Les Bleus en opération spéciale à Murrayfield

  • Les joueurs du XV de France lors d'un cpatain run
    Les joueurs du XV de France lors d'un cpatain run
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AUTUMN NATIONS CUP - Le XV de France joue une place probable en finale de l’éphémère compétition. Mais les Ecossais vivent une euphorie inédite depuis trente ans.

Un Ecosse-France au mois de novembre, de mémoire d’homme, ça n’était jamais arrivé. Pas besoin de faire un dessin, on expérimentera cette resucée du Tournoi comme une conséquence de l’épidémie de Covid et de l’invention à la hâte de la Coupe d’automne des nations. Cet après-midi à Murrayfield, le match déterminera probablement le finaliste de cette Coupe. Ce sera une certitude si l’Ecosse l’emporte (l’Ecosse est sûre de gagner son dernier match 28-0 face aux Fidji, vu qu’il a été annulé à cause de nombreux cas de Covid chez les Océaniens. La France a aussi vaincu cet adversaire par forfait); si la France s’impose, il faudra encore battre l’Italie, avec une équipe dont on sait déjà qu’elle sera très différente et même très expérimentale.

C’est le prix à payer pour la guerre éternelle entre la FFR et la LNR. Oui, Fabien Galthié n’avait pas, à son grand dam, les mains totalement libres pour composer ses équipes automnales, on connaît la ritournelle générale. Pour les détails, se reporter à la règle tatillonne des "trois feuilles de match".

L’infériorité fatale de mars

Dans un Murrayfield à huis clos, les Français retrouveront cet après-midi un adversaire en pleine confiance. Les Ecossais viseront une sixième victoire consécutive, performance inédite depuis trente ans. Ils nous avaient d’ailleurs dominés le 8 mars dans le Tournoi, 28-17, avec le secours d’une expulsion précoce de Mohamed Aouas (37e), qui sera toujours dans l’équipe aujourd’hui, mais comme remplaçant. Le 8 mars, François Cros avait aussi reçu un carton jaune dès la 5e minute. Les Bleus avaient été contraints de jouer à quatorze pendant 53 minutes.

En mars également, Romain Ntamack était sorti sur commotion dès la huitième minute. Huit mois plus tard, le Toulousain qui marche sur l’eau est totalement forfait pour la revanche, avec toujours le même suppléant, Matthieu Jalibert, le Bordelais aux accélérations meurtrières. À Edimbourg, il sera observé, voire épié, surtout après son geste déplacé lors de la dernière journée de championnat (Castres-UBB). Un incident somme toute mineur mais qui déclencha une effervescence médiatique, dont il se serait bien passé. Ça donne un piment supplémentaire à cette rencontre, dans le contexte de morosité ambiante, ce n’est pas si négatif.

De joueurs de ballons sympathiques à "clients" redoutés…

Les observateurs écossais estiment que le XV du Chardon dispose d’un pack d’une force, d’une organisation et d’une profondeur inégalées depuis les promotions des Grands Chelems 84 et 90. Jonny Gray et Scott Cummings en deuxième ligne notamment sont devenus des "clients" redoutés. C’est une nouveauté et une rupture par rapport à la tradition qui présentent depuis vingt ans les Ecossais comme des joueurs de ballons sympathiques, mais trop courts en termes de puissance et d’intensité. Leur sélectionneur Greg Townsend assure que son équipe peut désormais jouer 80 minutes avec une intensité maximale.

À cette aune, Fabien Galthié jaugera les quelques joueurs qui seront testés : outre Jalibert, citons Chat pour une fois titulaire au talonnage (21 fois remplaçant en 29 sélections), Romain Taofifenua de retour en deuxième ligne et Teddy Thomas, le talent le plus brillant de l’hexagone, le plus sujet aux dents de scie aussi. Cet Ecosse-France n’aura donc pas tout à fait le parfum d’un match classique du Tournoi, pas uniquement à cause du huis clos glacial, il laisse aussi la place à quelques expériences et en cas de malheur à quelques circonstances atténuantes pour le staff. Il mérite bien ça.

Tableau de bord

La France et l’Ecosse se sont affrontées à 96 reprises depuis 1910. La France l’a emporté 55 fois, l’Ecosse 38 fois. Les deux équipes ont fait 3 fois match nul. La plus large victoire écossaise (+28): 31-3 en 1912. La plus large victoire française (+42): 51-9 en 2003, en Coupe du monde. La France a remporté 18 de ses 46 matches à l’extérieur contre l’Ecosse, pour 1 nul et 27 défaites.

La dernière victoire des Bleus en Ecosse remonte au 8 mars 2014(19-17). La France a perdu lors de ses 4 derniers déplacements à Murrayfield, lors des Tournoi 2016 (18-29), 2018 (26-32) et 2020 (17-28), ainsi qu’en match de préparation à la Coupe du monde en août 2019 (14-17). Cet après-midi, 29 des 46 joueurs présents sur la feuille de match (16 côté français) avaient participé au dernier match entre les deux nations.

Les 5 derniers France-Ecosse :

  • 08/03/2020 à Edimbourg (Tournoi): Ecosse–France 28-17
  • 24/08/2019 à Edimbourg (test match): Ecosse–France 17-14
  • 18/08/2019 à Nice (test match): France–Ecosse 32-3
  • 23/02/2019 à Saint-Denis (Tournoi): France–Ecosse 27-10
  • 11/02/2018 à Edimbourg (Tournoi): Ecosse–France 32-26
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