, liée à tout un tas de paramètres.

Motivations, déf. : Raisons, intérêts, éléments qui poussent quelqu'un dans son action ; fait pour quelqu'un d'être motivé à agir.

Dimanche, la France a battu l’Italie pour son entrée dans le tournoi des 6 Nations. Une victoire somme toute confortable (37-10) face à de trop limités italiens.

Gabin Villière a vu triple et fait tranquillement gonfler ses statistiques en équipe de France.

Cinq points dans l’escarcelle et une place de co-leader partagée avec le futur adversaire de samedi, l’Irlande.

Nul doute que la motivation sera toute trouvée pour pouvoir distancer les Irlandais et ainsi occuper seul la tête du classement après deux journées. Et ainsi continuer sur le chemin d’un grand chelem qui nous fuit depuis 12 ans maintenant.

Nul doute ? Si aucun lecteur ne mettra en doute la motivation des joueurs samedi, au moment d’affronter les hommes en vert, la question a pourtant surgit avant même le coup de sifflet final, dimanche. Eu égard à la première mi-temps des Bleus au Stade de France, face à l'Italie.

Nous les avions quittés après une victoire éclatante contre les Blacks. Et si l’honnêteté me pousse à reconnaître que les Néo-Zélandais étaient plus qu’empruntés en novembre, la qualité du match des Français ne souffre d’aucune contestation.

Que s’est-il passé depuis ? Pourquoi les mêmes joueurs qui ont écœuré la Nouvelle-Zélande semblaient avoir autant de mal contre l’Italie ? On en revient à cette fichue motivation. La question mérite d’être posée. Elle anime les débats autour du sport depuis la nuit des temps. Cameron Woki a-t-il la même motivation face à Federico Ruzza que face à Brodie Retallick ? Selon que vous posiez la question au principal intéressé ou à un observateur de ce sport, la question passera de rhétorique à légitime.

Seulement voilà, le rugby est un sport de combat collectif, qui fait appel à des vertus qui vont bien au-delà de la simple motivation. Il faut se préparer en conséquence. Les Bleus sont arrivés à Saint-Denis motivés comme jamais. Il ne fallait surtout pas se louper pour le premier match du Tournoi. Pourtant, l’entame a semblé poussive. De l’aveu même de leur capitaine. Comment l’expliquer donc ? Alors que leur motivation n’est plus en question.

Oui mais attendez. Les plus exigeants d’entre nous ont un autre argument : ils étaient moins motivés mais ils ne le savaient pas eux-mêmes. Cette carence face aux Transalpins serait inconsciente. Les joueurs de Fabien Galthié seraient jugés moralement irresponsables de cette insuffisance de motivation pour ce match qui les a opposés à l’Italie. La présumé faiblesse de l’adversaire du jour a pris le pas sur l’importance de l’enjeu.

Penser ainsi serait nier purement et simplement la qualité de l’adversaire, quand bien même celui-ci serait intrinsèquement moins fort. Une sur-motivation de Negri et ses coéquipiers couplée à un inconscient incontrôlable, et vous obtenez un nivellement des valeurs. Il crée de la frustration chez le supporter qui souhaitait voir l’Italie se faire rosser de la première à la quatre-vingtième minute.

Oui mais non. Envisager la performance des Bleus en l’isolant de la globalité d’un match ne présente aucune pertinence dans l’analyse. La physionomie d’un match dépend de tellement de paramètres qu’elle ne saurait être réduite à la portion congrue, représentée ici par ce généreux fourre-tout qu’est la motivation du sportif.

L’adversaire, la météo, la forme physique, le terrain, la préparation, le stress, le matériel, le contexte… liste non exhaustive d’éléments qui peuvent venir étayer un raisonnement autour d’une performance.

Gageons que les Bleus sauront rectifier le tir samedi et que les choses rentreront dans l’ordre. Que la fessée infligée au pays de Galles par la bande à Sexton saura mettre en garde nos Bleus. Si tant est qu’ils en aient réellement besoin.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?