Baky écrit : histoires de trophées, trophées pour l’Histoire

Par Rugbyrama
  • Baky écrit
    Baky écrit
Publié le Mis à jour
Partager :

BAKY ÉCRIT - Dans cette nouvelle chronique, Bakary Meité nous délivre les petites histoires derrière les noms des différents trophées du rugby. Ces trophées, que se disputent les équipes nationales lors d'oppositions récurrentes, ou encore les clubs de l'hexagone après des matchs haletants.

Avant d’être une station du métro sur la ligne 13, Giuseppe Garibaldi était un révolutionnaire et un belligérant hors-pair qui guerroya en Europe et en Amérique du Sud. Il est aussi, aujourd’hui, un trophée que se disputent la France et l’Italie chaque année pendant le Tournoi des 6 nations. A l’instar de Charles Bathurst, premier vicomte de Bledisloe qui, voulant sans doute combler la vacuité de ses journées de gouverneur au pays du long nuage blanc, décida d’être le généreux donateur de cette coupe éponyme pour laquelle Darcy Swain (deuxième ligne australien) était prêt à briser la jambe de Quinn Tupaea, le centre des All Blacks. Vous l’aurez compris, la Bledisloe Cup oppose ces deux pays membres d’un Commonwealth endeuillé.

Mais les Néo-Zélandais ne se contentent pas de se chamailler avec leurs proches voisins, ils le font aussi avec nous. Dave Gallaher est là pour en témoigner. Lui l’ancien voltigeur avant (c’était alors le nom de son poste) et surtout capitaine de la première équipe qui prit le nom des All Blacks. Enterré outre-quiévrain, les joueurs de la Nouvelle-Zélande ne manquent pas de venir rendre hommage à celui qui décéda les armes à la main pendant la première guerre mondiale pendant la bataille de Passchendaele (1917).

De l’autre côté de la Manche, ils ne sont pas en reste. Après avoir violemment réprimé la révolte des Cipayes (n’est pas Garibaldi qui veut), la compagnie anglaise des Indes orientales, par le truchement de sa jeunesse qui devait sans doute avoir le mal du pays, apporta le rugby en Inde. Ce qui, vous en conviendrez, rééquilibre largement la balance coloniale. D’autant plus que le polo, le cricket et le tennis suivront.

Nous sommes en décembre 1872. Écossais et Anglais s’affrontent lors d’un match de rugby à Calcutta. Les Calcuttiens sont - permettez-moi l’expression - conquis. Début 1873, le Calcutta Football Club est créé. Quelques années plus tard, le club périclite et les derniers membres du club décident de faire monter une coupe par un artisan indien, qui a sûrement dû être rétribué à la hauteur de la tâche qu’il a accomplie. La coupe est remise à la RFU (fédération anglaise de rugby) en 1878. Depuis, elle est remise en jeu chaque année entre les Calédoniens et les Anglais. Ce qui en fait le doyen des trophées de rugby.

Concernant notre championnat domestique, le Racing 92 et son nouveau maillot bariolé si cher au dessinateur Quibe, tente de mettre à mal l’hégémonie domestique du Stade Toulousain via le Trophée Pierre de Coubertin. Plus connu pour sa maxime : "L’important c’est de participer" que pour ses sorties racistes, colonialistes et misogynes. Maxime qui n’est d’ailleurs pas plus de lui que les formules de fonctions trigonométriques de moi. Voleur en plus…

Créé en 2011, il est rebaptisé Bouscatel-Coubertin, en l’honneur de l’ancien président de l’AS Béziers… euh du Stade toulousain. Les Rouges et Noirs, avec 7 victoires en 12 matchs, caracolent.

Enfin, ce dimanche, était mis en jeu le trophée Jacques Sabata. Ce trophée porte le nom de l’ancien trésorier du Rugby Entente du Cabardès, qui nous a tragiquement quittés au cœur de l’été. Le trophée opposait les deux clubs pour lesquels Jacques avait joué : le REC et l’Alaric, à l’occasion de la première journée de Régionale 2 (ancienne première série). L’émotion était palpable au coup de sifflet final. Certains joueurs écrasèrent même quelques larmes quand les petits enfants de Jacques remirent le trophée à "Bubu", le capitaine victorieux.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?